Le raclage des fonds par la pêche industrielle détruit systématiquement des centaines d’espèces, inconnues pour la plupart, afin de fournir les supermarchés avec deux sortes de poissons ! Ces lobbies ultra minoritaires ont conquis nos ministres successifs de la Mer ainsi que le Parlement européen ! L’Association BLOOM s’est créée pour ce combat, ainsi que pour le retour aux pêches traditionnelles qui préservent la reproduction des espèces.
J’ai entendu l’interview passionnant de sa Directrice Claire Nouvian, par Etienne Klein sur France-Culture le 14 février
http://www.franceculture.fr/emission-la-conversation-scientifique-les-poissons-dans-l%E2%80%99eau-sont-ils-aussi-heureux-qu%E2%80%99on-le-dit-20
Pour présenter ce combat majeur, j’ai emprunté ce texte sur son site.
Michel-Lyon
"Fondée à la fin de 2004 par Claire Nouvian, BLOOM est une association de loi 1901 à but non lucratif qui œuvre pour la conservation marine à travers une démarche de sensibilisation et de médiation scientifique des problématiques environnementales, la production d’études scientifiques et d’analyses pertinentes et indépendantes, ainsi que par la participation à des consultations publiques et des processus institutionnels. Nos actions s’adressent au grand public ainsi qu’aux décideurs politiques et aux acteurs économiques.
Les océans sont exsangues : surexploités, pollués et dévastés par des méthodes de pêche destructrices, ils sont méthodiquement vidés de leurs extraordinaires ressources, longtemps pensées inépuisables et de ce fait dramatiquement délaissées par l’opinion comme les pouvoirs publics. Le réveil est amer : méduses, algues et bactéries remplacent progressivement les poissons dans les écosystèmes. Les Nations Unies estiment que les poissons marins pourraient avoir disparu d’ici 2050… Les océans ne peuvent plus assurer les innombrables services qu’ils nous fournissaient en silence : outre une nourriture abondante et « gratuite », l’absorption du CO2 et la régulation du climat. Ce qui se profile est une catastrophe écologique, socio-économique et sanitaire.
La vision de BLOOM est de refuser cette fatalité en prouvant que la mobilisation peut retourner la tragédie environnementale et humaine en cours. BLOOM vise à donner une voix à ceux qui n’en ont pas, à assurer un avenir à l’humanité, de la nourriture aux enfants et des emplois aux pêcheurs en restaurant les écosystèmes océaniques à leur pleine capacité de production biologique.
BLOOM a fait le choix stratégique de conserver une petite taille et de focaliser son énergie et expertise sur quelques actions urgentes :
La préservation du dernier milieu marin vierge : les océans profonds,
La sauvegarde des espèces menacées, en luttant contre l’extinction dans l’indifférence des poissons les plus anciens que porte notre planète : les requins,
La survie des pêcheurs, en travaillant notamment sur la question des finances publiques allouées à la pêche.
Nous ne croyons pas à l’action « unique et magique » qui permettrait de résoudre seule les problèmes évoqués ci-dessus. Nos objectifs se traduisent ainsi en quatre axes d’action stratégique, chacune permettant de faire un effet de levier sur l’autre et d’augmenter ses chances de succès, sa visibilité, son efficacité.
Les quatre grands axes stratégiques de BLOOM :
1. Créer et/ou adapter les lois et les pratiques privées/industrielles face à l’urgence écologique et socio-économique
2. Changer les pratiques de consommation des citoyens
3. Éduquer le public, les enfants, les futurs décideurs
4. Mener une recherche indépendante pour générer une expertise reconnue et impactante
NOS OBJECTIFS PRIORITAIRES
Mettre fin aux pêches destructrices dans les grands fonds
Mettre fin au gâchis alimentaire dans les pêches et aux rejets
Assurer la viabilité économique des activités de pêche par une distribution équitable des fonds publics
Protéger les espèces menacées d’extinction, notamment les requins profonds "
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On a longtemps cru que l’océan était un puits sans fond, plongé dans les ténèbres, et seulement habité par des monstres préhistoriques ou mythologiques. Les grandes expéditions sous-marines lancées au XlXe siècle et qui ont culminé un siècle plus tard avec la descente en 1960 d’un bathyscaphe dans la Fosse des Mariannes, à 10916 mètres sous la surface du Pacifique, ont révélé un monde nouveau, le monde des abysses. Il en est ressorti que la plaine abyssale, profonde de 3000 à 6000 mètres, s’étend sur une surface de 300 millions de km2, ce qui représente les deux tiers de la surface terrestre.
Dans ce désert noir, où la température moyenne avoisine les 2 à 4° Celsius et où la pression est considérable (de l’ordre de 700 kg/cm2), se développe depuis des millions d’années une faune surprenante, composée essentiellement d’invertébrés gélatineux.
Ces espèces de « volumes d’eau vivants » se nourrissent des seuls débris tombés de la surface des océans et produisent leur propre luminescence. C’est dans cet univers là que les scientifiques placent le début de la vie, sans doute en vertu des lois de la biologie, mais peut-être aussi un peu en vertu de la coïncidence orthographique par laquelle « Le Commandant Cousteau » se trouve être l’anagramme de « Tout commença dans l’eau ». Le monde des abysses aurait donc à voir avec nos propres existences : il nous prolongerait au-delà de nous-mêmes, en quelque sorte. Il serait notre continuation sous-marine, notre asymptote obscure.
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Et regarder la vidéo Enquête sur les lobbies de la pêche industrielle
Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=nGo69qwRBmc&feature=youtu.be
Comprendre comment quelques individus ont réussi à gagner le Parlement européen aux intérêts ultra minoritaires de la pêche industrielle par chalutages en eau profonde