Jacques Kirsner, scénariste et producteur revient sur le refus du gouvernement d'augmenter les ressources financières de France Télévisions. « La télévision publique est évidemment l’axe d’une grande politique culturelle. En refusant d’accorder le financement pérenne et nécessaire à France Télévisions, François Hollande tourne le dos à l’ambition. Il est encore temps de changer de politique. »
Le gouvernement vient d’annoncer son refus d’augmenter les ressources financières que Delphine Ernotte, nouvelle présidente demandait pour France Télévisions. Elle réclamait fromage et dessert, on lui supprime le hors d’œuvre.
France Télévisions est dans une situation difficile. L’héritage légué par Rémy Pflimlin est catastrophique. La nouvelle équipe a besoin de moyens pour lancer une ambitieuse politique de programmes. La gauche, toujours, a milité pour un principe : à service public, financement public, à entreprise privée, publicité. En tournant le dos à ces convictions, les différents gouvernements de gauche ont, plus ou moins, étranglé les médias publics.
Il faut changer de politique.
Supprimer totalement la publicité sur Radio France et France Télévisions. Désintoxiquer le service public et bien sûr augmenter, oui augmenter, à la hauteur des besoins la redevance. Les sommes en cause sont à des années lumières des milliards du CICE accordé au patronat ! Augmenter la redevance, c’est l’affaire d’un paquet de cigarettes par an et moins si l’assiette est élargie aux objets connectés. La plupart des jeunes consomment la télévision sur les ordinateurs, tablettes ou Iphone.
La décision prise par le gouvernement tourne le dos aux principes comme aux nécessités et taxer les entreprises de télécoms n’a ni sens ni efficacité. La technocratie l’emporte sur les convictions. Nicolas Sarkozy a supprimé la publicité dans la journée. Je l’ai soutenu. Il faut terminer le travail.
La télévision publique est évidemment l’axe d’une grande politique culturelle. En refusant d’accorder le financement pérenne et nécessaire à France Télévisions, François Hollande tourne le dos à l’ambition. Il est encore temps de changer de politique.