Billet de blog 10 juillet 2015

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Contre le licenciement du Docteur Isabelle Kryvenac

Le licenciement d'Isabelle Kryvenac, médecin du travail à PSA Metz-Borny, en Moselle suscite une (vive) mobilisation... « Refuser le licenciement d’Isabelle Kryvenac, c’est affirmer son refus de laisser les employeurs poursuivre leur entreprise de destruction de l’une des garanties essentielles pour la préservation de la santé au travail. » Une pétition est en ligne.

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Le licenciement d'Isabelle Kryvenac, médecin du travail à PSA Metz-Borny, en Moselle suscite une (vive) mobilisation... « Refuser le licenciement d’Isabelle Kryvenac, c’est affirmer son refus de laisser les employeurs poursuivre leur entreprise de destruction de l’une des garanties essentielles pour la préservation de la santé au travail. » Une pétition est en ligne.


Un véritable scandale social et déontologique se déroule en ce moment dans les usines PSA de Metz-Borny et de Trémery, en Moselle. Le Code du travail dispose qu’un médecin du travail doit exercer ses fonctions en toute indépendance, avec pour seul objectif la santé des salariés. Ce n’est pas la vision de la direction locale de PSA.

La direction locale de ces usines veut se débarrasser d’une salariée médecin du travail, le Dr Isabelle Kryvenac, en la licenciant, pour la seule et unique raison qu’elle veut respecter et faire respecter la loi. Les méthodes de la direction de PSA en Moselle sont inacceptables pour tout médecin soucieux de déontologie. À partir du moment où un médecin fait son travail, demande à exercer dans des conditions correctes, dénonce les dysfonctionnements du service et les atteintes aux droits des salariés en matière de santé, la direction des sites de Metz-Borny et de Trémery n’a qu’une réponse : la porte.

Le Dr Kryvenac s’est contentée de demander l’application de la loi en matière d’arrêts maladie, de gestion des accidents du travail et des salariés handicapés, d’effectifs des services de santé pour des usines de cette taille : c’est son travail. Le Dr Kryvenac s’est contentée de demander que la direction la laisse exercer en toute indépendance ; de refuser que ses travaux soient soumis à la direction pour accord ; de ne pas accepter la censure de ces travaux par la direction : c’est son travail.

Le Dr Kryvenac a décidé de ne pas accepter de se laisser intimider, et de refuser les méthodes d’un autre âge de la direction locale de PSA concernant son propre contrat de travail. Elle a demandé à PSA de bien vouloir respecter le droit, ce dont, selon ses propres mots, le DRH de l’usine de Borny « n’a que faire ».

Parce qu’elle fait son travail, parce qu’elle demande le respect de la loi, des droits des salariés et de ses propres droits, le Dr Kryvenac est sous le coup d’une procédure de licenciement. Fidèle à ses méthodes expéditives, le DRH de PSA-Borny s’est permis de se déplacer en personne dans le service médical pour exiger du Dr Kryvenac qu’elle parte sur le champ. Suite au refus du médecin, la direction a convoqué un Comité d’établissement extraordinaire pour demander sa tête. L’écrasante majorité du CE a voté contre son licenciement. 750 salariés ont signé une pétition pour soutenir leur médecin. Mais la direction ne recule pas, et continue la procédure pour se débarrasser d’une salariée trop peu malléable à son goût.

Dans le contexte actuel, cette affaire prend un relief particulier : cela fait des années en effet que gouvernement et Medef se démènent pour affaiblir la médecine du travail. De la réforme de 2011 aux mesures de « simplification » de Thierry Mandon en passant par le projet de loi Macron, des tentatives incessantes sont faites pour rendre toujours plus difficile l’exercice de leurs missions par les médecins du travail. Refuser le licenciement d’Isabelle Kryvenac, c’est affirmer son refus de laisser les employeurs poursuivre leur entreprise de destruction de l’une des garanties essentielles pour la préservation de la santé au travail.

Nous ne devons pas accepter que le groupe PSA jette à la porte le médecin du travail, Isabelle Kryvenac, parce qu’elle a voulu mener à bien sa mission en conformité avec la loi !

Pour soutenir le Dr Isabelle Kryvenac et le respect du principe de l’indépendance des médecins du travail, vous pouvez :

  • Signer et faire signer la pétition que vous trouverez en ligne à l’adresse : XXXXX
  • Donner le maximum de retentissement à cette affaire en transférant ce courrier à tout votre réseau et à toutes ceux et celles dont vous jugez qu’elles seront prêtes à soutenir cette cause.

Pour le comité de soutien au Docteur Isabelle Kryvenac :

Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT PSA Peugeot-Citroën

Tel : 06 60 56 44 03 - jpm.domicile@gmail.com

Pour signer la pétition en ligne, cliquez ici.

Premiers signataires :

Aline Archimbaud, sénatrice EELV; Nathalie Arthaud, LO; ; Fabrice Bensimon, enseignant-chercheur, univ. Paris 4; Olivier Besancenot, NPA; Martine Billard, PG; Marie-George Buffet, députée PCF, ancienne ministre; Alain Carré, vice-président de Santé et Médecins du travail; Vanessa Caru, CNRS; André Chassaigne, député PCF; Éric Coquerel, PG; Michel Cordillot, professeur émérite, univ. Paris 8; Christophe Darmangeat, enseignant, chercheur – Université Paris Diderot; Laure Dufresne-Castets, avocate; Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, PS; Philippe Juraver, PG; Arlette Laguiller, LO; Thierry Labica, enseignant-chercheur, université de Nanterre, SNESup-FSU; Pierre Laurent, PCF; Jean-Luc Mélenchon, PG; Jeanne Moisand, enseignante-chercheuse; Nicolas Offenstadt, historien; Marc Peschanski, directeur de recherche Inserm; Philippe Poutou, NPA; Emmanuel Renault, enseignant-chercheur, université Paris Ouest Nanterre; Alexis Spire, directeur de recherche au CNRS; Christophe Voilliot, maître de conférences en science politique - Université Paris-Ouest Nanterre; Jean Salem, enseignant-chercheur, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne; Frédéric Sanchez, CGT, secrétaire général de la Fédération des Métaux; Philippe Torreton (comédien)...

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