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Les Invisibles d’Avignon

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Billet de blog 20 juillet 2011

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Le son dans l’abbaye

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Illustration 1
François Merlo © Jean-Jacques M’U

Pas de pause pour les artistes : l’assiette repas se fait en même temps que les réglages de scène.

Le jeune François Merlo est guitariste, mais il aime aussi et surtout suivre les sons des percussions pour lesquels il fournit une série de nuances que j’ai eu le tort de ne pas retranscrire. Deux soirs plus tard, je me rappelle l’essentiel de notre échange. C’est peu. C’était dense. La fôte au festival.

Ses envies reposent sur la satisfation de l’oreille. La mixité des tâches lui plaît ; elle permet de nourrir les créations. La technique est le moyen d’approcher au mieux les nuances des instruments ; il faut prévoir les effets, allier les modulations de fréquences, favoriser les transitions, jouer sur les balances, égaliser les retours... L’énergie d’une journée est consacrée à comprendre vite les ressources mécaniques à notre disposition et les attentes ou les demandes de l’artiste, voix ou instruments, en imaginant le rendu avec l’auditoire présent. L'envie serait de pouvoir savoir prévoir le plaisir de l’écoute. Il arrive que ça arrive, et ça fait du bien à tout le monde.

Ses colères sont fondées sur la déresponsabilisation des artistes, ou plutôt sur l'excès de responsabilités qui incombent aux techniciens : quand les riverains se plaignent "du bruit", ce n’est pas au plateau qu’ils s’adressent, mais à la régie... Et il faut à la fois écouter les plaintes tout en continuant de servir le concert qui a lieu. Sinon, les artistes sont plutôt participatifs ; il est très rare qu'ils répugnent à rouler les câbles avec l'équipe, en général, ces travaux-là se font de plus en plus ensemble.

Son intérêt passe par l’art. Que ce soit en créant sur scène, en écoutant un concert ou un disque, ou en servant la prestation d’un musicien, le passage entre l’écoute et l’invention est une frontière floue, peu étanche, où circulent les propositions et les réactions. L’intérêt est dans l'échange et le partage. Ce qui est dommage, c’est le manque de reconnaissance pécuniaire de l’artiste, ce qui pousse vers d’autres métiers. L’intérêt, alors, pour ne pas perdre la main, pour ne pas se laisser dépasser, c’est de rester dans le milieu...

Jean-Jacques M’µ

Concerts tous les soirs à 20h jusqu'au 23 juillet 2011 au jardin des Pénitents gris, rue des Teinturiers, Avignon.

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