Agrandissement : Illustration 1
De la Médecine civile ou de la Police de la Médecine, Bon pour la casse, Les déraisons de l'obsolescence programmée, La mémoire d’Auschwitz en Bande dessinée, « Diderot 2013 », « Contenus d’enseignement » (La Pensée)... découvrez les critiques du mois de la Revue du Projet coordonnées par Marine Roussillon.
De la Médecine civile ou de la Police de la Médecine, Samuel Tissot
éditions BHMS, 1797/2009
Par Pierre Crépel
Miriam Nicoli, déjà auteure de l’ouvrage Apporter les lumières au plus grand nombre, Lausanne, Antipodes, 2006, a publié assez récemment un petit ouvrage très lisible et jusque-là inédit du grand médecin lausannois, Samuel Auguste Tissot, intitulé De la Médecine civile ou de la Police de la Médecine. (1728-1797), plus connu pour ses deux best-sellers, L’Onanisme (1760) et Avis au peuple sur sa santé (1761). Il s’est beaucoup engagé en faveur de l’hygiène publique, pour l’inoculation (ancêtre de la vaccination) et pour que le peuple lui-même apprenne à prendre en main les problèmes de santé. Chez lui, la médecine n’est pas seulement un art de mystères, une science autoritaire et un pouvoir, elle relève aussi de ce qu’on pourrait appeler, un peu anachroniquement, l’éducation populaire. Le texte de Tissot se compose de deux parties : la première traite « des moyens de conserver la santé du public ou de l’hygiène générale », la seconde des « moyens de rétablir la santé ». L’histoire de la médecine, la qualité de l’air, les boucheries, la prévention des épidémies, les aliments, les boissons, le mouvement et le repos, la débauche, les hôpitaux, le personnel médical, les médicaments : tout cela est abordé en termes simples par l’un des plus grands médecins des Lumières. Bien sûr, on trouvera cet ensemble un peu naïf, car la médecine moderne ne débute progressivement que – disons – vers 1820. L’introduction cosignée de Miriam Nicoli et Danièle Tosato-Rigo expose fort clairement contexte, opinions et enjeux.
Bon pour la casse, Les déraisons de l'obsolescence programmée, Serge Latouche
Les liens qui libèrent, 2012.
Par Florian Gulli
Un thème fait son entrée dans les textes du PCF, en l’occurrence dans la base commune proposée par le Conseil national. Il s’agit de « l’un des choix stratégiques les plus symboliques de l’absurdité du système : l’obsolescence programmée qui voit des entreprises produire des biens à durée de vie volontairement déterminée pour fidéliser, en quelque sorte, leur clientèle… ».
Dans Bon pour la casse, Serge Latouche se propose de décrire l’histoire et la logique de l’obsolescence, tant celle-ci est au cœur de notre système économique. L’obsolescence programmée consiste pour un fabricant à concevoir des produits dont la durée de vie est limitée grâce à l’introduction de tel ou tel dispositif technique. « Il peut s’agir, par exemple, d’une puce électronique insérée dans une imprimante afin que celle-ci se bloque après 18 000 copies, ou d’une pièce fragile dont on prévoit qu’elle provoquera la panne de l’appareil à l’expiration de la durée de garantie ». À cela il faut ajouter ce que l’auteur nomme une « obsolescence psychologique » désignant le vieillissement prématuré des marchandises provoqué par la publicité.
L’obsolescence est nécessaire économiquement, parce qu’en tant qu’incitation à la consommation, elle est la condition de l’écoulement des marchandises, elle est le moyen d’ajourner les crises et donc de perpétuer le système capitaliste. Les profits se portent mal lorsque nous ne renouvelons pas nos équipements. Mais elle obéit aussi à une logique politique explicitement formulée par les milieux d’affaires américains dès le milieu des années 1920. La consommation a été conçue comme un moyen de détourner l’insatisfaction populaire de la contestation de l’ordre capitaliste ; la consommation comme « réponse au bolchevisme ».
La difficulté vient de ce que l’obsolescence a aussi un rôle social : elle « devient une nécessité pour lutter contre le chômage ». Le vieillissement prématuré est peut-être choquant éthiquement ; il n’en reste pas moins qu’il fait tourner l’économie et crée des emplois. Pour Serge Latouche, cet argument n’est pas concluant car il omet de comptabiliser les emplois que l’obsolescence détruit, ainsi que ceux dont elle entrave le développement. Il propose finalement de substituer à la logique écologiquement mortifère du renouvellement, celle de « la durabilité, [de] la réparabilité et [du] recyclage programmé des produits », ce qui ne manquerait pas de faire apparaître de nouveaux types d’emplois.
La mémoire d’Auschwitz en Bande dessinée
K&L Press.
Par Ernest Brasseaux
Des bandes dessinées sur Auschwitz. C'est le pari lancé par une maison d'édition indépendante polonaise, fondée par Beata KŁos et Jacek Lech, guides au camp d'Auschwitz, sous le titre générique Épisodes d'Auschwitz : www.episodesfromauschwitz.pl
Les scénarios partent de faits réels ayant eu lieu dans la vie du camp. Ces BD, écrites en polonais, sont ensuite traduites en diverses langues, ce qui n'est pas si simple, car il faut savoir employer des mots d'époque aujourd'hui disparus, notamment d'allemand ou d'argot des camps, sans pour autant devenir incompréhensible au lecteur moderne. Il en existe pour le moment une en français : Amour dans l'ombre de la mort. En plus de la bande dessinée proprement dite, chaque volume contient une petite présentation du contexte historique lié à la thématique (deux ou trois pages), un glossaire du vocabulaire spécifique du camp, ainsi que des micro-biographies des gens nommés dans la BD. L'ensemble nous paraît bien réussi, pédagogique, alliant sens du scénario, clarté, images dynamiques. On regrettera seulement que, dans certains volumes (pas tous), les auteurs polonais semblent mettre dans le même sac de dictateurs et des tortionnaires, d'une part les nazis, et d'autre part ceux qu'ils appellent « les communistes » (lire les staliniens, dont il n'est certes pas question de taire les agissements) : de telles confusions (patriotisme ou nationalisme ?), peuvent s'expliquer au vu de l'histoire de la Pologne, mais n'en sont pas moins à éviter.Les numéros 3 et 4 suivants, en cours de traduction, mais publiés en polonais, portent respectivement sur le P. Maximilien Kolbe, c'est-à-dire aussi sur le double défi de l'Église catholique et de l'antisémitisme, et sur les Sonderkommandos. L'un des objectifs des auteurs est de trouver de nouveaux moyens de transmission de la mémoire, à l'heure où les derniers survivants disparaissent. Les contenus de ces BD sont discutés avec les survivants et les historiens ; la partie fiction qu'elles renferment ne change en rien le cours de l'histoire. C'est un parti courageux qui s'attaque aussi à des questions délicates souvent éludées.
« Diderot 2013 »
Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, n°47
Par Pierre Crépel
2012 : année Rousseau. 2013 : année Diderot. Comprendre les Lumières, dans ce qu’elles ont de commun et dans leur diversité politique, sociale, scientifique et philosophique, est une nécessité pour changer le monde aujourd’hui. En 1986, au lendemain du bicentenaire de la mort (1784) de Diderot, fut créée par Anne-Marie et Jacques Chouillet la revue Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie. Elle en est au n° 47 : deux numéros par an, plus des index cumulatifs très pratiques, en particulier sur les n° 1-41. La revue est en général articulée autour d’un dossier (par exemple « Diderot et les spectacles » pour le n° 47 de 2012), avec des « varia », des « glanes », des comptes-rendus et une rubrique « autographes et documents » où sont dépouillés les catalogues de ventes de manuscrits.
Diderot n’est pas le seul auteur étudié ; l’Encyclopédie, dont il est le principal maître d’œuvre (1751-1765 pour les discours, 1762-1772 pour les planches, sans compter les suppléments, tables, éditions étrangères et recompositions par ordre de matières), fait également l’objet de nombreuses recherches : D’Alembert, Voltaire, Turgot, Quesnay, Rousseau, Montesquieu..., presque tous les hommes des Lumières, connus ou non, y ont participé.
S’il existe de nombreuses revues sur le XVIIIe siècle, il n’y en a pas d’autre au monde qui soit entièrement consacrée à Diderot ou à l’Encyclopédie et celle-ci, de qualité remarquable, fait appel aux meilleurs spécialistes, français ou étrangers, de ces sujets. La triste et bientôt feue AERES (Agence d’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche) et ses satellites n’ont pas daigné la classer, ne serait-ce que parce qu’elle publie en français et même parfois en françois. Peut-être ces garants autoproclamés de « l’excellence » estiment-ils que l’Encyclopédie, jamais traduite (sauf en extraits) ne doit être étudiée qu’en anglais ?
Publication de la Société Diderot, la revue, soutenue par le Centre national du livre, le conseil général de la Haute-Marne et la ville de Langres (où est né Diderot le 5 octobre 1713) a fait le choix du non-lucratif. Les numéros anciens sont en ligne en accès libre (http://rde.revues.org/) ; les plus récents sont diffusés pas la Société Diderot ou par « Aux Amateurs de Livres ». Gageons que l’année 2013 du tricentenaire donnera un coup d’accélérateur aux recherches sur ce philosophe C’est ce qui ressort déjà du programme et même du prospectus accessible sur le site suivant :
https://sites.google.com/site/diderot2013/
« Contenus d’enseignement »
La Pensée, n°372
Par Patrick Coulon
La revue consacre son dossier aux « contenus d’enseignement ». En effet cette question est très peu débattue alors que les enjeux sont décisifs. Dans sa présentation La Pensée constate : « Le développement des savoirs va croissant dans les sciences, dans la technologie, comme dans les arts et bien d’autres domaines de la connaissance : ces savoirs exigeants et les formes de raisonnement très élaborés qu’ils véhiculent modèlent de plus en plus les postes de travail comme la vie sociale. Mais ces savoirs et formes de raisonnement sont inégalement maîtrisés par les adultes. Pour changer ce constat, une première piste réside dans une nouvelle étape de démocratisation du système scolaire. Dans cette perspective, l’École se trouve au défi de conduire l’ensemble d’une génération vers des études longues pour former la future génération d’adultes, de penser les contenus à enseigner et la façon de le faire de telle manière que tous les élèves apprennent. Et ce, alors même que les scolarités longues ont été ouvertes en droit à tous les enfants, et donc que les enseignements secondaire et supérieur n’accueillent plus seulement des « héritiers » dans la connivence avec la culture savante, et que l’école primaire a été dotée de la nouvelle mission de préparer chacun à des études longues. Une autre optique conduit à renoncer à préparer toute une génération à se saisir le mieux possible des savoirs complexes qui modèleront les différents aspects de la vie professionnelle et sociale. » Les quatre contributions rassemblées dans le dossier abordent la question sous différents angles complémentaires. Les deux premières, à l’échelle du système, traitent des politiques qui ont changé les programmes depuis quelques décennies ; les deux suivantes, plus près des salles de classe, sont davantage centrées sur les évolutions des exigences intellectuelles faites aux élèves et sur les formes pédagogiques. On indiquera qu’au menu de ce numéro 372 le lecteur pourra découvrir l’analyse de Jean George sur l’avenir des USA qui voit l’effondrement du système financier s’ajouter à leur échec militaire tandis que l’affaiblissement relatif de la superpuissance s’accompagne d’une montée de la Chine, de l’Inde, du Brésil et d’autres pays. Et soulignons également l’excellente idée de republier des textes de Jacques Decour, Georges Politzer, Jacques Solomon qui tous trois comptèrent parmi les fondateurs de La Pensée.
Débats à gauche, Patrick Coulon
La victoire de l’ensemble de la gauche contre Sarkozy, et l’exercice du pouvoir par une partie d’entre elle (PS, EELV) réactive le débat sur le sens d’une politique de gauche et à gauche. La crise exaspérant l’acuité de la confrontation. Une série d’ouvrages en témoignent.
Combats autour de l’histoire des gauches
Le livre de Jacques Julliard Les gauches françaises : 1762-2012 : histoire, politique et imaginaires se veut la première synthèse sur les gauches françaises, du XVIIIe siècle à nos jours, des philosophes des Lumières à François Hollande. Il interprète l’auteur est une figure emblématique de la « seconde gauche » celle de Rocard et DSK ce que la gauche a retenu de chaque période historique : l’idée de progrès du XVIIIe siècle finissant, les droits de l’homme de la Révolution, le parlementarisme de la monarchie censitaire, le suffrage universel de 1848, la laïcité de la IIIe République, la civilisation du travail du Front populaire, la patience du pouvoir de François Mitterrand. Pour finir, il distingue quatre gauches : libérale, jacobine, collectiviste, libertaire. L’arrière-plan intellectuel de chaque période est éclairé par des «portraits croisés», à l’imitation de Plutarque - de Voltaire et Rousseau en passant par Robespierre et Danton, Lamartine et Hugo, Clemenceau et Jaurès, jusqu’à Sartre et Camus, et enfin Mendès France et Mitterrand… Une vision à la fois historique et anthropologique.
On ne sera pas surpris de l’analyse caricaturale du « courant » collectiviste (comprendre communisme) lequel est né d’une tare utopique, doublée d’une vision césariste de l’économie, adepte d’une gestion centralisé et autoritaire de la société. Ce courant de la gauche est en échec. Passons sur quelques inepties à propos du clivage gauche/droite et transfert de l’électorat communiste vers l’extrême droite (invalidé par toutes les enquêtes sérieuses).
Il n’empêche que certains défis pointés pour l’avenir de la gauche méritent attention : la place des individus, l’affrontement avec la finance, le renouvellement nécessaire de la démocratie.
Gauche et mouvements sociaux
Peut-on réfléchir aux débats qui traversent et taraudent la gauche en passant sous silence l’évolution des mouvements sociaux ? Même si le but de ce copieux ouvrage n’est pas de répondre à cette question
L’ouvrage Histoire des mouvements sociaux en France de 1814 à nos jours, dirigé par Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky, vient à son heure combler une lacune et relever un défi. Il semble désormais possible et nécessaire d’ entreprendre l’histoire hexagonale des mouvements sociaux. Possible, car les travaux existent qui permettent d’en renouveler l’approche comme d’en explorer des aspects inédits. Nécessaire, parce que, de nouveau, la question sociale, mondialisée dans ses causes et ses manifestations, revient en force sur le devant de la scène publique, en quête d’interprétations, de relais, de connexions et de solutions.
L’histoire développée ici s’attache, du XIXe siècle à nos jours, à tous les types de mouvements sociaux – révolutions, rébellions, émeutes, grèves, campagnes électorales, pétitions, etc. – et quels qu’en soient les acteurs, ouvriers, paysans, jeunes, catholiques, minorités sexuelles, etc.
L’ouvrage tente de cerner l’articulation du social avec le politique, le culturel, l’idéologique et le religieux. Les auteur-es entendent réintégrer les mobilisations collectives dans une histoire globale dont elles furent et demeurent des moments essentiels.
2012, et après quel avenir pour la gauche ?
Le numéro 60 de la revue Vacarme, paru dans la foulée de la défaite de Sarkozy anticipait : « 2012 n’est pas le symétrique inversé de 2007. Il y a cinq ans, la victoire de l’UMP, ample, était celle d’une droite conquérante qui remportait l’élection parce qu’elle avait gagné la bataille des idées. Aujourd’hui, la victoire de François Hollande est trop étriquée pour qu’on puisse croire à un succès idéologique. Du coup, inquiétude pour les cinq ans à venir, et pour le coup d’après. Inquiétude, d’abord, parce que nous sommes dans un pays cassé en deux, dont la moitié du corps électoral était prête à remettre ça, la xénophobie ne la révulsant visiblement pas. Mais inquiétude, aussi, parce que deux scénarios dominants s’esquissent aujourd’hui à gauche, inaptes à conjurer le danger de la victoire en 2017 d’une droite extrême (rassemblement bleu marine ou UMP alignée) : d’un côté, le scénario qu’on appellera « gestionnaire », de l’autre le scénario qu’on appellera « identitaire » ; d’un côté la stratégie d’une gauche de gouvernement qui croit pouvoir apaiser la société par une « présidence normale » et une gestion rigoureuse en faisant l’économie d’une refondation idéologique ; de l’autre la proposition d’une certaine gauche intellectuelle, autoproclamée « populaire », attelée à un projet de refondation idéologique, qui valide en réalité les postulats de l’adversaire.
Les auteurs tentent de démontrer que ce serait triplement suicidaire : pour des raisons, tactique, stratégique et enfin intellectuelle.
La revue renvoie dos à dos ceux qui s’enferment dans le faux dilemme : opter pour une gauche « bien pensante », ou opter pour une gauche « revenant » vers les catégories populaires mais en donnant des gages à la droite voire l’extrême droite.
On la suivra dans son affirmation : « une conception purement électorale et gouvernementale de la société, conçue pour gouverner mais qui paradoxalement, si elle l’emportait intellectuellement, mènerait tout droit la gauche à l’échec en la coupant de son moteur historique : la vitalité d’un social clivé. »
« il n’est pas besoin non plus d’aller réinventer la lune, les grandes lignes sont déjà posées depuis longtemps et sont évidentes : aujourd’hui l’enjeu est d’articuler la question des luttes minoritaires à la question sociale et à la question écologique ».
Philippe Corcuff s’est également inscrit dans le débat avec un opuscule La gauche est-elle en état de mort cérébrale ? Ce petit texte que l’auteur présente lui-même comme un pamphlet pose un a priori « La gauche est devenue électoralement dominante à un moment avancé de sa décomposition intellectuelle. » À partir de ce constat par lui-même dressé Philippe Corcuff réagit de manière pamphlétaire. Sont donc passés à « la moulinette de la critique » à l’heure ou prend fin l’état de grâce de François Hollande les « logiciels » de la non pensée de gauche (les séductions des théories) du complot, le « logiciel collectiviste » contre les individus du XXIe siècle entre autres. Corcuff fustige également les « impensés » citons notamment l’économisme et la religion de la croissance, la professionnalisation politique, les dérives « républicardes », « laïcardes » et nationalistes, la diabolisation des média. On pourra toujours opposer à l’auteur certaines outrances il cible certains chantiers pour les forces émancipatrices. Il est dommage que l’impasse, le silence soit fait sur les recherches en cours du côté du Parti communiste.
Une perspective communiste
On peut considérer le dernier ouvrage de Pierre Laurent, Maintenant prenez le pouvoir, comme un apport au débat sur les orientations de la gauche et au-delà sur la crise, les obstacles au changement, les points d’appuis pour l’imposer ; Il parie sur la capacité du peuple à investir la politique. Extrait… « La campagne électorale du Front de gauche a réveillé une envie d’intervention. Elle a donné la possibilité à des centaines de milliers de personnes d’investir leurs compétences, leurs engagements, leur volonté de retrouver prise sur leur travail, sur leur vie dans un nouvel espace politique. [...] Le Front de gauche a été fondé à l’initiative de militants socialistes et communistes qui entendent bien disputer la question du pouvoir, au gouvernement comme dans toutes les institutions démocratiques, à ceux qui, à gauche, se satisfont du jeu de l’alternance entre l’ultralibéralisme et le social libéralisme. [...] Nous proposons à la gauche un chemin nouveau. Ne pas l’emprunter dans ce contexte de crise, c’est prendre un risque majeur. À l’inverse, nous sommes persuadés que la dynamique que nous avons enclenchée est celle qui a le plus d’avenir à gauche. »
Bibliographie
• Jacques Julliard, Les gauches françaises : 1762-2012 : histoire, politique et imaginaire, Flammarion.
• Michel Pigenet, Danielle Tartakowsky (Dir.), Histoire des mouvements sociaux en France de 1814 à nos jours, Éditions de La Découverte.
• La revue Vacarme, n°60.
• Philippe Corcuff, La gauche est-elle en état de mort cérébrale ? Textuel.
• Pierre Laurent, Maintenant prenez le pouvoir, Éditions de l’Atelier.
• Jean Lojkine, Une autre façon de faire de la politique, Le temps des cerises.
À signaler également
• Bruno Trentin, La cité du travail. Le fordisme et la gauche, Fayard.
• Changer vraiment ! Quelles politiques économiques pour la gauche ? Note de la Fondation Copernic.
• Bernard Maris, Plaidoyer (impossible) pour les socialistes, Albin Michel.
• Jean-Christophe Cambadélis, La troisième gauche, Du Moment.
• « La crise et la gauche - conséquences sociales et politiques de la crise financière mondiale », L’annuaire socialiste.