Billet de blog 11 octobre 2009

Christine Marcandier (avatar)

Christine Marcandier

Littérature

Journaliste à Mediapart

Au fil des Poches (2). Première partie

Les sorties attendues du mois d’octobre, sélectionnées par Les Mains dans les Poches.

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Littérature

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Les sorties attendues du mois d’octobre, sélectionnées par Les Mains dans les Poches.

10/18
Illustration 1

Le 15, sortie d’une Petite philosophie des blagues et autres facéties par Jim Holt, dans une édition cartonnée avec jaquette et inédite puisque jamais publiée en grand format.

Le livre est issu d’une commande du New Yorker : pour un numéro spécial consacré à l’humour, Jim Holt accepta d’écrire une histoire des blagues et de leurs collectionneurs, inexistante jusqu’à lui. On apprendra ainsi que le plus ancien recueil de blagues connu se nomme Philolegos, que Kant et Freud ont interrogé philosophiquement ce qui provoque le rire à l’écoute ou la lecture de ce type d’histoires.

Pour apprendre en s’amusant, se ruer sur ce livre insolite, érudit et hilarant…

Octobre en 10/18 serait-il sous le signe du rire ? Toujours dans la veine du comique, Pensée magique d’Augusten Burroughs, jouant d’une autodérision jubilatoire pour narrer ses exploits tragi-comiques. Un texte déjanté. A découvrir.

Illustration 3

Moins drôle mais d’une puissance romanesque rare, La Chambre aux échos de Richard Powers, un des grands romanciers américains contemporains, cité par le magazine Esquire comme l’un des trois meilleurs écrivains de la décennie, avec Martin Amis et DonDeLillo. La Chambre aux échos a reçu le National Book Award en 2006.

« Un crissement de freins, le froissement de la tôle sur l’asphalte…». Sur une route du Nebraska, Mark Schulter est victime d’un accident de voiture. Il tombe dans le coma. A son réveil, il semble reconnaître tous ses proches, hormis sa sœur, Karin. Verdict neurologique : syndrome de Capgras. Mark considère Karin comme une usurpatrice, un double. Récit d’une enquête sur l’accident, d’une investigation médicale, La Chambre aux échos est une immense réflexion sur la conscience, la mémoire, la fiction, l’identité.

Et on annonce la parution en poche, le 5 novembre, de la sixième et dernière saison de Doggy Bag de Philippe Djian, mais nous y reviendrons.

Minuit, « Double »

Christian Gailly, L’Incident.

Le roman, paru en 1996, adapté par Alain Resnais sous le titre Les Herbes folles, sort enfin en poche. Article à venir dans Les Mains dans les Poches.

Lire les premières pages.

Actes Sud, « Babel »

William T. Vollmann, Central Europe. Immense fresque romanesque, peinture du XXè siècle par le prisme d’une trentaine de récits mêlés, Central Europe décortique les mécanismes totalitaires, le chemin des dictatures mais aussi la conscience créatrice, entre passion, doute et aveuglement. Entre roman et Histoire, Central Europe nous fait croiser les destinées de Chostakovitch (l’ensemble du texte est placé sous l’égide de son affirmation : « la majorité de mes symphonies sont des pierres tombales »), Roman Karmen, Vlassov et von Paulus. Littérature, cinéma, musique, guerres, l’Europe qui nous construit.

Tim Parks, Rapides. Stage de kayak dans les Alpes italiennes. Clive et Michela accueillent une quinzaine d’adultes et adolescents anglais. La confrontation au fleuve est aussi l’occasion de mettre à mal les certitudes, les relations au sein du groupe, autre forme de sport extrême.

Russell Banks, La Réserve.

Le Livre de Poche

Dans le prolongement du cinquantenaire Boris Vian, parution, le 14 octobre, de Mademoiselle Bonsoir, suivi de La Reine des garces. Deux comédies musicales totalement inédites, écrites en 1955, jamais jouées ni publiées, paraissant directement en poche.

Illustration 8

Paul Auster, Dans le scriptorium

Un homme se réveille dans une chambre inconnue. Sur un bureau, des photographies en noir et blanc, deux manuscrits, un stylo. L’homme est totalement désorienté, ne comprend pas pourquoi il se retrouve enfermé entre ces quatre murs. Un roman kafkaïen qui prolonge la réflexion de Paul Auster sur la relation de l’auteur à ses personnages, de l’homme à l’Histoire, sa méditation sur l’étrangeté, l’altérité.

Truman Capote, Prières exaucées

Capote annonçait ce texte, vingt ans avant sa mort, comme le couronnement de son œuvre. Publié de manière posthume, inachevé, le texte met en scène un écrivain raté, P.B. Jones, amoral, bisexuel et offre une peinture au vitriol du monde littéraire.

Le roman est suivi de huit lettres de Truman Capote à propos du livre.

Points Seuil

Aharon Appelfled, La Chambre de Mariana. Initiation sentimentale alors que la guerre fait rage, les arrestations, la déportation. Hugo, 12 ans, est confié par sa mère à Mariana, une jeune prostituée. Peur et plaisir se mêlent, entre les murs d’une maison close.

Du même auteur (dont paraît également Et la fureur ne s’est pas encore tue aux éditions de L’Olivier), Badenheim 1939, dans la collection Signatures.

Wallace Stegner, La Montagne en sucre. Le titre du roman est emprunté à The Big Rock Candy Montains, vieille chanson folk qui constitue le générique du film O’Brother des frères Coen.

L’histoire d’Elsa et Harry “Bo” Mason, d’états en états, de pays en pays, à la recherché d’une “bonne grosse montagne en sucre”, une mine d’argent comme celles qui firent la fortune des pionniers. A travers cette quête aux limites de la légalité, Wallace Stegner brosse trente années d’une vie épique, anachronique – les grands mythes fondateurs des Etats-Unis n’ont plus cours. Un roman ample, brûlant, dramatique. « L’Eden s’était toujours trouvé de l’autre côté de l’horizon ».

Du même auteur, dans la collection Signatures, Le Goût sucré des pommes sauvages, cinq nouvelles magistrales.

Illustration 11

Plantu, Best of Sarko. Sont ici rassemblés des dessins de Plantu consacré aux débuts du quinquennat. On y retrouvera le bling-bling, Carla Bruni en barde, les dérapages du Salon de l’Agriculture. De la caricature comme discours, regard acéré sur la vie politique.

Philippe Grimbert, Eviter le divan, Petit guide à l’usage de ceux qui tiennent à leurs symptômes. Psychanalyste, Grimbert est l’auteur d’un Pas de fumée sans Freud… Dans la même veine, celle de l’humour noir, il propose de dédramatiser : tout le monde est névrosé, il suffit pour cela de naître (la cause) et de se sentir mal (les effets)…

Et, Le Pire de Desproges : 500 citations odieuses d’un auteur désormais adulé pour lui restituer son audace dérangeante, son acidité, sa provocation sans borne, son mauvais esprit.