Ce texte est une réaction à un courriel dont j’ai été un destinataire, courriel intitulé « 5 meilleures phrases sur l’économie » qui se trouve en images à la fin de ce texte pour consultation, mais les principales parties seront incluses dans ce texte avec la forme et l’orthographe (donc avec fautes) exacte sous lesquels je l’ai reçu. Je l’ai joint sous forme complète par souci de rigueur, pour montrer l’objet dont je ferai l’anatomie. Je ne peux malheureusement pas nommer l’auteur puisqu’il est anonyme. La réaction est sectionnée en deux parties, les points A concernent le contenu du courriel et les points B sont abordés en prenant en considération le contexte du mouvement étudiant québécois actuel. Pourquoi le mouvement actuel? Parce que je crois avoir reçu (sans méchanceté) ce courriel puisque je porte fièrement le carré rouge. Si vous êtes épuisé d’entendre parler du conflit, vous pouvez seulement lire les points A (ce que je vous déconseille, mais c’est votre choix!), et vous apprendrez à analyser l’information que vous recevez (du moins celle-ci). Cependant, si vous avez la moindre curiosité sur le genre de discours qu’un militant étudiant québécois de 2012 a à exprimer sur le combat qu’il mène depuis près de 27 semaines, je vous invite à lire les points B (avec les points A il va sans dire). Soyez seulement avertis qu’il ne s’agit pas d’un discours résumé (qui passe les coins ronds), mais d’un discours qui touche à plusieurs points (pas tous, mais plusieurs soulevés par le courriel).
- Intentions
A : Je suppose que très peu liront ce que j’ai à dire (écrire dans ce cas-ci), parce que cette réaction a pris forme d’un long texte, mais tout problème de société, pour être bien réfléchit et mûrit, est nécessairement plus complexe que le simple manichéisme dont plusieurs se contentent. J’ai deux buts avec ce courriel : (1) démontrer que la présentation d’une information joue beaucoup dans ce que l’on en retiendra et (2) pour ce faire, je veux vous inciter à TOUJOURS questionner ce qui vous est transmis (qu’est-ce qu’on me transmet, qui me le transmet, comment on me le transmet et pourquoi). Nous devons traiter ce courriel au même titre qu’un courriel vous demandant vos informations bancaires parce que Oma Abtourali, prince du Nigérambabwe vous a laissé sa fortune en héritage; pas parce que vous recevez cette information qu’elle est vraie! Vous devez donc appliquer le point (2) aux informations, aux opinions et à l’auteur de ces lignes. L’accès à l’information avec les médias d’aujourd’hui a ses avantages (nous avons accès à tout), mais son plus grand danger est de ne pas questionner ce à quoi nous avons accès (parce qu’il s’agit d’un échange unidirectionnel, vous ne pouvez pas interagir avec la source), et par le fait même, prendre tout pour une vérité absolue. Si vous voulez un échange, vous devez alors le faire vous-même en remettant en cause l’information qui vous a été donnée; ce qui implique un investissement considérable. Mais qui a dit que la rigueur d’opinion ou intellectuelle était simple! Dans sa forme brute, nous devons donc nous reposer sur la « bonne volonté » des autorités (pas toujours intellectuelles malheureusement, mais souvent économiques) qui rendent disponibles ces informations. Ce courriel (5 meilleures phrases sur l’économie) influence son lecteur de manière plutôt mesquine, et ce peu importe les intentions de l’auteur. C’est ce qui constitue la première raison qui me pousse à rectifier certaines choses. À la question posée à la fin du texte, je réponds donc OUI, je connais des raisons pour ne pas transmettre ce courriel, et il y en a PLUSIEURS.
B : J’ignore si l’apparition de ce courriel est dirigée aux étudiants en grève (il s’agit bien d’une grève, non d’un boycottage; revenons à la source, le dictionnaire de la langue française : « Arrêt volontaire et collectif d’une activité, par revendication ou protestation. Grève des étudiants. » (définition du Petit Robert, p. 1217, édition de 2003), mais pour répondre à la question du bas, si ce message est dirigé aux étudiants, OUI, je connais plus d’une raison pour ne pas le faire suivre, ou au contraire, faites-le suivre, mais avec quelques éléments permettant à chaque personne qui le lira à se faire une idée juste et complète du problème soulevé dans le courriel, et ainsi en retirer les informations complètes qu’il désire. La façon dont le courriel est construit et présenté influence le lecteur (surtout en ce temps de mouvement social québécois qui positionne tout individu dans un état de sensibilité — le conflit ne laisse personne indifférent —) et lui donne une lecture biaisée de l’anecdote en ne prenant pas en compte plusieurs précisions dans son raisonnement. Comme le projet de loi 78 (maintenant la loi 12) nous l’a bien appris, le flou (absence de rigueur et de précision), ça laisse place à l’interprétation, ou dans ce cas-ci « au bon jugement des policiers » comme nous a dit la vice première ministre Michèle Courchesne dans sa justification du texte de la loi (voir le 5e paragraphe de cet article : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/350617/conflit-etudiant). Il serait également erroné de séparer l’anecdote et les conclusions du courriel puisque les conclusions sont prétendument le fruit de cette expérience. Même si ces « 5 meilleures phrases sur l’économie » étaient valables dans leur entièreté indépendamment de l’anecdote, il n’empêche que le courriel est un tout et que l’anecdote influence directement les idées que l’on peut « conclure » avec les cinq points finaux. Dans ce cas-ci, l’influence est péjorative pour la pensée que l’on peut avoir sur le conflit étudiant. La présence d’un récit concernant l’éducation fait ressortir le contexte social dans lequel le Québec se trouve actuellement par l’entremise de la crise étudiante au sein de l’éducation québécoise. L’anecdote est beaucoup trop importante dans l’ensemble pour en faire fi. Le courriel donne donc une version du conflit, se présentant comme étant une vérité irréversible, alors qu’en fait, il ne s’agit qu’un côté des positions possibles. Il faut donc le mettre à l’épreuve, le comparer. Il faut faire preuve de rigueur intellectuelle pour pouvoir affirmer être bien informé.
À suivre...
Marc-Antoine Lévesque
Le couriel :

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