La terrible catastrophe qui vient de frapper les Philippines n'appelle pas seulement des secours immédiats. Mais, pour l'avenir, elle appelle aussi à une analyse poussée pour éviter de telles conséquences pour les peuples des futures catastrophes, naturelles ou provoquées par l'homme.
La désorganisation complète, dûe au chaos amené par cet ouragan, agrave la détresse des Philippins. Des bonnes volontés veulent intervenir de partout, mais sont freinées par l'incapacité des autorités locales à coordoner tous ces secours. Même les pays les plus développés peuvent avoir besoin de l'aide internationale dans des circonstances extrèmes (ex les USA avec les innondations de Catarina).
Plus que pour toutes autres activités, les secours d'urgence nécésitent, prévision, préparation et coordination pour pouvoir répondre immédiatement au danger. Si la préparation des secours internationnaux à fait des progrès après la catastrophe du tsunami de 2004, la coordination sur le terrain reste dépendante des autorités locales plus ou moins capables de la gėrer. Pour être efficace cette coordination devrait être supervisée par des spécialistes de l'urgence et non par les autorités ordinaires du pays.
L'ONU devrait mettre en place une agence SPÉCIALISÉE pour les secours d'urgence mondiaux, comme il existe l'Organisation Mondiale de la Santé (appelont la par ex : l'Organisation Mondiale des Secours d'Urgence OMSU). Elle chargerait des spėcialistes (des ONG des secours d'urgence et des protections civiles ou militaires) d'élaborer des sénarios de tous types de catastrophes possibles dans tous les pays du monde. Pour chaque type de catastrophe, un plan complet d'intervention sera élaboré (sorte de plan ORSEC mondial), avec détermination des moyens à mettre en oeuvre et fixation des organismes responsables pour chaque pays aidant (par ex. pour certains pays se sera l'armée, pour la France : la Protection Civile...) Chacun des pays aidants répertorie ce qu'il peut amener, en matériel (par ex. hélicoptères, hopitaux de campagnes, purificateurs d'eau, nouriture, générateurs électriques, désinfectants...) et en hommes, en cas de besoin d'urgence et s'engage à les mettre immédiatement à la disposition de l'état majeur choisi pour coordoner les secours d'une catastrophe.
Le travail de prévision de l'OMSU sera non seulement de coordoner les pays aidants mais aussi de mettre en place des accords, des protocles, de mise en place des secours avec les pays susceptibles d'être touchés par une catastrophe. Par exemple, tous les pays qui peuvent être touchės par un typhon ou un séisme (ex. Japon ou Philippines) signeront des accords sur le commandement des secours. Le pays désignera ses délégués pour participer à l'état majeur des secours. Le choix de ces responsables est très important, car en cas de catastrophe, ils supplanteront l'autoritė du gouvernement sur tous ce qui concerne les secours. Cet ėtat majeur est fixé d'avance pour chaque pays, il regoupe les responsables délégués, spėcialistes locaux des secours et les responsables de l'OMSU désignés pour ce type de secours. Il dirige les opérations de secours sur place et coordone les moyens et les hommes mis à sa disposition par les pays aidants. Ces accords sont trės importants, car un fois appelés à la rescousse par les autoritės du pays, après une catastrophe, les politiques locaux abandonnent leur pouvoir à l'état majeur qu'il a précédemment reconnu pour toutes les action de secours. Les délégués locaux de cet état majeur sont des spécialistes des secours, de l'armėe de la santė des pompiers, et ont le pouvoir de réquisitionner l'administration locale sans attendre l'accord des autorités normales.
Bien entendu, l'ėlaboration de ces états majeurs ne ce fait pas que sur le papier. Les responsables désignés du pays et de l'OMSU doivent mettre en place des simulations et des exercices sur place pour préparer les secours locaux à réagir. En cas de catastrophe dans un autre pays, les délégués "secours d'urgence" de pays suceptibles d'avoir une catastrophe similaire devront participer aux secours, car c'est le meilleur exercice pratique. Les pays aidants doivent bien sûr aussi faire des exercices de mobilisation urgente de leurs forces d'intervention et des exercices de coordination internationnale.
Ce travail de prévision, de prėparation, de nėgociation et de coordination à faire par l'OMSU doit être confié à des professionnels de l'urgence. Ils viennent par exemple des ONG de secours, mais aussi, sont des spécialistes, fonctionnaires détachés de leur pays d'origine pour gérer les moyens lourds de l'urgence. Par exemple, pour l'élaboration des plans de secours, des militaires détachés de leur armée, pourront apporter leur expertise sur l'utilisation d'hélicoptères ou de moyens amphibies pour acheminer les secours. De plus, L'OMSU pourrait conseiller les pays qui le souhaiteraient pour l'élaboration d'organismes locaux de protection civile et pour la prévention des risques (par ex. l'élaboration de plan d'évacuation et construction d'abris solides, mise en place de normes d'architecture antisismiques et de moyens de prévision météo...). L'OMSU pourrait aussi organiser les secours aux populations après une guerre.
L'organisation d'une OMSU est urgente, car les populations mondiales sont non seulement menacées par les catastrophes naturelles (séismes, éruptions...), mais vont s'y ajouter, de plus en plus, des catastrophes dûes à l'action des hommes. Le réchaufement climatique va multiplier les phénomènes atmosphériques extrèmes. On peut d'ailleurs s'interroger sur l'exceptionnelle force de l'ouragan des Philippines. La chaleur excessive des eaux du Pacifique qui l'a créée ne découle-elle pas du réchaufement de l'atmosphère dûe aux hommes? Des pays entiers risquent de disparaître et de précipiter leurs habitants vers l'exode. Organiser les secours est indispensable, mais tout faire pour éviter de tels drames est aussi indispensable. Paralèllement à l'OMSU, ONU doit donc crėer un Organisation Mondiale de l'Environnement (avec un tribunal international sur les crimes écologiques : par ex pour les marrées noires) pour lutter efficacement contre les pollutions qui bouleversent la nature.
L'ėgalité des peuples passe par la solidarité et la solidaritė doit s'organiser au niveau mondial.