Billet de blog 1 septembre 2017

michel-lyon

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68. "Révolution" néolibérale. Non, c'est une contre-révolution TOUS EN MANIF, le 12 !

Les ordonnances vont faire sauter des bornes. Alors, il n'y a plus de limite...aux abus. Les recours des salariés sont réduits à des fictions. La pression s’étend dans le privé mais aussi aux municipalités pour que des activités soient portées par des plateformes esclavagistes.il faut inviter les uberisés, les artisans prolétarisés, les cultivateurs prolétarisés, ...à rejoindre la manif. du 12 sep

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Tous les Menteurs sont sur le pont: les ordonnances créeront des emplois en facilitant les licenciements, en allégeant le code du travail, etc... Mensonges. Depuis 40 ans, le droit du travail est obstinément raboté, nous rappelle le billet de Laurent Mauduit du 7 juin. Où sont les créations d'emplois salariés? Pendant 7 ans, BCE, FMI et créanciers on contraint brutalement la Grèce au même train de reformes : salaires et retraites sabrés, conventions collectives supprimées, droit des employeurs sans limites : les chiffres du chômage et de la pauvreté y ont explosé et les rentrées d'impôt se sont affaissées. Tel est l'avenir que le néolibéralisme nous fabrique, à l'ombre des Menteurs. Car on nous promet qu'après ce nième coup de tronçonneuse, il y en aura bien d'autres. L'appauvrissement des populations est sans fin.

1.Les ordonnances vont faire sauter des bornes. Alors, il n'y a plus de limite...aux abus. Comment un tribunal pourra t-il dire qu'il y a abus et le sanctionner ? Surtout si l'abus ne peut s'analyser que comme licenciement abusif, le tribunal n'ayant même plus la latitude d'évaluer le dommage.

Et les limites extrêmement laxistes posées par l’UE ?  les outils comptables de leur contrôle ne sont pas prévus !

L'art des avocats des entreprises était de  repérer les abus que l'employeur pouvait s'autoriser sans trop de risque.

Désormais, ils pourront dire : faites n'importe quoi, j'arriverai toujours à vous blanchir, et le risque est bien moins élevé que le prix de mes prestations !

2.Cela veut dire après le rabotage des contrôles (inspection du travail, médecine du travail, CRAM, oppbtp), que les salariés n'ont plus aucun recours réel face à l'arbitraire.

Par le jeu d'un texte permissif, tombe un principe général en démocratie, qui veut qu'à tout pouvoir corresponde un recours. Et de surcroît le recours aux Prud'hommes a été rendu inaccessible par le ministre Macron au cours de quinquennat  précédent, inaccessibilité aggravée maintenant par un délai réduit à un an.

3.On a voulu voir une compensation du plafonnement prud’homal dans la majoration de l'indemnité de licenciement. C'est refuser de voir qu"il n'y a plus guère de licenciement légal. Les licenciements se font en réalité par faute grave suite à abandon de poste forcé, par démission forcée,  Donc sans indemnité. Ou par rupture conventionnelle donc négociée et il y a beaucoup de façons de neutraliser l'indemnité conventionnelle dans une "négociation" grossièrement inégale.

4.L'usage montrera dans ce contexte, ce que devient la protection de délégués qui voudraient tenir bon sur un mauvais coup. Par exemple une organisation du travail défectueuse, plaçant des salariés dans des situations intenables.

5.Que va devenir l'application de la règle qui protège l'emploi des salariés, lors de la vente de l'entreprise ou de sa transformation juridique sans modifier l'activité ?

Cette règle a protégé de très nombreux salariés dans le nettoyage, la restauration, l;hotellerie, le transport, les commerces etc...

6.Porte grande ouverte à la contrainte de se mettre en "indépendant",  missionné à la tâche sans aucune garantie, payé bien moins que le précédent salaire + provision congés payés + cotisations sociales patronales (le salaire indirect). Ou sous-traitant totalement dépendant. Ou à la merci d'une plateforme esclavagiste. Y compris lorsque cela se fait à l'initiative scandaleuse d'une municipalité.

 Totalement inorganisés, les « Indépendants » totalement dépendants, sont livrés aux donneurs d’ouvrage soit par des « plateformes » de mise en relation, soit par des plateformes prestataires de services qui refusent de se reconnaître dans la position objective d’employeur. (Elles décident le prix de la prestation et encaissent son paiement par( le client)

Pour les prétendus « Indépendants", la « négociation » privée de tout cadre, de toute garantie, a lieu entre un chômeur isolé et totalement démuni, et un donneur d’ouvrage tout puissant. 

7. Le nouveau contexte de l’emploi est structuré en filiales de multinationales qui soustraitent systématiquement l’exécution du travail. C’est une structure pyramidale avec domination absolue de chaque niveau sur le niveau inférieur. C’est-à-dire avec abus de position dominante généralisé.  Plus le niveau est bas, moins l’employeur a de marge, donc plus contraint à exploiter, les plus démunis, les plus vulnérables : ceux que la société met à l’écart : Racisés, Migrants… Et les enfoncer toujours plus. Voire ne pas déclarer tout ou partie de travail.

Ce n’est pas affaire de perversion des petits employeurs, mais la logique structurelle d’un système de type mafieux écrasant.

Le fameux ruissellement est celui du profit et il se réalise du bas vers le haut.

Les réformes successives de la retraite poussent à cotiser auprès des banquiers des pour compléter les futures prestations toujours réduites par les longues durées sans travail (Inexpérimenté ; trop vieux à 45 ans.)

Les mesures successives pour « assainir » les comptes de la Sécurité Sociale mettent la Santé sous la coupe de la Médecine libérale avec surcoûts ruineux, et sous la coupe de l’industrie pharmaceutique incontrôlée, ni dans ce qu’elle produit, ni dans les coûts qu’elle prétend, et qu’elle se fait payer.

On sait que les contrats aidés, planche de sauvetage pour les plus démunis, sont fortement menacés.(1)

Et que ...le principe du SMIC va être violé

Ainsi va la contre-révolution MEDEF .

En vue du 12 septembre

il faut inviter

les uberisés, les artisans prolétarisés, les cultivateurs prolétarisés, ...

à rejoindre la manif syndicale :

Ce sont les mêmes combats !

Les contrats anglais qui font rêver le MEDEF :  https://blogs.mediapart.fr/thomas-portes/blog/050917/greve-des-employes-de-mcdonalds-londres-pour-denoncer-les-contrats-0-heure

(1) Ecouter la colère des Maires Fr. Culture  Les Matins 6 09 17  Invités.  Alors qu'ils ont bouclé toutes les activités de rentrée, avec validation des contrats aidés, dans des activités de services contribuant à leur réinsertion dans l'emploi, milieu août le gouvernement annonce leur suppression : politique de Gribouille insupportable.      Maires, rejoignez la manif  du 12 !

Contre-révolution également, la frénésie à nous enfermer dans nos frontières, complétées par des frontières invisibles autour "des quartiers", complétées par des frontières autour de zones de rétention avant expulsion. Autour de laisser-pour-compte, les moins que rien produits en nombre grandissant. Inégalités structurelles déshumanisantes. Ce repli  condamne notre pays à se figer dans une illusion identitaire stérile, à se marginaliser, se couper du monde. Repli sur des mesquineries gagne-petit, sans avenir.

https://www.mediapart.fr/journal/france/131017/lille-letat-durgence-sert-proteger-les-identitaires/commentaires

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