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2012: une chronologie catastrophe

Dans le dernier numéro de la revue Commentaire, Olivier Ferrand, fondateur du «think-tank progressiste» Terra Nova, se livre à un exercice de prévision politique. Avec son autorisation, nous le reproduisons ci-dessous. Ou quand l'un des experts du PS annonce un cataclysme pour la gauche et la République en 2012…

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Dans le dernier numéro de la revue Commentaire, Olivier Ferrand, fondateur du «think-tank progressiste» Terra Nova, se livre à un exercice de prévision politique. Avec son autorisation, nous le reproduisons ci-dessous. Ou quand l'un des experts du PS annonce un cataclysme pour la gauche et la République en 2012… «Une fiction, mais aussi une alerte politique», dit-il.

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4 IL65 FRS 283 200512-22h36

France-politique-partis-UMP-FN

Le Président de la République annonce un report sine die des élections législatives (RAPPEL CHRONOLOGIQUE)

Par Christine Pogaroff

PARIS, 20 mai 2012 (AFP) - L'annonce par le président de la République, dans une courte allocution télévisée aux journaux de 20h, du «report sine die» des élections législatives, prévues les 10 et 17 juin prochains, a déclenché un séisme politique. En France, l'opposition dénonce «la fin de la République». La presse internationale parle de «révolution populiste». Retour sur six mois qui ont fait basculer la France.

CHRONOLOGIE :

- 22 janvier : Nicolas Sarkozy lance sa campagne présidentielle au Stade Vélodrome de Marseille. Il y développe son principal thème de campagne, «rendre à la France son vrai visage» : «retour à une laïcité française de combat» face à la «menace rampante de l'islamisme», «interdiction du financement public des mosquées», «à titre provisoire» la «fermeture totale des frontières» et la «suspension des procédures de naturalisation». «La France ne se laissera plus défigurer». La gauche dénonce «le populisme assumé» de Nicolas Sarkozy.

- 28 janvier : Marine Le Pen présente son programme présidentiel à Lille : «politique d'immigration négative», création d'une «commission de la déchéance de nationalité», dissolution du Conseil français du culte musulman («un oxymore»), destruction des minarets existants «incompatibles avec le paysage républicain», création d'un «registre du culte musulman», «plan des 100 jours pour la sortie de l'euro», sortie du Conseil de l'Europe «infesté par le droitdelhommisme internationaliste» et le rétablissement de la peine de mort pour les crimes les plus graves. La gauche s'insurge contre «le discours de haine» du leader frontiste.

- 14 février : la Grèce cesse de rembourser sa dette extérieure et sort de l'euro. Marine Le Pen dénonce «l'acharnement criminel de la clique européiste» qui aboutit à la «banqueroute d'un pays souverain» et qui «coutera 15 milliards d'euros aux Français».

- 16 février : la France, attaquée par les marchés, sollicite l'aide du Fonds monétaire européen. Marine Le Pen dénonce le «diktat des criminels de la finance» et demande la sortie de la France de l'euro.

- 1er mars : annonce du plan de redressement français. Il contient notamment la restriction de la sécurité sociale aux nationaux français, la suppression de la CMU et des minimas sociaux, l'obligation pour les chômeurs d'accepter toute proposition de Pôle emploi.

- 22 avril : 1er tour des élections présidentielles. Marine Le Pen (25.8% des voix) et Nicolas Sarkozy (19.6%) arrivent en tête, devant le candidat socialiste (19.5%), donné pourtant largement vainqueur au second tour mais victime de la division de la gauche (Jean-Luc Mélenchon à 12.5%, Eva Joly à 8%).

- 2 mai : débat télévisé du second tour. Les deux candidats s'épargnent. Marine Le Pen: «le sarkozysme, c'est un lepénisme soft». Nicolas Sarkozy: «nous partageons le même diagnostic et pas mal de solutions». La gauche «écœurée» appelle à boycotter les urnes.

- 6 mai : victoire de Nicolas Sarkozy avec 57% des voix. Avec un taux d'opinion négative de 70% et une abstention historique à 51%, il est le président le plus mal élu de la Vème République.

- 8 mai : face au «risque de cohabitation», Nicolas Sarkozy annonce des candidatures communes FN-UMP sous l'étiquette «majorité présidentielle». La gauche dénonce un «bloc populiste».

- 10 mai : annonce de la composition du gouvernement. Il comprend quatre ministres FN. Marine Le Pen est ministre d'Etat, «ministre de la sécurité intérieure et de l'identité française».

- 11 mai : scission de l'UMP. L'aile «républicaine» forme une plateforme électorale avec l'ARES, le parti de Jean-Louis Borloo.

- 12 mai : annonce de la constitution d'une «alliance républicaine et progressiste» pour faire barrage au populisme, allant des ex-UMP jusqu'au Front de Gauche.

- 18 mai : les manifestations, qui ont grossi toute la semaine, culminent avec près de 10 millions de personnes, un record historique.

- 19 mai : manifestants et contre-manifestants s'affrontent violemment dans les rues de Paris, Lyon, Marseille, faisant 170 morts et plusieurs milliers de blessés.

- 20 mai : allocution du chef de l'Etat. Invoquant l'article 16 de la Constitution «face aux menaces qui pèsent sur les institutions de la République», il annonce la réquisition de l'armée pour rétablir l'ordre et le «report sine die» des élections législatives.

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