Madame la maire de Paris,
Monsieur le ministre de l’Intérieur,
Plusieurs élu-es écologistes se sont rendu-es sur le campement installé au Jardin d’Eole, qui compte désormais plus de 1000 réfugié-es. Ces personnes vivent dans des conditions totalement inacceptables. Il n’est pas possible qu’en plein Paris nous puissions encore trouver de tels lieux, où nous faisons fi de toute humanité.
Les intempéries n’ont rendu que plus insupportable l’insalubrité de ce campement, la boue est partout présente et les conditions sanitaires sont désastreuses. Ainsi seulement huit toilettes se trouvent sur le camp… huit toilettes pour plus de mille personnes.
Ce campement totalement inadapté génère des tensions et des violences. C’est une situation qui devient dangereuse pour les refugié-es eux-mêmes, mais aussi pour les riverain-es et les commerçant-es du quartier. Qu’attendons-nous pour agir enfin ?
La mobilisation des riverain-es et des associations présentes sur place mérite d’être largement saluée. Mais face à l’ampleur de la situation, les bonnes volontés arrivent à bout de force et ne peuvent continuer ainsi.
Face à l’urgence, nous devons agir.
Les pouvoirs publics doivent au minimum assurer la distribution de nourriture et installer des toilettes. En outre, une opération de mise à l’abri afin de reloger dignement toutes les personnes présentes sur les lieux doit être déclenchée immédiatement. Et s'il n’y a pas assez d’hébergements disponibles alors nous devons faire appel aux bâtiments vides de Paris, de la région et de l’État. Des structures d’accueil et d’accompagnement doivent permettre à chacun-e d’entre eux/elles de sortir de ces lieux et d’entreprendre les démarches les plus adaptées à leurs situations.
Ce camp nous renvoie l'indigence de notre politique d'accueil des refugié-es. Il est encore temps de rectifier le tir. L'annonce d’Anne Hidalgo de créer un camp humanitaire est un premier pas. Mais c'est maintenant et tout de suite qu'il faut agir, en ouvrant aujourd'hui les bâtiments vides de la ville, en permettant à chacun-e de se nourrir et de se soigner.
Les signataires :
Anne Souyris et David Belliard, co-présidents du Groupe écologiste à Paris
Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val de Marne
Cécile Duflot, Députée EELV de Paris