
Olga Romanova est responsable du mouvement « la Russie emprisonnée ». Ce collectif est né en 2009 pour aider les proches des personnes détenues dans les colonies pénitentiaires et les prisons en Russie. De formation économique, Olga Romanova travaillait en tant que journaliste dans les médias du monde des affaires. Au milieu des années 2000, elle est licenciée de son poste de présentatrice sur la chaîne Ren-TV. En violation du droit du travail et surtout de la liberté d’expression, car en tant que journaliste Olga Romanova osait tenir des propos critiques sur la censure au sein de la chaîne.
En 2008, l'époux d'Olga est accusé de « crime économique ». Une accusation souvent utilisée dans le milieu des affaires pour éliminer des concurrents. Après son arrestation Olga Romanova commence à connaître le milieu carcéral russe de plus près. Elle mène un combat pour obtenir justice pour son mari avec courage et énergie. Très vite, elle est reconnue experte en la matière et commence à aider d'autres personnes qui se trouvent dans des situations semblables. Le mouvement qu'elle crée devient vite un collectif, « la Russie emprisonnée ». Il propose aux détenus et aux membres de leurs familles une aide psychologique et un soutien juridique.
En décembre 2011, après les élections législatives, Olga Romanova participe activement aux manifestations contre les fraudes électorales. Les actions du mouvement contestataire regroupent plusieurs milliers de personnes dans de nombreuses villes de Russie. Olga Romanova est rapidement choisie par les manifestants pour coordonner les actions et collecter des fonds. Elle est aussi élue au Conseil de coordination de l’opposition, composé de 45 personnes.
Face à l’accusation de « trouble à l’ordre public » portée contre plusieurs participants à la manifestation pacifique du 6 mai 2012, Olga Romanova continue son combat pour la justice. Avec plusieurs autres membres de la société civile, elle participe aux travaux de la commission d'enquête indépendante sur les événements du 6 mai. La commission récolte les témoignages de plus de 600 personnes, des éléments de preuves sous forme de vidéos et de photos, et rend un rapport qui décrit les événements comme un ensemble d'actes d'auto-défense des participants contre la violence policière, et non comme une émeute ou une atteinte à la sécurité publique.
Après la libération de son époux en juin 2013, Olga Romanova reste engagée dans la défense des droits des détenus. Elle vient notamment en aide aux détenus politiques et économiques, contre qui la prison est utilisée comme un moyen de pression.
Le site Internet de son ONG, « la Russie emprisonnée » : www.zekov.net
Illustration : Pierre-Alain Leboucher