Plusieurs militants associatifs des quartiers populaires de Montpellier appellent à la création d'un Front de gauche des quartiers populaires, afin de «répondre au malaise et à l'angoisse sociale ambiante que vivent durement nos concitoyens dans les quartiers populaires, y compris sur le terrain électoral».
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Depuis la création des ZUP en 1959, les quartiers populaires ont vu se succéder des mesures, des discours, des déclarations présidentielles, des opérations coups de poing, des plans Marshall, des zones franches, des organismes, des subventions, des espoirs noyés dans les décrets et les dérogations... sans qu'au fond leurs situations ne cessent de se dégrader:
taux de chômage record, échec scolaire, misère sociale et affective, ghettoïsation et ethnicisation, démantèlement des services publics, bétonisation, discriminations en tous genres, rénovations interminables, non aménagement des espaces communs...
Après les émeutes de 2005, il n'y a pas eu de véritables réponses politiques à la hauteur des maux de nos quartiers populaires. La colère des jeunes ne correspond qu'à la partie visible d'un mal-être qui touche toutes les générations. Ce mal-être croît depuis des décennies sur les injustices vécues dans les quartiers et sur l'idée, chez beaucoup de nos concitoyens, que la République ignore ses enfants.
C'est dans ce contexte qu'est né, fin 2010, le Front de Gauche des Quartiers Populaires (FGQP) au cœur des quartiers populaires montpelliérains, d'abord de la Paillade puis du Petit Bard et des Cévennes. La création de ce mouvement politique qui rassemble des citoyens, des militants de partis politiques, de syndicats et d'associations, répond à la nécessité de s'organiser dans nos quartiers pour contribuer à apporter des réponses concrètes face à la crise du capitalisme ainsi qu'à la catastrophe sociale et écologique que nous vivons tous.
Il s'agit ainsi de proposer un nouveau type de développement économique, social et environnemental qui mette l'Homme au centre de ses préoccupations. Outil de combat contre la droite, le FGQP participe au rassemblement et à la construction du Front de Gauche qui doit répondre aux préoccupations démocratiques, sociales et écologiques de la population. Le FGQP souhaite répondre au malaise et à l'angoisse sociale ambiante que vivent durement nos concitoyens dans les quartiers populaires, y compris sur le terrain électoral.
C'est pourquoi, à Montpellier, lors des dernières élections cantonales, nous avons porté avec le soutien du Front de Gauche les préoccupations de la population dans le débat politique. Au premier tour, nous avons éliminé la droite et l'extrême droite. Au second tour, nos concitoyens avaient le choix entre deux gauches: la gauche traditionnelle incarnée par le Parti socialiste local et une autre gauche ancrée dans les quartiers populaires répondant aux aspirations profondes de la population. A l'issue du second tour, c'est près de 35% des électeurs qui ont opté pour une véritable transformation démocratique, sociale et écologique dans les quartiers populaires.
Un souffle de renouveau et d'espoir s'est alors levé dans nos quartiers et de nombreux habitants ont fièrement relevé la tête. Et très vite d'autres quartiers de la ville nous ont rejoints. Fort de ce résultat, et à l'heure où nous constatons une montée des extrêmes et des populismes dans notre pays, nous lançons cet appel pour que la question des quartiers populaires soit parmi les enjeux importants lors des prochains scrutins, notamment de l'élections présidentielle de 2012.
Nous contribuerons au rassemblement le plus large et à la victoire d'une gauche sociale et solidaire en rupture avec le capitalisme.
Nous invitons l'ensemble des femmes et des hommes de gauche à répondre à cet appel et à nous rejoindre lors des Assises nationales des quartiers populaires que nous organiserons à l'automne 2011 à Montpellier.
Mohamed Bouklit, candidat citoyen aux élections cantonales de mars 2011 soutenu par le Front de Gauche, Adda Sadi et Joël Vézinhet, porte-parole du Front de Gauche des Quartiers Populaires (FGQP), Chantal Ponsot, secrétaire du FGQP.