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Il y a des moments, sans doute, où l’homme de scène vise à un peu de recul, une distance, un moment pour se retrouver, seul avec soi, car la visibilité peut parfois être pesante au milieu de la foule. Pendant le festival, les moments de recueillement sont rares, et le comédien est emporté par la nécessité d’être vu, d’être entendu ; pendant ce festival, il lui faut porter la parole des autres, c’est son métier, se recueillir sur des commémorations, retrouver la parole de l’histoire, et il en est, comme celle de Jean Vilar dans la maison qui porte son nom, qui ne peuvent être refusées ; alors on s’y prépare, en attendant d’autres textes, comme ceux de Jehan-Rictus (1867-1933) et ses Soliloques du pauvre, qu’il dira le soir-même à l’Esperluette. Joli nom pour dire l’association de deux signes.
Que devait penser, dans son éphémère instant de solitude, l’acteur, devant la toile que la jeune graphiste Marguerite Danguy des Déserts propose en performance de 24 heures, dans la cour de la Maison Jean-Vilar ?... Elle aussi, autre invisible, amoureuse du noir et blanc et des marionnettes...
Les Jolies Loques, au Théâtre de l'Esperluette, 8, rue Ledru-Rollin, à 18h tous les jours.