Billet de blog 18 décembre 2009

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Jeunes de toute la gauche, unissez-vous! Pour Renaud Chenu, journaliste, membre de la rédaction de Parti Pris et de Gauche Avenir, il est urgent que la jeunesse, sacrifiée par la droite, s'organise pour combattre le pouvoir en place.

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Jeunes de toute la gauche, unissez-vous! Pour Renaud Chenu, journaliste, membre de la rédaction de Parti Pris et de Gauche Avenir, il est urgent que la jeunesse, sacrifiée par la droite, s'organise pour combattre le pouvoir en place.

Une tribune co-signée par Audrey Aït Kheddache, Bertrand Vasnier, Xavier Henry, Maxime Lonlas et Matthieu Vittu.

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La gauche part divisée aux élections régionales alors qu'elle est majoritaire dans le pays. Les projets guerriers de Nicolas Sarkozy au Moyent-Orient ne font l'objet d'aucune réaction d'ampleur quand ce sont de jeunes gens qui en paient le prix du sang. La jeunesse semble s'être laissée aller à la résignation depuis la victoire contre le CPE en 2006. Ces faits, parmi d'autres, posent plus que jamais la question de l'unité des forces militantes de la jeunesse de gauche pour organiser la riposte à une majorité qui se fout de l'avenir de la jeunesse.

Notre génération sera-t-elle sacrifiée ? La jeunesse est dévaluée et la droite ne nous propose que l'héritage, la concurrence ou la charité. Les plus malins s'en sortiront, tous les systèmes permettent ça, mais les vecteurs républicains de la réussite, en particulier le diplômes, n'ont jamais été aussi peu efficients. Pauvreté, précarité, incertitudes, tels sont les termes qui reviennent trop souvent pour qualifier les conditions d'existence d'une génération en proie aux doutes et aux impasses sur son avenir. Il nous appartient, à nous la jeune gauche, de prendre notre avenir en main. Nous sommes face à un défi majeur. Construire notre unité politique. Construire cette unité sans laquelle les aspirations de la jeunesse ne trouveront pas le débouché politique qu'elles méritent.

Le nouvel ordre ordre mondial face à la résistance des peuples

L'humanité et la planète subissent chaque jour le dictat de l'imperium de la finance. Les bruits de bottes résonnent aux quatre coins de la planète en échos à la crise généralisée qui se double d'une guerre pour les ressources stratégiques et la conquête des nouveaux marchés entre impérialismes. Les nationalismes et les intégrismes se déploient partout où la désespérance et le repli sur soi apparaissent comme seuls horizons valables face aux périls et aux dangers du monde. La globalisation s'est traduite depuis vingt ans, partout, par l'érection de nouveaux murs qui se sont dressés entre les hommes, sanctuarisant les frontières de plus en plus en plus infranchissables entre riches et pauvres, nantis et laissés pour compte du développement.

Vingt ans après la chute du mur de Berlin qui mit fin à l'opposition entre deux blocs antagonistes et au totalitarisme soviétique, force est de constater que les défis de notre génération n'en sont que plus immenses. La droite nous propose la résignation et l'adaptation à la concurrence généralisée entre les hommes et à la guerre sans fin orchestrée depuis Washington. Ils dépècent la République en bradant les trésors de la nation au nom de concurrence libre et non faussée. Ils s'attaquent chaque jour aux libertés individuelles et collectives au nom de la lutte contre le terrorisme et l'immigration. L'Europe est prise en otage par les idéologues extrémistes du libéralisme : d'un projet de paix et d'union fraternelle, ils n'ont construit qu'un gigantesque supermarché.

La course effrénée aux armements, l'intensification de la guerre en Afghanistan (où se sont de jeunes gens, rappelons, qui paient le prix du sang exigée par l'impérialisme), les menaces contre l'Iran, les tensions en mer de Chine, le redéploiement au printemps 2008 de la IVe flotte US au large des côtes latino-américaines font craindre le pire. Si la personnalité d'Obama a donné au gendarme du monde un visage plus aimable, celui-ci n'en continue pas moins d'être source de tragédies et de tensions. Cependant, partout les hommes se lèvent contre l'injustice et la barbarie. Le nouvel ordre mondial, sécuritaire et ultra-libéral, qu'on cherche à nous imposer par les armes et la peur depuis le 11 septembre 2001 se heurte à la résistance des peuples. En 2003, ce sont des centaines de millions d'hommes et de femmes qui se sont levés contre le « conflit de civilisation » en se mobilisant contre la guerre en Irak. Les peuples d'Amérique Latine cherchent à construire une alternative au libéralisme. La jeunesse d'Iran ne baisse pas les armes contre le régime abject qui leur est imposé depuis 30 ans, au péril de leur vie et de leur liberté. En Europe et en France, les grèves à caractère insurrectionnel se multiplient contre la destruction de l'appareil de production qui se fait au nom du profit immédiat. La jeunesse refuse avec de plus en plus de pugnacité d'être la variable d'ajustement aléatoire du libéralisme, comme l'ont prouvés la résistance victorieuse contre le CPE en 2006 en France, l'insurrection de la jeunesse grecque en décembre 2008 qui n'en peut plus d'être la génération à 600 euros, ou les mouvement étudiants contre la privatisation croissante de l'enseignement supérieur partout sur le continent.

La jeunesse face à ses responsabilités historiques

En France, le nouvel ordre mondial a un visage, un fondé de pouvoir : Nicolas Sarkozy. Au pays il impose les dogmes de la finance et les exigences de sa caste. Chaque jour il tarit la République. Sous son règne s'accroissent les inégalités, le communautarisme, la répression. Les privatisations et l'endettement font écho à la paupérisation et à la croissance de la rente. A la jeunesse il impose la soumission à l'ordre établi et réhabilite l'héritage comme seule perspective d'avenir. L'épisode de la candidature de son fils à la présidence de l'Epad était aussi édifiante qu'affligeante à ce sujet. La responsabilité de notre génération est double. Dessiner un projet alternatif pour résoudre les maux qui frappent la jeunesse et se débarrasser de notre principal obstacle pour le mettre en place : la droite au pouvoir.

La gauche est divisée et hésitante face à une droite unie et offensive. Nos ainés ne perçoivent pas comme nous l'urgence de la situation face à laquelle notre génération est confrontée. Il est de plus en plus évident que si nous ne voulons plus être les cobayes expérimentaux du libéralisme, nous ne devons compter, dans un premier temps, que sur nos propres forces. L'unité de la jeune gauche, associative, syndicale et politique ne se décrètera pas. Elle ne peut se construire que dans le respect de la dignité de chacun. Elle ne peut s'élaborer que sur un diagnostic partagé, une analyse commune, des perspectives et des solutions imaginées ensemble. C'est en associant nos volontés et notre énergie que nous construirons l'alternative.

La jeunesse a toujours dégagé le terrain en ouvrant la voie de l'unité de la gauche. 1936 n'aurait été possible si les organisations de jeunesse ne s'étaient unies et battues sous la même bannière en amont de leurs organisations ainées. Ne permettons pas au gouvernement le plus réactionnaire que la France ait eu à subir depuis Pétain et sa camarilla de félons de se perpétuer à lui-même en 2012. Posons les jalons d'un nouveau front populaire. Chacun d'entre nous, des jeunes socialistes aux jeunes anticapitalistes en passant par les jeunes radicaux, jeunes verts et jeunes communistes, mais aussi toutes les sensibilités du syndicalisme de transformation sociale, qu'il soit lycéen, étudiant, jeune travailleur et naturellement toutes les associations qui se battent pour l'amélioration des conditions d'existence des jeunes, nous devons dépasser les sectarismes ou intérêts particuliers et nous élever à la hauteur des exigences de la période.

C'est la jeunesse qui paie le plus lourd tribu à la crise. C'est la jeunesse qui subit de plein fouet la politique du gouvernement, car elle est vulnérable par nature et ne dispose d'aucun statut social propre. Nicolas Sarkozy est le pire adversaire de la jeunesse dans ce pays. Frappons ensemble, et nous deviendrons les pires adversaires de la droite. Nous donnerons corps à une alternative politique qui fait cruellement défaut alors que les recettes éculées de la droite sont disqualifiées par la crise. Ne soyons pas les témoins de l'histoire, transformons-la en construisant les conditions du soulèvement démocratique de notre génération qui doit prendre son avenir en main et imposer un statut social de la jeunesse.

La jeunesse face aux défis du monde contemporain

Changer le monde, le bouleverser, renverser l'ordre établi, abattre les murs. Ne jamais se résigner face à ce qui semble immuable en apparence. Refuser la fatalité des injustices, la cruauté des dominations, les divisions entre les hommes qui sont sources d'incompréhensions et de haines.

La jeune gauche, riche de ses différences, de ses expériences et de ses histoires doit chercher à s'unir en additionnant le meilleur de chacune de ses composantes, en construisant le socle de valeurs communes qui nous permettent d'appréhender le présent pour mieux maîtriser notre avenir.

Les défis qui sont face à nous sont immenses. Notre génération est placée devant l'urgence écologique, la montée en puissance des communautarismes et des intégrismes, le renversement de la pyramide des âges, les révolutions technologiques et génétiques, l'éclosion d'un monde multipolaire et l'aggravation des fractures sociales et géographique entre riches et pauvres.

Le mythe de la fin de l'histoire proclamée lors de l'effondrement de l'Empire du froid a laissé place à un monde parcouru de conflits. Le contrôle des ressources stratégiques et la suprématie militaire et nucléaire sont au coeur des problématiques géopolitiques qui façonnent les relations internationales présentes et à venir.

Face ce constat, nous devons apporter une analyse globale pour imaginer ensemble des solutions pertinentes aux problèmes du monde. Nouveaux instruments de répartitions des richesses, relocalisation des économies, définition des secteurs essentiels à l'intérêt général et au bien être commun qui ne doivent plus être du ressort du marché (santé, éducation, eau, transports de proximité, recherche...), nouvelles instances de régulations internationales, démocratisation de l'Union Européenne, fin de la diplomatie secrète, interdiction des fichiers de police, liberté de circulation des hommes, liberté absolue de conscience... Ces questions ne peuvent faire l'objet que d'une réflexion commune où notre imagination sera au service du rêve d'une humanité liée par la fraternité.

Les idées portées par la jeune gauche sont nobles car chacun à notre manière nous nous sommes engagés en politique pour transformer le réel, avec la conviction que c'est par l'action collective que nous ferons bouger les lignes, que nous bousculerons les résistances au progrès, qu'en nous mettant au service d'idées révolutionnaires nous réformerons le monde. Retrouvons l'envie de vaincre en construisant l'unité qui nous fait défaut et porte en elle nos victoires futures. Notre génération n'a pas droit à la résignation, elle se doit d'être conquérante, elle a droit à ses victoires. A nous de les porter en y mettant tout notre coeur !

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