I. 1. Le discours de ce soir a remplacé la gestion calamiteuse de l'épidémie avec des hôpitaux publics privés de 30 000 lits de réanimation, un personnel soignant réduit et méprisé, des approvisionnements vides et délocalisés en Chine, de sorte que le seul moyen de faire face à l'épidémie était d'arrêter toutes les activités,
par une histoire mythifiée : lui et nous tous, forts notre modèle social, avons remporté une première victoire et on va s'améliorer.
Maintenant, il faut une large unité nationale sans discrimination raciale ou sexiste, autour de notre chère police, oublions les morts et les mutilés : tous en grande amitié pour reconstruire le pays.
Puis ensemble nous réaliserons mon grand projet d'avenir pour lequel vous me réélirez dans l'enthousiasme !
Ainsi trois émotions sont jouées, la fierté de la victoire et de s'améliorer, tous frères dans l'effort et pour un avenir glorieux,
pour qu'on s'identifie à lui et au mythe de la start up nation. (1)
I. 2. La gouvernance mise en oeuvre pour imposer le confinement en une nuit, mérite une étude précise dans l'art de manipuler les foules : pour notre sécurité, nous avons accepté que la vie collective s'arrête, sans aucune délibération démocratique. Et chaque jour nous avons tous écrit et signé que nous nous conformions à l'interdiction générale de sortir sur la voie publique et que nous demandions au contrôle policier d'en accepter le motif dérogatoire, l'un des cinq prévus par le décret. Le levier a été la peur, créée par fake news (nous avons les masques, les tests...) et par des éléments de langage propagés par gouvernement, "comité scientifique", médias mobilisés par le gouvernement et par les milliardaires propriétaires, 24h sur 24, pour ne montrer que le confinement. Les effets ont créé une ambiance fortement anxiogène et des comportements souvent irrationnels, pendant que soignants en hôpitaux, et plus encore en Ehpad, et à domicile, employés de commerce, et de transports publics n'ont au aucun soutien public.
I. 3. Très vite le gouvernement a fait des cadeaux aux superriches et multinationales dont de nouvelles faveurs par dérogations et ordonnances. Et donné tout son soutien à la police répressive fortement mise en cause pour des violence punitives visibles sur de très nombreuses vidéos. Violences presque toujours couvertes d'impunité. Voir la vidéo ici trois faux blackblocs récupérés par les harnachés de Castaner Place d'Italie, le 16 nov. 2019: https://twitter.com/i/status/1195674682780983296 C'est la BAC (cf. https://www.liberation.fr/checknews/2019/11/17/acte-53-des-gilets-jaunes-des-policiers-se-sont-ils-fait-passer-pour-des-membres-du-black-bloc_1763871)
I.4. Le fonctionnement démocratique du pays a été remplacé dans nos représentations mentales inconscientes, par une nouvelle stratification de pouvoirs , théorisée par la "direction inter ministérielle de la transformation publique" rattachée à Matignon, pour la propagande et l'emprise mentale. Le ciel composé des super-riches qui se prennent pour les maîtres du monde petit monde totalement coupé de la société intervenant dans le monde entier, au-dessus des lois et du fisc. Assistés de nombreux think tanks et lobbies qui cornaquent gouvernements successifs, ministères et administrations toutes sous contrôle du secteur privé, à nos dépens. L'organe qui exerce la peur physique est constituée des polices répressives dans la fonction des cavaliers de l'Apocalypse (cf le dessin d'Albrecht Dürer). On a vu réhabiliter un crime religieux : le blasphème. Opposer des objections à une action de police est puni sur le champ, comme sacrilège, voire prétendu pour justifier des séquelles. Nous assistons à la sacralisation des pouvoirs, y compris l'arbitraire administratif qui remplace les droits pour les manants.
II. C'est dans ce cadre figuratif, que Macron a balayé d'un revers de voix les cris indignés des familles dont un jeune est mort aux mains de policiers et qui se heurtent au déni de justice. (2)
L'accusation de communautarisme à leur encontre est insupportable : si ces familles ont comme leur fils ou frère la peau colorées, elles sont issues de pays différents qui n'ont en commun que d'être d'anciennes colonies, et souvent, participent d'une autorégulation dans leurs quartiers.
et d'être racialisées. La haine qui pourrit les rapports sociaux est celle d'une communauté raciste meurtrière réactionnaire active contre "les indésirables", communauté fermée et agressive dans laquelle notre pays ne peut pas se reconnaître, mais qui reçoit des soutiens indignes de l'Etat lui-même !
Sache, mystificateur, que nous étions aussi nombreux blancs de peau aux rassemblements de protestation à réclamer JUSTICE pour tous.
Déni de justice aussi dont ont été l'objet des blancs et blanches de peau, mutilé.e.s par punition en pleine rue, également par des policiers en arme. Punis parce qu'elles-ils protestaient contre des réformes antisociales.
Le peuple c'est nous unis sous menace de violences sociales et physiques, hommes et femmes, sans distinction de couleur, d'origine géographique, ou de religion (3)
Ajout de ce 15 juin soir. Le ministre avait annoncé le 8 juin l'interdiction de l'immobilisation par clef au cou. Ce jour 15 juin, le directeur de la police annonce leur autorisation :
C'est la hiérarchie de la Police qui commande le gouvernement.
Dont acte. Le droit de tuer Cédric occupé à ses livraisons.
III. Personne ne veut ni ne peut modifier ni occulter le passé : La colonisation s'est imposée par de lourds crimes qui agissent aujourd'hui encore sur notre sociétés par le relais actif de l'extrême-droite, parfois sous uniforme. L'habitude acquise de racialiser "les gens de couleur" est encore présente dans nos mentalités individuelles et collectives, avec toute une charge de préjugés et de réduction identitaire. Le présent conduit toujours à réinterroger le passé. Oui l'histoire de l'Empire français doit intégralement être connue et enseignée à nos enfants y compris en ce qu'elle a de plus inavouable. Les luttes de libération de tous les peuples doivent être enseignées comme doit l'être celle de notre pays. Toutes libérations inachevées...
Ici : https://youtu.be/CUBbylYhc7A
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Ajout du 16 juin : Un scandale arrive sur le
test covid labellisé Il est selon ce technicien, non fiable
. Ici : https://youtu.be/vrjmY_ffgAg Ecouter aussi le président tanzanien qui dénonce des tests ayant déclaré positifs de la pulpe de papaye, une chèvre, un oiseau. Le problème lourd posé là est l'emprise de l'industries pharmaceutique sur les politiques européennes et sur l'OMS dans le plus grand mépris de la santé publique.
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(1) Leçons pour un marketing efficace :
"... il ne sert à rien de mettre en avant la supériorité du produit dans chaque approche commerciale ou marketing. Il faut avant tout raconter une histoire qui sécurise le client, en lui donnant un sentiment d’appartenance. Il doit rejoindre le mouvement !"
" Storytelling : Votre histoire doit être - Simple - Familière : plus le lecteur s’identifie à votre histoire, plus votre propos sera retenu et aimé - Émotionnelle : mettez de l’émotion. Encore. Plus. Votre audience veut des rebondissements, du dramatique, du suspens…
cf. le site webmarketing-com.com
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(3) Assa Traoré raconte sa famille, l'anniversaire d'Adama et son combat pour la vérité et la justice.
"Je suis fière de tout cet amour que mon père a laissé entre nous. Avant de partir, il nous a demandé de protéger nos petits frères, et aux petits de protéger les grands. Son père a eu successivement plusieurs femmes dans sa vie, Assa a donc seize frères et sœurs, dont chacun, dit-elle, occupe une place particulière dans la famille.
Quand nous étions plus jeunes, mon père avait déjà divorcé de Françoise, mais nous allions en vacances chez elle. Et les enfants de la première femme de mon père, Elisabeth, qu'elle avait eu avec un autre homme, venaient en vacances chez mon père. Dans cette grande famille soudée, les enfants sont moitié blancs et catholiques, d'autres maliens et musulmans.
On n'a pas la même couleur, ou la même religion mais on a tous mangé les mêmes frites à la cantine, joué dans le même bac à sable, lu les mêmes livres, regardé les mêmes émissions. ... " Ecouter la suite ici : son interview par France-Culture qui transcrit les extraits que j'ai reproduits ci-dessus.
(3) Lamine Dieng franco-sénégalais, est décédé le 17 juin 2007 au petit matin dans un car de police après avoir été immobilisé et pressé au sol alors qu’il résistait à son arrestation dans le quartier populaire parisien de Ménilmontant. Aidés par le comité « Vérité et justice pour Lamine Dieng » et le collectif « Vies volées », ...« Nous avons vécu treize années de combat contre le déni de justice, face à une institution qui nous a systématiquement refusé un procès pour les responsables de la mort de notre fils, frère, oncle », souligne dans un communiqué la famille de la victime, par la voix de sa soeur Ramata Dieng. La CEDH a reçu la déclaration de règlement amiable en vertu de laquelle les requérants acceptaient de renoncer à toute autre prétention à l'encontre de la France à propos des faits à l'origine de cette requête, le Gouvernement s'étant engagé à leur verser 145 000 euros.
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(2) Tous les syndicats de policiers ne sont pas d'extrême-droite. Je reproduis ici la Lettre ouverte du 8 juin à Monsieur le Président de la République, du syndicats de policiers VIGI Police, lettre prise sur son site. Michel-Lyon.
"Monsieur le Président de la République,
"Les policiers et la population souffraient d’une Police Nationale, qui tolère le racisme avant que vous accédiez à la tête de l’état, mais la situation s’est malheureusement encore aggravée depuis mai 2017.
"Un collègue CRS s’est suicidé en 2012 à force de se faire traiter entre autres de « banania ». La hiérarchie policière bien qu’alertée de ces brimades racistes n’avait rien fait et par la suite n’a pas été sanctionnée. Le racisme tue jusque dans nos rangs.
En février 2017, le porte-parole du syndicat Unité-SGP, Luc POIGNANT déclarait dans C à vous en février 2017 « bamboula, ça reste encore à peu près convenable » et dont le secrétaire général Yves LEFEBVRE, toujours en poste, justifiait ce propos par un « coup de fatigue ». Luc POIGNANT n’a jamais eu de sanction disciplinaire.
Monsieur le Président de la République, comment croire le Ministre de l’Intérieur Christophe CASTANER, quand il affirme vouloir lutter contre le racisme, quand il justifie sa non-démission lors du journal 13h sur TF1 le 06-10-2019, par le soutien de ce même syndicat ?
Monsieur le Président de la République comment croire le Ministre de l’Intérieur, quand en janvier 2020 un collègue de ROUEN déposait plainte pour des propos « homophobes, discriminatoires et racistes », la hiérarchie policière n’a pas réagi et que lui-même est resté silencieux. C’est le parquet qui a dû saisir l’IGPN, pour de « possibles suspensions ». Nous avions une nouvelle fois alerté notre institution, mais elle a préféré poursuivre sur instruction de Christophe CASTANER, notre délégués Noam ANOUAR, qui avait dénoncé, entre autres, de tels faits lui aussi.
Le 27 avril 2020 nous étions heureux que Christophe CASTANER nous donne une nouvelle fois raison, en déclarant que le « racisme n’a pas sa place dans la police », des policiers ayant déclaré qu’un « bicot comme ça, ça nage pas (…) ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied ».
Le 03 juin 2020 il confirme qu’à partir de maintenant, il va demander une sanction pour « chaque faute, mot raciste dans la police ». Nous sommes toujours dans un avenir hypothétique, alors que cela fait plus d’un mois qu’il a promis des mesures fortes et plus d’un an et demi qu’il occupe son fauteuil place Beauvau. Le racisme n’est pas une opinion, mais un délit, aussi Monsieur CASTANER sur le sujet n’a pas de choix politique à faire, mais juste à faire appliquer le Code Pénal.
Quand Stanislas GAUDON, du syndicat Alliance, analyse cette déclaration comme « une menace, c’est l’Etat qui lâche sa police ». Il s’insurge donc contre la volonté du ministre de lutter contre les délits racistes au sein de notre institution, aucune réaction. A croire que Christophe CASTANER ne réagit que contre les syndicalistes qui défendent la devise : « Liberté, Egalité, Fraternité. »
Notre organisation syndicale lutte contre les dérives et dysfonctionnements au sein de la Police Nationale, qui se traduisent par des délits comme le racisme, des agressions sexuelles, du harcèlement moral au travail, de la discrimination syndicale, des violences illégitimes, des faux en écriture publique, des détournements de fond en bande organisée, de la fraude aux élections professionnelles, etc. Malheureusement plutôt que de vouloir lutter contre la minorité de policiers en prenant des sanctions et en la dénonçant à la Justice, comme le prévoit l’article 40 du code de procédure pénale, Christophe CASTANER a préféré fermer les yeux et faire taire les lanceurs d’alerte. Pire, il donne des promotions à des personnes mises en cause pour des crimes et délits ! En parallèle le ministère de l’Intérieur refuse d’appliquer les décisions de Justice quand il est condamné, comme nous vous l’avions déjà écrit le 25 janvier 2019.
Nous avons toujours plusieurs mois d’avance dans nos analyses :
Christophe CASTANER a mis plus de six mois pour nous donner raison sur la cause des suicides de nos collègues, mais depuis rien, si ce n’est le nombre de décès qui continuent d’augmenter dans nos rangs. Son inaction tue et nous avons dû déposer plainte.
- Christophe CASTANER a mis plus d’un an à nous donner raison sur des problèmes « déontologique » au sein de la Police Nationale, mais derrière la com’ a continué de faire taire les lanceurs d’alerte par des procédés abjectes et illégaux.
- Christophe CASTANER a nié les risques du COVID-19 au sein de la Police Nationale, pour nous donner raison deux mois plus tard en fournissant enfin des masques et surtout en autorisant de les porter. Son incompétence a porté atteinte à la santé de milliers de collègues et quatre sont morts. Nous avons donc dû déposer plainte.
- Christophe CASTANER a mis un an et demi pour nous donner raison sur le racisme, mais une fois de plus il sanctionne les lanceurs d’alerte et non les auteurs de ces délits.
- Christophe CASTANER a mis un an et demi à demander un simple renforcement des caméras piétons, quand nous en demandons la généralisation, depuis une demi-douzaine d’année.
Monsieur le Président de la République, pour lutter contre toutes les dérives et dysfonctionnements au sein de la Police Nationale, une fois de plus les propos de ce jour sont creux et à l’inverse des actes de Christophe CASTANER depuis sa prise de fonction.
Quand Christophe CASTANER réunit une conférence citoyenne pour un Livre Blanc de la sécurité, il parle en réalité d’un panel de 100 personnes choisies par un institut de sondage. Nous proposons la mise en place un groupe de réflexion réellement citoyen, pour réformer la Police Nationale, pour qu’elle redevienne républicaine, conforme au Code Européen d’Ethique de la Police, signé par la France en 2001 et applicable depuis 2014, pour qu’enfin policiers et population ne soient plus opposés à des fins politiciennes, mais que les policiers soient bien une partie intégrante de la population, pour assurer la sécurité de tous.
Notre organisation est un laboratoire d’idées, pour pouvoir proposer des mesures cohérentes sur le terrain, répondant à la fois aux attentes de nos collègues et de la population, sans faire de politique, mais du syndicalisme uniquement. Depuis 1906, notre organisation, qui s’appelait à l’époque « fédération des sociétés amicales de la police de France et des colonies » a affirmé son indépendance vis-à-vis des partis politiques, c’est pour cela que nous ne donnons pas de consignes de vote et que lors de l’élection présidentielle de 2017, nous avions mis les programmes sécurité des onze candidats au 1er tour et des deux finalistes au second tour. L'Etat est notre employeur. Quel que soit le gouvernement élu notre rôle est de défendre nos adhérents et nos collègues, dans le respect de la devise de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Nos prédécesseurs au sein notre organisation se sont toujours opposé à la haine au péril de leurs vies, comme lorsqu’ils adhérèrent au Front National de la Résistance. Petit morceau d’Histoire de notre organisation, dont nous sommes fiers :
" Arthur Airaud, alias Poirier est responsable du Front National Police, qui fait partie du Front National de la Résistance. Il est arrêté par la Gestapo. Serge Lefranc le remplace.
"Il est en contact avec deux autres policiers, Dupuis et Herlaut. Poirier a été torturé. Il est à la salle Cusco de l’Hôtel-Dieu. On tente de le libérer le 28 juin 1944 et la première tentative échoue, mais l’idée germe de prendre possession du central téléphonique, avec la complicité d’une infirmière. La deuxième tentative a lieu le 3 juillet. Serge Lefranc raconte : « Nous sommes dans les lieux. La voiture allemande arrive. A l’intérieur ont pris place trois policiers Saintier, Latour, Roycourt et un gendarme Merchadou. Le central téléphonique est pris. On donne l’ordre à la salle Cusco de faire descendre le prisonnier. La confirmation est demandée et donnée. L’ascenseur descend, les portes s’ouvrent, Poirier est extrait, les deux miliciens sont désarmés et remontent dans l’ascenseur dont le bouton est actionné par nos soins. Poirier est embarqué dans la voiture allemande et caché dans un immeuble de Saint Cloud dans les huit minutes. Poirier a les tympans crevés, les côtes brisées. Il sera soigné par Philippe Legrand restaurateur à Billancourt. Cette action aura des répercussions décisives. »
Monsieur le Président de la République, nous demandons une audience auprès de votre autorité, car nous sommes une des rares organisations de la Police Nationale, qui a à la fois une connaissance historique avec 137 ans d’existence et une analyse fine de la situation actuelle, le ministre de l’Intérieur reconnaissant à chaque fois la justesse de nos constats et propositions, avec malheureusement toujours des mois de retard.
En l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en mes respectueuses salutations.
Le secrétaire général Alexandre LANGLOIS
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