Billet de blog 9 octobre 2015

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Non à cette réforme du collège

A l'occasion de la manifestation nationale « Tous dans la rue pour dire NON à cette réforme » du collège, ce samedi 10 octobre 2015, à Paris, SNES et FCPE des Bouches-du-Rhône, sous la plume de Jean-Philippe Garcia, président de la FCPE 13 et Laurent Tramoni, secrétaire du SNES-FSU 13, lancent un appel commun.

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A l'occasion de la manifestation nationale « Tous dans la rue pour dire NON à cette réforme » du collège, ce samedi 10 octobre 2015, à Paris, SNES et FCPE des Bouches-du-Rhône, sous la plume de Jean-Philippe Garcia, président de la FCPE 13 et Laurent Tramoni, secrétaire du SNES-FSU 13, lancent un appel commun.


Parents et enseignants, nous partageons les objectifs d'un collège démocratique et juste. Nous souhaitons que parents et professeurs débattent ensemble des moyens d'améliorer l'existant. Notre système éducatif, bien qu'ouvert à tous, est en effet dès l'école trop inégalitaire et ségrégatif. La réforme collège 2016 se présente comme une tentative louable de résoudre les problèmes que révèle le collège actuel mais elle peine à convaincre.

La réécriture des programmes et du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, était nécessaire pour sortir du système à deux vitesses créé par la Loi d'orientation Fillon : les programmes scolaires pour les enfants issus des milieux les mieux dotés, un socle commun défini a minima pour les enfants des milieux populaires. De plus, l'assouplissement de la carte scolaire a favorisé considérablement les dérives consuméristes et les politiques d'établissement encouragent l'entre-soi. Les enquêtes PISA, et d'autres, mesurent aujourd'hui l'échec de la Loi d'orientation Fillon de 2005.

Mais si le collège ne peut plus être un petit lycée, il ne peut pas non plus devenir une école primaire continuée. Nous aurions besoin aujourd'hui d'un collège qui soit pensé pour cette tranche d'âge très spécifique des 11 / 15 ans. Ces jeunes adolescents sont déjà de "grandes personnes" et attendent des réponses aux questions qu'ils se posent, aux expériences complexes qu'ils vivent dans leur famille ou avec leurs pairs, dans la ville, ou sur les réseaux sociaux. 

Aussi, nous sommes attachés à un collège qui ait de l'ambition pour nos jeunes. Si la démarche de projet et l'interdisciplinarité peuvent être utiles, cela doit se faire en lien avec les enseignements disciplinaires, les programmes, et cela ne doit pas amputer de façon déraisonnable le temps consacré au noyau dur des apprentissages.

Les sciences et la technologie, que la réforme maltraite, sont des ouvertures essentielles sur des activités humaines et des problématiques du monde moderne. Les options, les sections bilangues ... peuvent contribuer à la mixité sociale, si tant est que l'on répartisse les élèves entre plusieurs classes. 

Par ailleurs, l'autonomie des établissements que prône le ministère risque d'accroître les inégalités entre les familles, en fonction de l'établissement dans lequel elles scolarisent leurs enfants, et de provoquer des ruptures dans la continuité des apprentissages pour les élèves amenés à changer de collège. La concurrence déloyale que livre le privé doit être évoquée. 

Nos enfants vivent ensemble ! Demain, ils seront adultes ensemble ! Aussi, le collège public doit répondre aux besoins de tous les élèves, de toutes les familles : pas de projet démocratique et égalitaire sans mixité sociale !

Construisons un collège pour tous !  Pour cela, le collège mérite une autre réforme. Pour cela, il est extrêmement urgent d'écouter ce que les acteurs de terrain ont à dire.

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