Billet de blog 24 janvier 2015

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Un titre de séjour pour les coiffeurs de Château d'Eau

Le procès pour « menaces de mort » engagé contre leurs employeurs se tiendra lundi 26 janvier au tribunal correctionnel de Paris. Toujours sans papiers pour la plupart, les « 18 du 57 boulevard de Strasbourg » (Paris, Xe arrondissement) interpellent le Premier ministre et demandent leur régularisation, pour devenir « des salariés comme les autres ».

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Le procès pour « menaces de mort » engagé contre leurs employeurs se tiendra lundi 26 janvier au tribunal correctionnel de Paris. Toujours sans papiers pour la plupart, les « 18 du 57 boulevard de Strasbourg » (Paris, Xe arrondissement) interpellent le Premier ministre et demandent leur régularisation, pour devenir « des salariés comme les autres ».


Monsieur le Premier Ministre,

Malgré notre situation de vulnérabilité, dépourvus de titre de séjour pour 14 d'entre nous, victimes dans nos pays d'origine, menacés au quotidien par nos patrons, nous avons décidé de lever la tête, sortir de l'ombre, nous battre, depuis huit mois, et dire stop à la mafia qui nous exploite à Château d'Eau.

Nous avons parlé dans les médias à visages découverts, nous avons pris des risques, nous avons subi des pressions, mais nous avons osé porter plainte pour « Traite des êtres humains » et accepté de travailler avec les services de police.

Depuis, certains d'entre nous ont été menacés de mort, tout comme ceux qui nous soutiennent.

Le 26 janvier, à 9h00, se tiendra au tribunal correctionnel de Paris (29e chambre) le procès pour les menaces de décapitation qu'ont reçues trois des militants qui sont auprès de nous depuis le début et qui ont osé, eux aussi, parler dans les médias.

De nombreux soutiens se sont manifestés autour de nous : des intellectuels, des cinéastes, des comédiens, des syndicalistes, des associations, de nombreux élus et partis politiques, des syndicats de policiers, d'inspecteurs du travail, d'agents de la préfecture de police, de magistrats, d'avocats...

De nombreux journalistes se sont intéressés à notre histoire, nous ont entendus avec attention et nous ont invités sur leurs plateaux télés ou radios.

Un film a été réalisé sur notre combat par de grands cinéastes français.

Pourtant, aujourd'hui, nous ne sommes toujours pas protégés par un titre de séjour alors que les textes de loi le prévoient.

Malgré les différences de langue et de culture qui nous séparent et qui ont été volontairement organisées par nos patrons, afin d'éviter toute concertation et toute rébellion, nous avons réussi à nous unir et nous mettre en grève.

Nigérians, ivoiriens, chinois, sénégalais, burkinabés, maliens, guinéens, francophones, sinophones, anglophones, nous avons su dialoguer pour porter ce combat haut et fort pour nos droits mais aussi pour les droits de tous les travailleurs.

Si nous ne recouvrons pas nos droits, si notre voix n'est pas entendue, ce sera une victoire pour les mafias qui nous exploitent et un recul pour les droits de tous les salariés de France.

Si vous acceptez la violence des hommes qui nous disent : « Tu acceptes ces conditions de travail-là ou c'est le trottoir ! », ce sera un recul pour les droits de toutes les femmes.

Si la traite des êtres humains n'est pas combattue en plein cœur de la capitale, ce sera un recul pour les droits de chaque être humain.

Allez-vous entendre notre appel, Monsieur le Premier Ministre ?

Allez-vous dire aux réseaux qui nous exploitent : « STOP ! La France ne vous laissera pas faire ! » ?

Nous avons des compétences en coiffure afro, en manucure.

Protégés par un titre de séjour, nous pourrons enfin nous reconstruire et être des salariés comme les autres avec des droits et des devoirs. Nous pourrons enfin cotiser et ainsi participer concrètement au renforcement et à la pérennisation du système de protection sociale.

Nous sommes des travailleuses et des travailleurs de France !

Nous sommes aussi la France dans toute sa diversité !

Le 28 janvier à 17h30, nous nous rassemblerons avec nos soutiens devant l'Hôtel Matignon.

Nous vous demandons de recevoir une délégation. Notre voix doit être entendue.

Nous ne voulons pas disparaître ! Notre combat est juste !

Les 18 du 57 Bd Strasbourg

Avec le soutien des syndicats : Union Départementale CGT Paris, Union Régionale IDF CGT, Union Locale CGT du 10e, Union Syndicale CGT Commerce de Paris, Fédération du Commerce CGT, Union Locale CGT du 7e, CGT des personnels relevant des services du Premier Ministre, CGT Police Paris, CGT Préfecture de Police de Paris, CGT Educ'Action Administration Centrale, FSU 75, Union Syndicale Solidaires, Syndicats de l'inspection du travail (CGT Travail Emploi Paris, Syndicat National CGT Travail Emploi, Sud Travail Affaires Sociales IDF, SNUTEFE-FSU), Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France, Union Syndicale de la Psychiatrie, Philippe Martinez (Secrétaire Général de la Fédération de la Métallurgie CGT)

Avec le soutien des organisations : ATMF, Collectif des Travailleurs Sans-papiers de Vitry, Collectif de vigilance Paris 12 pour les Droits Etrangers-RESF, Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers, Droits Devant !!, FASTI, FTCR, GISTI, La Cimade IDF, LDH Paris, Le Collectif des cinéastes pour les sans-papiers, MRAP, Réseau Chrétiens Immigrés, RESF, Stop Précarité

Avec le soutien des partis politiques : PCF 10e, PS 10e, Fédération de Paris du PCF, Alternative Libertaire, EELV, Ensemble !, PCF, PG, Front de Gauche Latinos

Avec le soutien des élus :

Jean-Noël Aqua (élu du XIIIe, conseiller de Paris), Eliane Assassi (sénatrice de Seine-Saint-Denis), 

Dante Bassino (adjoint au maire du Xe), Julien Bayou (conseiller éégional d'Ile-de-France) Paul Beaussillon (élu du Xe), Hervé Bégué (élu du XIVe, conseiller de Paris),  Hélène Bidard (adjointe à la mairie de Paris, chargée de l'égalité femmes-hommes, de la lutte contre les discriminations et des droits de l'homme), Michel Bilis (élu du XIe), Béatrice Bonneau (élue du IIe), Nicolas Bonnet Oulaldj (président du groupe communiste - Front de gauche au Conseil de Paris), Vincent Boulet (adjoint au maire du XIIIe), Ian Brossat (adjoint à la mairie de Paris, chargé du logement et de l'hébergement d'urgence), Marie-George Buffet (députée de Seine-Saint-Denis),

Isabelle Charpentier (élu du XIe), David Cherfa (élu du XIXe), Laurence Cohen (sénatrice du Val-de-Marne), Eric Coquerel (conseiller régional d'Ile-de-France), Emmanuelle Cosse (vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France),

Rémi Féraud (maire du Xe arrondissement de Paris), Jacqueline Fraysse (députée des Hauts-de-Seine),

Fanny Gaillanne (élue du XIXe), Gabriel Gau (adjoint au maire du XIXe), Brigitte Gonthier-Maurin (sénatrice des Hauts-de-Seine), 

Delphine Helle (élue de Saint-Denis),  

Bernard Jomier (adjoint à la maire de Paris, chargé de la santé), 

Pierre Laurent (sénateur de Paris), Dan Lert (adjoint au maire du XIXe), Didier Le Reste (élu du Xe, conseiller de Paris), 

Céline Malaisé (conseillère régionale  d'Ile-de-France), Marine Malberg (élue du XIe), 

Laurence Patrice (élue du XVe), Jean-François Pellissier (conseiller régional d'Ile-de-France),  Yves Peschet (élu du IIIe), Christian Picquet (président du groupe Front de gauche au conseil régional de Midi-Pyrénées), Tatiana Poudiot (élue du XIXe), Raphaëlle Primet (élue du XXe, conseillère de Paris), 

Sylvain Raifaud (adjoint au maire du Xe), 

Danielle Simonnet (élue du XXe, conseillère de Paris), Anne Souyris (élue du Xe, conseillère de Paris), 

Eric Thébault (adjoint au maire du XIXe), Dominique Tourte (élu du Xe), Hugo Touzet (élu du XVIIIe), 

Léa Vasa (adjointe au maire du Xe), Catherine Vieu-Charrier (adjointe au maire de Paris, chargée de la mémoire et monde combattant).

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