Alors que le taux de chômage des jeunes est deux fois supérieur à la moyenne, Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU et Emmanuel Zemmour, président de l’Unef, déplorent l'absence de leurs syndicats au groupe emploi de la conférence sociale des 9 et 10 juillet.
Le Président a fait de la jeunesse une priorité. Il a inscrit, à la Conférence sociale, l’emploi des jeunes comme une « priorité ». C’est effectivement une urgence car le chômage des jeunes est dramatiquement élevé.
Comment assurer un avenir aux futures générations quand le chômage des jeunes est le double du taux de chômage moyen ? La qualité de la formation initiale, la nécessaire qualification de tous les jeunes à la sortie du système éducatif constituent toujours un “ bouclier social ” et garantit toujours une meilleure insertion sur le marché du travail. Ainsi, le taux de chômage des non diplômés avoisine les 32% alors que celui des Bac+4 est de 10% et celui des Master de 5%.
Mais sous l’impact de la crise, cette protection risque de s’ébrécher. Le critère clef de la qualité de l’emploi à la sortie des formations initiales, le CDI comme premier emploi, est de 23% pour les non-diplômés et de 30% pour les bac+2, 36% pour les bac+4 et 31% pour les doctorants. Quels que soient les niveaux de formation, le CDI n’est jamais majoritaire.
Même si les rythmes d’entrée dans l’emploi et la typologie du parcours d’insertion sont très marqués par le niveau de formation et du diplôme, le sas de l’insertion via le travail précaire s’étend de plus en plus. Il devient même pour certaines catégories de jeunes un véritable piège et provoque un déclassement. La situation de nombre de jeunes en emplois précaires, sous-qualifiés et mal rémunérés est une autre expression du malaise provoqué par les choix politiques et sociaux des gouvernements précédents.
L’Unef et la FSU ont des propositions à faire pour contribuer à enrayer cette situation: recadrage des protections législatives; système de sécurité professionnelle articulant emploi et formation, notamment pour les chômeurs; dispositifs spécifiques d’aide à l’emploi pour les jeunes (formations professionnelles diplômantes/qualifiantes, rémunérées et débouchant sur des emplois)…
Lors de la grande conférence sociale en cours, l’Unef est absente et la FSU écartée du groupe sur l’emploi. Nous n’aurons donc pas la possibilité de proposer nos idées.
Devant l’urgence de la situation, devant la nécessité de permettre à chaque génération de vivre mieux que la précédente, le gouvernement doit maintenant réunir tous les acteurs pour construire ensemble la priorité à la jeunesse.