Billet de blog 29 septembre 2012

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a.spohr

Professeur honoraire ( secondaire, supérieur, universités US; ancien journaliste de PQR.. Correspondant de presse

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250 experts, 1500 participants et un absent

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La mondialisation marque le triomphe inquiétant de l’économisme sur l’humanisme. On le vit à Strasbourg d’autant plus clairement que, d’un côté de l’Ill, officie le Parlement européen, organe de l’Union européenne (UE) depuis toujours plus préoccupé par les problèmes économiques. De l’autre côté, le Conseil de l’Europe (COE), indépendant, maître d’œuvre de ce forum, dès sa naissance en 1950, est chargé particulièrement de la vie démocratique des peuples et des Droits de l’Homme. Il est le maître d’œuvre de cet ambitieux projet auquel les collectivités territoriales ont également prêté leur concours.

Deux programmes se complètent.

Le « in », celui de l’institution européenne qui, en la circonstance, se veut mondiale pour quelques jours, offre une très riche diversité de thèmes et d’intervenants, abordant des sujets concernant le vivre ensemble, en paix et en harmonie, si possible.

Les imperfections voire les dangers que court la démocratie, même là où on la croit la plus définitivement établie, font en permanence l’objet d’une surveillance pointilleuse dans les 47 pays membres et au-delà, à travers des partenariats .

Trop long à décliner ici, cliquer ici pour consulter ce programme.

En permanence, le COE peut être consulté durant le Forum mais les comptes-rendus seront laconiques. Nous tâcherons donc avec l’aide de tous les contributeurs volontaires, d’être  à la fois plus sélectifs et plus complets et le cas échéant critiques.

Pas facile d’éplucher les interventions de près de 250 philosophes, politologues, hommes et femmes politiques de haut rang, chefs de gouvernement, écrivains, artistes … et, a fortiori,  impossible de livrer celles des 1500 participants inscrits à ce jour, venant des cinq continents (100 pays).

Face aux changements profonds, économiques, sociaux et politiques, les formes classiques ne sont-elles pas trop fragiles, voire obsolètes ? Qu’apporteront, à terme, les révolutions initiées par le Printemps Arabe ? La culture démocratique de l’Europe est-elle exportable ? Tout en respectant la spécificité des cultures qui portent d’autres traditions et valeurs ? Le thème du jour de l’inauguration propose: Valeurs universelles, défis globaux et réalités régionales. Pour la mise en bouche, on y inclura la question si actuelle : « Les marchés ont-ils besoin de la démocratie et réciproquement ». Parmi les interventions, on s’intéressera particulièrement aux propos de M. W. Schäuble, ministre des finances de l’Allemagne. Le débat promet d’être ardent.

Après une journée studieuse dans l’hémicycle et les différents ateliers, les soirées seront consacrées, dans divers lieux de Strasbourg, à un programme « off » concocté par la Ville, la Région et le Département: cliquer ici pour leprogramme du off

On verra que le propos, cette fois, est plus européen voire franco-français ou encore empreint de politique locale tout en comportant des sujets sociologiques ou philosophiques, qui viennent opportunément en complément du programme « in ». Son élaboration a été tardive et laborieuse et pourtant habile grâce à l’opiniâtreté des chargés de mission.

D’aucuns, dans la société civile, attendaient un programme plus festif, comme une célébration d’un événement exceptionnel dans la ville. On aurait pu, par exemple, mettre à profit le cinquantième anniversaire des Percussions de Strasbourg, mondialement connues, en les produisant en divers lieux.

Enfin, nous reviendrons sur ce programme somme toute intéressant particulièrement grâce à la participation d’Arte: ARTE Festival, organisé par la chaîne culturelle européenne dont le siège est à Strasbourg, proposera en avant-première une série de programmes qui traitent de l’état du monde et de la vision de la démocratie sous différentes latitudes. Ou encore l’exploitation opportune d’un festival déjà récurrent : créé il y a 4 ans par l’association [A]lliance Ciné, le Festival International du Film des Droits de l’Homme (FIFDH) de Strasbourg présente chaque année, dans différents lieux de l’agglomération, des documentaires suivis de débats avec des réalisateurs, universitaires et membres d’associations.

Il faut ajouter à cela la participation bien rétribuée du journal Le Monde et d’autres…

Mais le président Hollande ne viendra pas.

Le sénateur-maire de Strasbourg, Roland Ries, qui se veut en toute occasion l’ardent défenseur de sa ville comme capitale européenne et même celle de la démocratie, n’a pas obtenu la venue du président de la République. François Hollande le compte pourtant parmi ses amis politiques et même plus : il était question qu’il le nomme ministre.

Pire, le premier ministre, M. Ayrault, un temps annoncé en substitution au chef de l’Etat,  s’est également désisté. Reste alors à un ministre délégué dont personne ne nie la qualité, à représenter l’Etat Français à la cérémonie d’ouverture du 8 octobre en présence du secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki- moon, qui a, protocolairement, rang de chef d’Etat, et de nombreuses hautes personnalités de gouvernement comme le président de Tunisie, Moncef Marzouki, qui aime Strasbourg où il a longtemps vécu .

Pas très glorieux pour une première d’un événement mondial qu’on voudrait récurrent, à la Ville aussi, officiellement !

Les supputations et rumeurs vont bon train : camouflet infligé au maire et à la municipalité socialiste, sanction par désintérêt pour une Alsace « de droite », volonté de ne pas voir l’événement pleinement réussir… ? Sans doute aurons nous prochainement des explications. En tout cas voilà encore, localement, un nouveau casus belli, peut-être dommageable au Forum.

Une indiscrétion : il semblerait que M. Ban Ki-moon rencontrerait MM. Hollande, Ayrault et Fabius, l’après-midi à Paris, mais pas au Mondial de l’Automobile !

Antoine Spohr

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