L'organisation coloniale a eu pour effet que le niveau de vie médian des Kanak·es est deux fois plus faible que celui des non-Kanak·es.
Ayant maintenu la date du 3° référendum pendant le confinement Covid 2021, la tentative nov. 2023 de B. Lemaire Pacte nickel, puis avec la loi autoritaire actuelle modifiant le corps électoral, le régime Macron casse le processus de construction pacifique de Nouvelle Calédonie indépendante en cours depuis 30 ans, malgré les alertes nombreuses. NON à la politique coloniale guerrière insupportable, qui fomente une guerre civile et qui menace le peuple Kanak dans son existence. https://reporterre.net/Nouvelle-Caledonie-un-accord-colonialiste-sur-le-nickel-attise-les-tensions
https://blogs.mediapart.fr/la-quadrature-du-net/blog/170524/la-quadrature-du-net-attaque-en-justice-le-blocage-de-tiktok-en-nouvelle-caledonie
L'ordre colonial, c'est la guerre contre le peuple. La propagande est une arme de guerre.
https://www.mediapart.fr/journal/politique/180524/les-jeunes-kanaks-vivent-une-depossession-sociale-et-coloniale
Le Pacte Nickel colonial : Dans le cadre de l’accord de Nouméa en 1998, la compétence de la gestion du nickel a été récupérée par la Nouvelle-Calédonie, pour qu’elle profite au développement du pays. Vingt-six ans après, le projet de Bruno Le Maire est donc perçu par les indépendantistes comme « un pacte colonial de reprise en main de la maîtrise des matières premières de la Nouvelle-Calédonie », écrit Ronald Frère, un proche du président de l’Union calédonienne (indépendantiste), cité par le journal Le Monde. « Le pacte affiche clairement la couleur : la France a besoin du nickel calédonien pour produire des batteries de voitures électriques vendues en métropole, analyse pour Reporterre Christine Demmer, anthropologue au CNRS. On sort complètement du modèle consistant à ce que la rente minière profite à la Nouvelle-Calédonie, pour son propre développement. » Selon la chercheuse, le pacte est donc bien une forme de « recolonisation » du territoire. https://reporterre.net/Nouvelle-Caledonie-un-accord-colonialiste-sur-le-nickel-attise-les-tensions?
https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/culture-et-idees/les-enfants-de-la-patrie-paroles-de-kanaks
Fr. Culture 15 mai 8h20 : Invité des Matins Benoit Trépied Universitaire spécialiste. CNRS : " Une situation qui n'a pas favorisé l'entente sociale sur l'archipel, même après l'abolition du statut de colonie en 1946. "Cela a abouti à face-à-face mortifère dans les années 1980, souligne Benoît Trépied. C'est à partir de 1988, avec les accords de Matignon signés par Michel Rocard, Jean-Marie Thibault et Jacques Lafleur, qu'il y a eu une dynamique de réconciliation et de décolonisation inclusive sous une nouvelle forme qui a été prolongée et même dépassée par l'accord de Nouméa." ... "L'anthropologue souligne toutefois que la situation actuelle s'est détériorée du fait des méthodes du gouvernement d'Emmanuel Macron, et de la décision prise en 2021, pendant le Covid, de maintenir coûte que coûte le dernier référendum d'autodétermination : "cela s'est fait malgré la demande unanime de report des indépendantistes kanaks, en raison des morts liées au Covid. L'Etat l'a refusé, puis a clairement affiché sa préférence pour le camp dit loyaliste. Il en est de même plus récemment avec la question de l'élargissement du corps électoral, passée de force malgré les demandes indépendantistes." https://blogs.mediapart.fr/aisdpk-kanaky/blog/150524/la-chasse-aux-kanak-est-ouverte
https://www.mediapart.fr/journal/france/190524/les-circonstances-de-la-mort-de-jybril-tue-par-un-civil-noumea
Je reproduis ici le texte du Collectif Solidarité Kanaky qui pose bien la genèse coloniale de la révolte actuelle. Michel-Lyon.
Paris le 13 mai 2024,
"Ce lundi 13 mai, veille du vote à l'assemblée nationale, les manifestations des indépendantistes contre le dégel du corps électorat se sont multipliées ; routes bloquées ou barrages filtrants, grève très suivie au port et aéroport de Nouméa, fermeture de nombreuses administrations, feux allumés à différentes endroits, début de mutinerie dans la prison de Nouméa, heurts entre jeunes kanak et forces de l'ordre dans les quartiers populaires, nombreux blessés et arrestations en masse.
C'est dans ce contexte insurrectionnel qu'aura lieu le vote à l'assemblée national ce 14 mai portant sur le dégel du corps électoral.
Pour tenter d'arrêter ce processus dangereux pour l'avenir du peuple kanak, les élus du congrès de Nouvelle Calédonie se sont réunis ce lundi 13 mai et sont parvenu à adopter, à la majorité, une résolution demandant le retrait de ce projet de loi sur le corps électoral. Les élus rappellent à l'État qu'ils sont majoritairement conte ce projet de loi.
30 ans après l’Accord de Nouméa, ainsi que du transfert des compétences et leur rééquilibrage, les inégalités restent très importantes, le non respect de la priorité à l’emploi local : dans beaucoup de secteurs, ce sont les métropolitains récemment arrivés en Nouvelle Calédonie, du fait de conditions attractives (niveau de salaire et indexation, avantages en terme de logement ou de soutien à l’installation), qui occupent des postes au détriment des travailleurs Kanak à compétences égales. Ainsi se perpétue une longue tradition de privilèges offerts aux Français partant travailler en Outre- mer.
Des conditions qui permettent de renforcer la colonie de peuplement qu’a toujours représenté pour l’État français ce territoire du Pacifique. Cela en violation totale du droit international. En effet, la Kanaky/Nouvelle-Calédonie reste un territoire non autonome au regard du droit international, à ce titre inscrit sur la liste des pays à décoloniser selon la résolution 15-14 des Nations Unies.
L’Accord de Nouméa est un accord de décolonisation. Il prévoyait 3 consultations référendaires d’autodétermination. Le deuxième référendum avait montré, en 2020, une poussée des voix indépendantistes : à seulement 9000 voix près, le « Oui » à la pleine souveraineté de la Nouvelle Calédonie était majoritaire.
Les conditions du troisième et dernier référendum, fin 2021, sont aujourd’hui toujours contestées par l’ensemble des courants indépendantistes, lesquels avaient demandé suite à l’épidémie du Covid et au confinement qui empêchait toute campagne, le report de la consultation et le respect tant de la promesse d’Édouard Philippe de le tenir en 2022 que de la période de deuil kanak. Ce 3ème référendum n’est pas reconnu par les indépendantistes qui n’ont pas participé au vote. Une plainte est prévue à ce sujet auprès de la Cour Internationale de Justice.
Aujourd’hui, le gouvernement français a décidé de passer en force. Il présente unilatéralement deux projets de lois sur l’avenir institutionnel de la Kanaky/Nouvelle- Calédonie qui mettent en jeu l’avenir du peuple Kanak, et la stabilité du pays. Ils visent une sortie dans des conditions très contestées et non consensuelles de l’Accord de Nouméa, avec pour conséquence une aggravation considérable des clivages.
Le premier projet de loi concernant le report des élections provinciales a été adopté en mars dernier, le second vise à modifier la constitution est central dans l’Accord de Nouméa, aucune modification ne devrait être faite par une décision unilatérale de l’État, sans un accord global entre les forces politiques locales.
Ces projets de lois renouent avec les pratiques éprouvées de mise en minorité du peuple Kanak dans son propre pays, au profit d’une droite locale qui voudrait par une modification des sièges au Congrès de Nouvelle-Calédonie y trouver une majorité en sa faveur.
L’État s’engage dans une modification brutale de toute l’organisation de la vie démocratique de la Nouvelle-Calédonie. C’est une façon de favoriser la recolonisation du territoire et l’invisibilisation du peuple Kanak !
En réponse, en Kanaky/Nouvelle-Calédonie les mobilisations s’amplifient contre ces deux projets de lois. Plus de 80 000 personnes dans la rue le 13 avril dernier sur tout le territoire. Des mobilisations historiques qui sont impulsées par la CCAT (Cellule de Coordination des Actions de Terrain,) qui regroupe l’ensemble des courants indépendantistes. Les objectifs sont clairs : la demande du retrait du projet de loi sur le dégel du corps électoral, la non reconnaissance du 3ème référendum, et la poursuite de la trajectoire de décolonisation.
Ce passage en force de l’État français rappelle de tristes souvenirs et favorise une dynamique de tensions extrêmement dangereuse. La mobilisation du 1er mai a été massive et cette année marquée politiquement par ce contexte politique.
Aujourd’hui la moindre étincelle peut embraser la pays.
La semaine du 4 mai 2024 jusqu’au 13 mai 2024, a été une semaine de mobilisations et d’actions continues de la CCAT. Débutée le 4 mai 2024 - pour l’anniversaire de la mort de Jean- Marie Tjibaou le 4 mai 1989, et l’anniversaire du massacre des 19 de la grotte d’Ouvéa le 5 mai 1988 - jusqu’à la présentation du texte à l’Assemblée Nationale ce 13 mai 2024. Des rassemblements devant toutes les gendarmeries du pays le 5 mai 2024, des marches dans différentes villes tous les jours. De nombreuses mines sont déjà bloquées comme à Houailou, à Thio.
La mobilisation entre dans sa 3ème phase.
Ce 13 mai 2024 les deux fédérations USTKE, T.H.T (Transports aériens et terrestres, Hôtellerie) et Ports & Docks entrent en grève, suivie à 99 %.
Au port, sortie uniquement de marchandises de 1ère nécessité (denrées périssables et médicaments), toutes les sociétés du port ont décidé de fermer à 15H. Ralentissement de l'économie aujourd'hui. La chefferie de Wetr à Lifou a décidé la fermeture de l’aéroport de l’île.
À l’aéroport à Tontouta, les vols des avions ont pris énormément de retard du fait que les salariés ont quitté leurs postes donc perturbant le fonctionnement des services sur l'aéroport.
Les mobilisations de la CCAT sur les accès routiers ont perturbé aussi le Pays.
Le Pays, se mobilise partout, avec des barrages filtrants.
Un début de mutinerie à commencé à la prison du camps Est, trois gardiens ont été pris en otage, intervention du RAID.
Des jeunes ont affronté la police, les gendarmes mobiles, car ceux la même ont tiré aux flash-ball sur les jeunes provocant leur colère.
Le pays vit une tension extrême dans l’attente du vote à l’assemblée nationale.
Par ailleurs, la répression est forte. Plusieurs personnes poursuivies depuis la manifestation du 21 février dernier sont passées en procès le 19 avril au Tribunal de Nouméa, subissant de très lourdes condamnations, deux manifestants sont enfermés au camps Est, cinq autres manifestants sont libres mais avec bracelets électroniques. Depuis, il y a eu de nombreuses arrestations, certaines personnes ont été libérées mais avec des poursuites, d’autres sont en détention provisoire, ou gardés à vue.
Ce sont des prisonniers politiques !
Lundi 13 mai 2024, 18 personnes devaient passer en comparution immédiate le procès a été reporté, pour certains au simple motif de port du drapeau de Kanaky ! Du jamais vu ... !
Le collectif Solidarité Kanaky, créé en 2007, regroupe différentes organisations associatives, syndicales et politiques avec l’objectif d’organiser en France la solidarité avec le peuple Kanak dans sa trajectoire de décolonisation. Aux côtés des différents courants indépendantistes, nous réaffirmons notre solidarité aux luttes syndicales et politiques des indépendantistes Kanak indépendantistes et non kanak, contre la situation coloniale, raciste, capitaliste et répressive de l’État français en Kanaky.
Nous en appelons aux parlementaires qui à l'Assemblée nationale vont avoir la responsabilité de se prononcer sur la loi portant dégel du corps électoral de Nouvelle-Calédonie.
La Kanaky/Nouvelle Calédonie n'est pas un territoire français, mais au regard du droit international un « territoire non autonome ». Le projet de loi constitutionnelle proposé unilatéralement en vue du dégel du corps électoral , en violation du droit international, conduit les parlementaires à assumer la responsabilité de décider, à plus de 22000 kms de lui, de l'avenir de tout un peuple. Voire d'unpossible embrasement en Kanaky/Nouvelle-Calédonie.
Ce projet de loi doit être retiré.
Exigeons la libération et l'abandon des poursuites pour les inculpés des mobilisations en cours.
Engageons des actions de solidarité ici en France contre les deux projets de loi et en solidarité au mouvement actuel en Kanaky.
Solidarité avec la CCAT et le peuple Kanak mobilisé !
Nous appelons à la participation AU RASSEMBLEMENT CE MARDI 14 MAI 2024 de 14H à 18H Place Salvador Allende (plus proche autorisé de l’Assemblée Nationale) CONTRE LE VOTE SUR LE DÉGEL DU CORPS ÉLECTORAL ET POUR LE RETRAIT IMMÉDIAT DU PROJET DE LOI. "
Le Collectif Solidarité Kanaky :
MJKF (Mouvement des Jeunes Kanak en France), USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanak et des Exploités (en France), Union syndicale Solidaires, CNT (Confédération Nationale du Travail), STC (Sindicatu di i Travagliadori Corsi), Association Survie, FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s), FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers populaires), Ni guerre ni État de Guerre, UP (Union Pacifiste), Ensemble !, NPA (Nouveau Parti Anticapitialiste), PCOF (Parti Communiste des Ouvriers de France), PEPS (Pour une Ecologie Populaire et Sociale), PIR (Parti des Indigènes de la République), UCL (Union Communiste Libertaire).
Émeutes en Nouvelle-Calédonie.
Des parents wallisiens inquiets :
"Tu fais semblant d'être normal, mais tu n'es plus normal"
Des parents wallisiens inquiets pour leurs enfants • ©Outre-mer la 1ère
Plus de 20 000 Wallisiens et Futuniens vivent en Nouvelle-Calédonie. Parmi eux, de nombreux étudiants coincés sur place, doivent eux aussi veiller à leur sécurité. Leurs parents sont angoissés et demandent le retour de leurs enfants.
Outre-mer la 1ère • Publié le 22 mai 2024 à 14h46, mis à jour le 23 mai 2024 à 12h28
À Mata Utu, c'est une nouvelle journée de travail pour Taunata et son équipe, une journée comme les précédentes, rythmée par l'angoisse à cause des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Taunata n'est pas tranquille, elle est toujours collée à son téléphone, nuit et jour où qu'elle soit pour prendre des nouvelles de ses filles bloquées au campus de Nouville.
"- Je vous ai appelé ce matin, vous m'avez pas répondu, pourquoi ? ", interroge Taunata quand elle appelle ses filles. " - On a commencé à dormir à cinq heures parce que toute la soirée, on a veillé. Tous les soirs, on ne fait que ça, on veille... et puis il y aussi les rondes pour assurer notre sécurité au campus", lui répondent ses filles quand enfin elles arrivent à se parler.
Tu ne peux pas vivre, maintenant. Tu te promènes, tu fais ton travail, tu fais tout, tu fais semblant d'être normal mais t'es plus normal. C'est comme si tu planais. Tu es inquiet de savoir que tes enfants, ils sont là-bas dans l'insécurité, dans le besoin ... Et nous, en tant que parents, nous sommes dans l'inquiétude.
Impuissants face à cette situation anxiogène du Caillou, et tout comme les enfants à Nouméa qui se sont retrouvés pour se soutenir, les parents se sont réunis encore une fois cet après-midi au faré de la République pour partager leur inquiétude.
"Dans ces moments difficiles, c'est très important d'être nombreux, d'être là tous ensemble, de se soutenir mutuellement, c'est très important", reconnait une maman.
Un point sur la situation des enfants en Nouvelle-Calédonie se fait tous les jours avec les autorités, depuis la semaine dernière, tout en sachant que les parents demandent une seule chose : le rapatriement de leurs enfants le plus vite possible.
Un reportage de Lotana Moefana et Patita Savea de Wallis et Futuna la 1ère.