Ils ont osé. La violence de l'attaque lancée par la Troïka, FMI, BCE et Commission européenne réunis, contre le peuple chypriote a été ressentie comme un électrochoc par des millions d'Européens. Chacun a compris que si un tel racket sur les comptes bancaires des Chypriotes était permis, tout devenait possible dans cette fuite en avant capitaliste qui cherche depuis quatre ans à faire payer l'addition bancaire de la faillite du système aux travailleurs de l'Union européenne.
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Ils ont osé. La violence de l'attaque lancée par la Troïka, FMI, BCE et Commission européenne réunis, contre le peuple chypriote a été ressentie comme un électrochoc par des millions d'Européens. Chacun a compris que si un tel racket sur les comptes bancaires des Chypriotes était permis, tout devenait possible dans cette fuite en avant capitaliste qui cherche depuis quatre ans à faire payer l'addition bancaire de la faillite du système aux travailleurs de l'Union européenne. Chacun a compris que, si rien ne les arrêtait, ils poursuivraient leur folle entreprise, quitte à plonger des dizaines de millions d'Européens supplémentaires dans le chômage et la pauvreté, au prix de la démocratie s'il le fallait. Le bras de fer se poursuit. Notre solidarité est acquise aux démocrates chypriotes, car ce combat est le nôtre, il est celui de tous les Européens. L'Europe ne sortira plus de sa crise tant que n'émergeront pas, et le projet d'une nouvelle Union européenne totalement refondée, et les forces solidaires et convergentes pour le porter. Nous y travaillons, mais notre effort doit maintenant changer d'échelle.
Changer d'échelle dans la qualité et la portée de nos solutions ; changer d'échelle dans l'ampleur des rassemblements autour de ces solutions ; changer d'échelle dans le niveau de l'implication citoyenne pour construire les unes et les autres. Tout cela devient un impératif si nous ne voulons pas voir la crise emporter nos sociétés vers le chaos social et politique. Ce qui est vrai de l'Europe, l'est dans bien d'autres domaines, où sont chaque jour révélées les impasses civilisationnelles dans lesquelles nous enfonce la crise du système. Le scandale de la viande de cheval dans les plats préparés en est un autre exemple. Le fric pourrit tout, jusqu'au contenu de nos assiettes. L'alimentation devient un enjeu de civilisation, culturel, économique, éthique. En tout et partout, l'avenir de l'humanité va maintenant se trouver questionné.
Nous avons ainsi mille fois raison de relancer, comme l'a décidé le congrès du Parti communiste début février, notre travail politique et théorique pour construire les chemins d'une nouvelle ambition de civilisation, d'un projet d'émancipation humaine capable de sortir l'humanité de la crise historique traversée par le capitalisme mondialisé et de relever les défis d'une humanité de partage dans le XXIe siècle. C'est dans ce travail qu'à sa manière La Revue du projet et son équipe sont engagées depuis maintenant plus de deux ans.
La Parti communiste redéploie pour cela l'ensemble de ses forces de travail avec trois objectifs.
Le premier consiste à toujours articuler les réponses d'actualité qu'il convient d'opposer aux urgences devant lesquelles l'aggravation de la crise ne cesse de nous plonger, au nécessaire travail d'anticipation et d'élaboration sur les innovations sociales, sociétales, démocratiques qu'il convient de construire pour permettre à la société tout entière de se rassembler en se projetant vers un avenir solidaire et durable.
Le second est de se donner les moyens d'une implication militante beaucoup plus large de l'ensemble de l'intellectuel communiste. Nos forces grandissent à nouveau mais elles sont insuffisamment mobilisées dans ce travail de pensée. Et elles doivent gagner en transversalité pour favoriser la confrontation d'idées qui fera grandir notre projet en cohérence. Nous disposons pour y parvenir d'un atout qui reste une originalité majeure : une force politique indissociablement ancrée dans le travail militant de terrain et dans le travail intellectuel.
Le troisième objectif est de contribuer à lever autour de cette ambition de projet émancipateur une mobilisation de la société tout entière. Des forces immenses sont partout au travail, en recherche, pour une société du partage, pour réinventer les chemins de l'émancipation humaine du XXIe siècle hors de ceux qui ont échoué au siècle passé.
Nous avons changé d'époque. C'est en ce sens que notre congrès a parlé de « communisme de nouvelle génération » pour nommer cette ambition refondatrice. Qu'importe que d'autres la nomment différemment, avec d'autres mots, avec d'autres idées. C'est avec tous que nous voulons lever le mouvement d'appropriation citoyenne de ces nouveaux processus révolutionnaires.
La Revue du projet, n° 26
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