Parce que nous semblons nous diriger vers un "gouvernement mondial" particulièrement inquiétant puisqu'il est aux mains d'une oligarchie sans pitié et sans "partage", il peut être intéressant de se pencher sur notre histoire, notre histoire commune....
"L’assemblée d’habitants au pouvoir dans les villes de France au moyen âge"
Souvent qualifié d’âge sombre, le moyen âge a AUSSI été l’époque des Libertés municipales et populaires, conquises de haute lutte par les gens du commun ici et là, des Libertés communales. En effet, de 1100 à 1500 grosso modo (et pour de nombreux endroits, jusqu’à 1789, comme ce fut par exemple le cas du côté de Briançon avec la confédération des Escartons) la plupart des villes (et certains villages) s’auto-gouvernaient et faisaient leurs propres lois, que ce soit par le biais de représentants élus chaque année (!) ou par le biais de l’assemblée des habitants. A l’époque, ces droits des villes et de leurs habitants (conquis par les armes contre les seigneurs ou les rois, mais aussi bien souvent octroyés, permis, sans recours à la violence, par ces mêmes seigneurs), de s’auto-gouverner comme ils l’entendaient, étaient appelés franchises ou privilèges…
La Révolution de 1789, poursuivant le travail des légistes qui avaient poussé à l’absolutisme royal et encouragé à détruire les libertés communales, abolira tous ces « privilèges » (en même temps que ceux des nobles) et supprimera donc ces libertés publiques séculaires en même temps qu’elle interdira sur tout le territoire aux habitants de se regrouper, en assemblée ou en groupement de travailleurs. Désormais, tout ce qui a trait à la vie de chaque Français sera décidé, de manière uniforme, à Paris, par une classe de quelques centaines d’individus (les députés) – au mieux -, vivant en vase clos et trop souvent inféodés à un monde financier à qui ils devront, la plupart du temps, leur pouvoir et leur situation.
Le but de cet article, qui s’appuie sur le livre paru en 1875 Le mouvement communal et municipal au moyen âge : essai sur l’origine, le développement et la chute des libertés publiques en France (qu’on peut lire en entier sur Gallica : cliquer ici) d’Edmond Demolins (1), n’est bien évidemment pas de dire qu’il faudrait revenir au moyen âge, ou à la monarchie ou que la Révolution française n’a rien apporté. Mais il est de souligner le fait que notre système politique, ultra-centralisé (et de plus en plus, si l’on considère que la majorité des décisions politiques importantes sont désormais prises à l’échelle internationale, pour être ensuite avalisées, en urgence qui plus est très fréquemment, par le Parlement français), qui nous mène aujourd’hui à du grand n’importe quoi, n’est en rien le seul possible, ni le seul permettant de garantir nos droits et libertés ; que le fait que le citoyen lambda se sente complètement dépourvu d’influence sur la marche et le futur de sa société n’a rien d’inévitable, encore moins de souhaitable ; qu’il n’est pas normal que toutes choses soient décidées d’en haut, à Paris, Bruxelles ou Washington (FMI), que c’est cela qui aurait été considéré par ceux qui nous ont précédé sur cette terre comme de l’esclavage, eux qui se sont battus (ou au moins ont revendiqué) et ont obtenu de décider eux-mêmes, ensemble, des choses qui les concernaient. On savait il y a quelques siècles que la liberté se défend plus facilement dans la cité que dans de grandes assemblées centrales.
La liberté, c’était, à une époque pas si lointaine, en plus de la garantie des droits individuels qui nous est si chère, avoir son mot à dire, d’égal à égal entre tous, sur le bien commun et les décisions communes, sur les règles de fonctionnement qu’une société se donne. Quelque chose de normal, d’essentiel, d’humain, qu’il nous faudra bien un jour retrouver.
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