L'ancien vice-président du conseil régional, qui a annoncé mardi le retrait de sa liste "Pour l'Alsace", dénonce «l'éparpillement des centristes».

Le centriste Bernard Stoessel a renoncé, mardi, à conduire une liste aux élections régionales, considérant que les «conditions du succès d’un rassemblement au Centre ne sont pas remplies». Bernard Stoessel, le premier vice-président d'Adrien Zeller, avait assuré l’interim après le malaise cardiaque de ce dernier, jusqu'aux élections du 14 septembre 2009. Candidat à une présidence de transition de la Région Alsace, il avait été très largement battu par l'UMP André Reichardt (26 voix contre 4).
«Il est apparu que les autres centristes s'éparpillaient. Ils ont préféré être candidats pour avoir des postes, alors que mon idée était de défendre un projet», a déclaré le centriste, citant tour à tour Dominique Hoeffel, fille de l'ancien ministre UMP, qui a rallié la liste PS de Jacques Bigot, Antoine Waechter (son Mouvement écologique indépendant a fait campagne pour François Bayrou en 2007) qui a rejoint Europe écologie, et le Nouveau Centre «mal représenté» sur la liste UMP de Philippe Richert.
Avec sa liste "Pour l'Alsace", Bernard Stoessel souhaitait rassembler les membres du Nouveau centre, et ceux du Modem qui contestaient le choix de Yann Werhling en tant que tête de liste. Celui qui se veut l'héritier d'Adrien Zeller avait d'ailleurs crée en juin 2009, avec Pierre Marmillod, maire de Pfaffenhoffen (67), le parti "Force centriste Alsace", avec pour objectif de «fédérer les centristes de toutes obédiences». Sans succès.
2% d'intentions de vote
«Il n'y a pas eu de rassemblement, je le regrette. Quand on est adulte et responsable, il faut en tirer les conséquences. Je ne veux pas être l'alibi centriste d'une politique», a expliqué Bernard Stoessel.
L'adjoint au maire de Mulhouse souhaitait représenter «un projet défendant l'idée régionale», précisant : «Le centre est plus fort en Alsace qu'ailleurs, c'est un signe. Si Adrien Zeller était président de région et centriste, ce n'était pas un hasard.» Celui qui a été membre du Modem jusqu'en février 2009 oppose sa démarche politique à celle de la droite «qui transforme ces élections en vote pour ou contre le Président de la République» et celle de la gauche qui «cherche le grand chelem».
Un sondage Ifop publié le 4 février dernier, créditait sa liste de 2% d'intentions de vote, contre 4% pour celle du Modem et 34% pour l'UMP. Un score inférieur aux 5% nécessaires pour fusionner au second tour et... obtenir le remboursement des frais de campagne. Mais Bernard Stoessel affirme que cette estimation n'a pas influencé sa décision. Il écrivait pourtant dans un communiqué publié mardi matin: «Je refuse de faire prendre des risques politiques et financiers excessifs à mes colistières et colistiers». Ces derniers devaient se réunir lundi soir, une forte majorité souhaitant poursuivre l'aventure.
Bernard Stoessel, lui, ne changera pas de ligne de conduite: «Avec du recul, les militants constateront que j'avais raison. Une fois les régionales passées, il sera nécessaire de créer une initiative pour se rassembler».
Maryline Dumas (Cuej)