Billet de blog 11 mars 2016

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47. Dialogue social. Partenaires sociaux.

Dialogue social, partenaires sociaux. Ces incantations incessantes insufflent l’idée d’égalité dans les fameuses négociations. Non : c’est en réalité la domination absolue. Domination des grands groupes sur leurs sous-traitants Domination de l’industrie agro-alimentaire sur les petits paysans poussés à la ruine et au suicide.Domination des employeurs sue leurs salariés.

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Dialogue social, partenaires sociaux. Ces incantations incessantes insufflent l’idée d’égalité dans les fameuses négociations « pour le partage des efforts et des bénéfices ».

Non : c’est en réalité la domination absolue. Domination des grands groupes sur leurs sous-traitants les contraignant à une exploitation souvent illégale de ceux qu'ils employent. Domination de l’industrie agro-alimentaire sur les petits paysans poussés par centaines à la ruine et au suicide. Domination des employeurs sur leurs salariés, employeurs dotés de la puissante menace de fermeture pour délocalisation, ou du licenciement individuel « négocié ». Crève au boulot ou / et va crever à la rue, sans boulot

Car en Europe, le principe est le pouvoir absolu de l’employeur dans la gestion de l’entreprise et dans la gestion du personnel, les lois n’intervenant que pour poser les limites à l’exploitation du travail et éviter qu'accidents et maladies professionnelles n'atteignent des chiffres scandaleux.

Le néolibéralisme enragé à faire sauter tout ce qui l’entrave, exige toujours plus de « réformes structurelles ». Rabotage sans fin des lois protectrices des travailleurs, lois de moins en moins contrôlées. Car depuis  15 ans, l’Etat ne doit plus contrôler, mais conseiller. Inspection du travail, médecine du travail, contrôles de la sécurité sociale toujours plus démunis de moyens physiques et juridiques.

L’actuelle loi de réforme du code du travail repoussant plusieurs limites, nous fait régresser à avant les années Mitterrand. Alors que l’intensification du travail et des profits a considérablement augmenté.

Mais surtout cette loi remet l’utilisation de ces extensions du droit des employeurs, non plus aux accords de branches professionnelles, qui ont force de loi dans la profession, mais à la «négociation d’entreprise».

Dans les négociations de branches, les syndicats viennent avec la force qu’ils ont acquise dans les grandes entreprises, et dans la rue. De son côté, le patronat est obligé de prendre en compte la diversité de tout ce qu’il représente dans sa profession.

Dans la négociation d’entreprise, délégués et salariés sont quotidiennement soumis à la domination du « partenaire » qui peut fermer /  délocaliser l’entreprise, favoriser les uns, pourrir la vie des autres, organiser / réorganiser de façon à pousser au burn out et au suicide. (on n’en parle plus, mais leur nombre n’a pas diminué). Et dans la durée, obtenir les « accords » qui lui conviennent au mieux. Une fois de plus, la promesse est illusoire, de création d’emplois en nombre plus fort que le nombre des suppressions. Et la proportion d'emplois précaires augmente. Et on connait la perversité des questions mises en referendum, le chantage qui les domine.

Le passage à la négociation d’entreprise dans le cadre de lois faiblement protectrices, vient après la libre circulation des capitaux et des marchandises toujours plus faiblement soumise à l'impot. Elle vient après la création d’un espace répressif sans recours donné à l’administration policière.

 C’est un niveau de plus dans l’érosion de l’Etat de droit, au profit de l’arbitraire.

Recul structurel de la démocratie.

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