Mécanicien à la pompe à vapeur dans une centrale électrique, 1920
© Lewis Hine / collection George Eastman House, Rochester
Pionnier de la photographie documentaire et proche des milieux progressistes, le photographe Lewis Hine interroge le monde dans ses contradictions en maintenant un regard critique.
Fileuse dans une usine de Nouvelle-Angleterre, 1913
Il défend ainsi une approche qui, tout en cessant pas d’être artistique en ce que motivée par un souci esthétique évident, assume sa dimension politique. Que ce soit pour faire témoigner l’exploitation humaine ou un salariat en prise à des transformations sociales à la fois nouvelles et profondes.
C’est ainsi que son œuvre se propose de « montrer des choses qui doivent être corrigées des choses qui doivent être corrigées » et fait (enfin) l’objet d’une rétrospective élogieuse à la Fondation Henri Cartier-Bresson.
Terrain de jeu dans un village ouvrier, 1909
Famille réunie près de la cheminée, 1920
Sociologue de formation, ce professeur de l’Ethical Culture School est l’un des premiers à utiliser la capacité de la photographie à aider au changement du monde. Après des premiers travaux consacrés aux conditions des immigrés arrivant à New York, il parcoure les Etats-Unis de long en large afin de montrer la dure réalité du travail des jeunes enfants. Pour cela, tout les moyens sont bons : il se déguise pour pénétrer à l’intérieur de usines, utilise des appareils de détectives cachés dans des cravates, utilise des objectifs tronqués qui photographient à 45° afin de ne pas se faire surprendre…
Réalisant une série sur la construction de l’Empire State Building, loin de se contenter de photographier le bâtiment, Hine s’inspire du constructivisme soviétique d’alors et préfère mettre en valeurs le travail des ouvriers. Alors, que l’époque portait à faire croire que seule l’idée de progrès aurait fait sortir les bâtiments de terre, Hine démontre au contraire que derrière la société il y a des milliers de mains d’œuvres, d’ouvriers et de travailleurs.
Lewis Hine est mort en 1940, oublié et dans la misère. Son travail, précurseur du style documentaire, fût pourtant l’inspirateur de nombreux photographes engagés. La fondation Henri Cartier-Bresson nous a fait récemment (re)découvrire 150 tirages originaux.
À la recherche d’en emploi, New York East Side, 1912
Porteurs de journaux : Minuit sur le pont de Brooklyn, 1906
L’heure du déjeuner, New York, vers 1910