Etats généraux pour une Presse Indépendante :
Cette initiative, proposée par le Fonds pour une Presse Libre, "est une réponse à des états généraux présidentiels de l’information voulus par l’Élysée. Nous vous donnons rendez-vous le 30 novembre pour une grande réunion publique à Paris, qui sera suivie d’événements en régions.
Ces États généraux se tiendront le jeudi 30 novembre, de 17h30 à 22h à l’Espace Reuilly (720 places) à Paris, 1 rue Riesener (métro Dugommier (ligne 6) ou République (ligne 8). Cet événement sera retransmis en direct et en streaming vidéo sur les sites des médias partenaires. L’entrée est gratuite mais l’inscription obligatoire."
+++++
Ma contribution destinée aux travaux préparatoires :
1. La quête de vérité pour informer est combattue par tous les pouvoirs dans le monde et a coûté la vie à de très nombreux journalistes, la ruine de lanceurs d'alerte, la persécution de scientifiques de terrain, et la répression de tous les combats populaires. https://www.mediapart.fr/journal/international/271123/le-journaliste-le-plus-suivi-du-congo-kinshasa-emprisonne-sur-la-base-de-fausses-preuves
Il n'est pas rare que le travail de journaliste rencontre des faits ou activités contraires à la loi, et soit prolongé par les tribunaux.
Pouvoirs d'acteurs de l'économie qui tous, ont leurs services de propagande, et une façade de tromperie commerciale verdissante, des budgets pubicitaires. des lobbies et des influenceurs.
Pouvoirs politiques qui détiennent finance publique, la police-Armée et les clefs du fonctionnement de la société/. Le rapport de confiance des citoyens avec les administrations et les services publics a été éclaté par plusieurs réorgansations et brisé par la numérisation de leurs rapports.avec le public. Anonymisée, aléatoire, incompréhensions, renoncement.
Infos bidonnees des extrêmes-droites pour justifier leurs violences : des l'annonce israélienne des km de souterrains, salles de commandements... j'avais pose la question qui tue : ou sont les millions de M3 de matériaux issus de ces creusements et que Tsahal aurait immédiatement repères et aurait réagi. intox pour justifier les crimes de guerre.
On peut distinguer 3 phases :
- la conquête du pouvoir : séduction et mise en scène.
- l'exercice du pouvoir : dissimulation. Le protecteur terrifiant. Coalitions et Boucs-emissaires. Abus de pouvoir.
- le maintien au pouvoir : fabulations. Exploitation des peurs .souvent provoquées, moyen pour empêcher de penser et de juger les actes du gouvernement et des acteurs de l'économie. Agressions contre les candidats potentiels concurrents pour les discréditer. Glissement général des pouvoirs vers l'extrême-droite.
Il n'y a plus de très grandes grèves et manifestations. Non par absence de mobilisation populaire, mais par perte de confiance minimale dans le pouvoir politique perçu comme corps étranger, nuisible et dangereux. La participation aux élections diminue.
La précarisation générale de tous les aspects de la vie renforce cette méfiance et chacun est poussé à l'écart. Influence de l'état de la société sur chacun.
De nouvelles démocraties émergeront des combats populaires.
Grande importance des Etats Généraux pour la presse Libre.
2. L'information, enjeu de pouvoir.
L'information loyale est essentielle pour le jugement que veulent se former les citoyens, dans le débat public nécessaire à la démocratie. Le peuple prend son destin en main : les luttes sont décapantes et révèlent la vérité du dominant.
L'information mène un combat permanent contre les techniques d'emprise mentale du pouvoir sur les populations : - Tromperie par de fausses information, déni, entretien du doute. - Saturation de l'espace public par des images qui suggèrent des comportements de soumission, des peurs, de fausses explications, de faux ennemis. - L'emprise mentale suscite des camps antagoniques, dotés d'identités factices, moyen de reconnaissance et source d'avantages. - Suscite des faux conflits de diversion pour éviter que les puissants de l'économie soient mis en cause.
Le pouvoir est exercé par une coalition qui a une bonne cohésion, malgré des décalages occcasionnels pour des ambitions électorale : concurrence ouverte de la succession Macron (LR, RN, liste ouverte...). Donc des faux débats pour le partage de l'électorat.
Après la conquête du pouvoir, il y a l'exercice du pouvoir : l'exercer au profit de qui ?
Gagner la confiance ...pour en l'abuser, et en abuser. En usant de tous les artifices de déni, d'opacité, de diversion, de tromperie pour servir des intérêts particuliers au lieu de l'intérêt public. Tous les partis politiques de la coalition sont dans cette unique logique : concurrents et complices.
C'est dans cette complexité et grande confusion, que le Journaliste doit faire son travail, et que son média doit informer, en information loyale. Eclairer les grandes questions du présent.
Parfois dans une ambiance d'emballement, comme celle que nous vivons ces jours. Le journaliste doit souvent produire dans l'urgence.
3. L'information et ses interprétations.
La recherche de vérité passe par la quête d'informations et par leur interprétation qui va orienter cette quête. Est-ce le rôle du journaliste que d'interpréter. Mais peut-il s'en prémunir ???
Quête d'informations : aller sur place... Si l'accès n'est pas empêché. Gaza sous blocus. La journaliste aux roues dévissées en territoire FNSEA de l'Ouest. Assassinat des fixeurs. Le journaliste fait partie d'une rédaction : collectif, ou rédac-chef. Dans le cas du collectif de rédaction, les différents reportages peuvent faire l'objet d'un débat, de critiques croisées, puis d'un retour à l'observation du réel. Comme les scientifiques du CNRS peuvent le pratiquer. Mais nous sommes dans un réel qui évolue et subit plusieurs manipulations répondant à des intérêts particuliers dans lesquels partis et personalités sont imbriqués. Ainsi les crocs en jambe qui visent le média indépendant employeur, lui-même.
C'est là que pèse l'absence de parti politique qui prenne en charge une autre lecture du réel et de l'historique, autre que celle du pouvoir.
Mais la forme parti politique du 20° siècle est-elle compatible avec cette recherche de vérité ? Car chacun de ces partis n'existe que porteur d'une théorie identitaire qui vient corseter l'action et la parole de ses militants. Et les propos formulés à l'interne qui s'en écartent sentent le soufre, la trahison proche.
Certains syndicats s'efforcent de faire cette lecture pour la maîtrise de leurs actions. Et on a vu les violentes mises en causes faussement idéologiques qui ont frappé Solidaire, pour avoir organisé une mise en commun de personnes racisées. Le Blanc s'est senti en péril ! de ne pas pouvoir contrôler ce travail !
Le mouvement Gilet Jaune a tenté de faire émerger une expression politique fondée sur ses combats. Panique du pouvoir !
4. Les manipulations. Moyens et mécanismes de l'emballement, la constitution de camps ennemis, les témoins mis sous intimidation et menaces. qui rendent le débat démocratique impossible. S'y ajoute l'action de services étrangers par internet.
Pressions par la police politique et par la police des idées : abus de pouvoir pour violer le secret des sources des journalistes. Intimidation.
5. Mission que le pouvoir asssigne à l'information : fabriquer le consentement par tous moyens.
6. Un Etat tisus mafieux s'impose. La démocratie enfnoncée.
Tribune de 1300 chercheurs.ses. et universitaires :
« Nous chercheur·ses, juristes, anthropologues, sociologues, historien·nes, géographes, économistes, politistes, spécialistes des sociétés du Moyen-Orient et des mondes arabes, ainsi que nos collègues de l'ESR solidaires »
Nous souhaitons interpeller nos tutelles et collègues face aux faits graves de censure et de répression auxquels nous assistons dans l'espace public français depuis les événements dramatiques du 7 octobre. Au sein de nos universités, nous subissons des intimidations, qui se manifestent par l’annulation d'événements scientifiques, ainsi que des entraves à l’expression d’une pensée académique libre.
Nous recensons de plus en plus de messages envoyés par les directions des universités, des laboratoires de recherche, du CNRS et par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche lui-même, invitant les chercheur·ses et enseignant·es-chercheur·ses à signaler l’expression des idées jugées non conformes. Des accusations graves d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme ont déjà été proférées à l'encontre de certain·es collègues spécialistes de la région.
Le conflit israélo-palestinien est un des révélateurs de la police de la pensée qui s’est installée dans le monde académique français depuis plusieurs années, dans la continuité de l’invention de l’islamo-gauchisme pour disqualifier certains discours scientifiques.
Cela a pu engendrer des phénomènes d’autocensure chez les chercheur·ses, entravant notre réflexion intellectuelle et remettant en cause notre déontologie professionnelle, dans une conjoncture où celle-ci s’avère d’autant plus cruciale. Cette (auto) censure ne concerne d’ailleurs pas tout le monde puisque des collègues non spécialistes ont, quant à elles et eux, pu librement multiplier tribunes, articles et communiqués sans réelle contradiction.
La recherche libre, qui est une garantie du bon fonctionnement démocratique d’une société, a pour objectif d’informer et d’éclairer des réalités au moyen d’outils d’analyse historiques, géographiques, anthropologiques, sociologiques, économiques, juridiques et politiques. Ces outils nous permettent de produire des connaissances et des regards critiques et pluriels sur le monde.
Les dynamiques inquiétantes que nous observons au sein de la sphère académique reflètent un phénomène structurel plus large de répression des paroles et d’expressions de pensées non hégémoniques. Les censeur·ses ont un biais idéologique qu’ils et elles imposent sans précaution, en refusant l’échange intellectuel, qui est au cœur de nos pratiques.
Notre communauté scientifique, constituée en large partie de précaires, doit dénoncer ce climat de menace qui engendre peur et autocensure au détriment de la libre expression de nos paroles, analyses et positions politiques. Notre éthique de chercheur·ses repose sur le droit à exposer nos travaux et analyses sans détournement, interruption et procès d’intention.
Nous souhaitons également réaffirmer notre droit de pouvoir soutenir des causes et exprimer nos solidarités à titre individuel, comme tout·e citoyen·ne. Pour cela nous demandons à nos tutelles de veiller à ce que cessent les intimidations, diffamations et restrictions de la parole scientifique et que nos collègues puissent être protégé·es dans leur mission de diffusion des savoirs scientifiques.
Liste complète des 1350 signataires est accessible ici
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/151123/defendre-les-libertes-dexpression-sur-la-palestine-un-enjeu-academique
Lire aussi : https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/70639-une-justice-expeditive.html
RSF :
https://blogs.mediapart.fr/rsf/blog/181223/il-est-urgent-de-mettre-fin-au-contournement-du-droit-de-la-presse-pour-faire-taire-les-journalistes