Le capitalisme industriel s’est construit sur deux jambes. Sur le travail ouvrier et paysan, ET sur l’exploitation des colonies dont la réalité fut toujours couverte d’un voile pudique.
La délocalisation du capital prolonge la spoliation guerrière dans une actualité, qui montre qu’elle s’opère sur tous les peuples soit par tromperie, soit par les armes.
Le prix payé par les uns et par les autres en deux siècles est considérable.
Mais en plus, la domination coloniale servie par les partis de droite et par les partis de fausse-gauche, n'avait jamais cessé d'imprimer : aux uns, qu’ils seraient une race supérieure. En toutes occasion Macron exprime le mépris de sa classe.
Aux autres, qu'ils doivent être au service et dire merci, ou classés rebelles et traités tels.
Les uns et les autres ont fini par adopter ces identités dominants / dominés, non fondées. (1)
En prétendant vouloir le bien de l'indigène à sa place, l'appareil colonial cherchait pas seulement à bloquer son désir de vie. Il visait à atteindre et diminuer ses capacités de s'estimer soi-même comme agent moral.(Franz Fanon,)
Le néolibéralisme entretient aujourd’hui encore cette fiction, ainsi qu’une fiction de peuples barbares.
Alors que les barbares sont la plupart de ceux qui occupent les fonctions gouvernementales, organisent des destructions irréversibles dans les équilibres de la planète, des destructions de populations déshumanisées, considérées de trop (Palestiniens, Erythréens, Rohingyas, Touaregs, peuples amérindiens, aborigènes,… ), de trop aussi, les banlieues des métropoles depuis la délocalisation des emplois industriels. La société est quadrillée de murs invisibles.
L'un après l'autre démasqués comme les vrais barbares, les partis politiques de droite et fausse gauche implosent et se recomposent, toujours plus antisociaux, toujours plus répressifs et violents.
La construction d’une vraie Gauche est ouverte.
Elle ne pourra se faire qu’en luttes communes contre le totalitarisme néolibéral
Unissant travailleurs des métropoles ET ex-colonisés, qui,
TOUS, inventeront une nouvelle une nouvelle façon d’être, et de vivre. Penser et agir, en s'émancipant des identités contraintes.
Tous inventeront une façon émancipatrice de construire leurs pays, de retravailler son histoire, animer sa culture.
Etre soi. Fait par ce que l’on a vécu et ce qu’ont vécu ses ancêtres. Créer l'humain que les frontières ne peuvent arrêter. Nécessairement feuilleté de cultures multiples. Chacun ayant acquis une identité unique et complexe.
Black studies en Europe. Pap Ndiaye. France culture 25 janvier 2018 La fabrique de l'histoire.
Exemples actuels de telles luttes : l’accueil organisé par la population de la vallée de la Roya ; l’auto-organisation dans la jungle de Calais qui mobilisait des volontaires français, anglais, de toutes nationalités réfugiées…. Mais aussi le travail d’historiens qui ont reconstitué la colonisation française au Cameroun une guerre oubliée. Mais aussi le travail autour de Benjamin Stora et Abdelwahab Meddeb. Etc… Mais aussi de nombreuses initiatives en banlieues. Ou encore, la gestion directe d'une commune avec ses habitants exemple, Saillans (https://reporterre.net/A-Saillans-les-habitants-reinventent-la-democratie),
(1) Ce tandem identitaire colonial dominant possesseur instruit, / dominé dépouillé et inculte, se double au sein de la métropole du tandem identitaire :"bourgeois qui commande et ne se trompe jamais" / "travailleur d'usine ou des champs qui obéit et ne doit pas réfléchir", (cf. les discours électoraux de F. Fillon en 2017, mais c'est aussi le schéma des partis politiques : secrétaires / exécutants) Jusqu'en 1960, s'y ajoutait encore le cadre identitaire de soumission au prêtre catholique intermédiaire entre les mortels et la divinité.