Billet de blog 17 mai 2016

michel-lyon

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RC 34. Poème Debout, anonyme et sans titre.

Poème anonyme et sans titre découvert le 15 mai sur les murs des Pentes à Lyon, en 9 carrés de papier de couleurs gaies.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Est-ce que tu sens le sol vibrer sous tes pieds ?

Tu sens, doucement, qu’il se passe quelque chose ?

En face, Ils ont peur,

Et toi de moins en moins

Petit à petit nous redécouvrons notre poids,

Nous voyons sur la balance que l’aiguille pointe une masse existante.

Est-ce que tu sens le sol vibrer sous tes pieds ?

Tu sens, doucement, qu’il se passe quelque chose

Et que tu ne vas plus du tout pouvoir te limiter aux manifs habituelles ?

En face, la répression nous montre qu’eux le sentent,

Le sol vibrer sous leurs pieds.

Qu’ils ont peur.

Même s’ils ont tout pour eux,

Les moyens, la justice, la police, les médias.

Nous on a quelque chose de bien plus vivant,

Qui nous rattache les uns aux autres,

De la vie,

Quelque chose de joyeusement violent

Face aux répliques sèches des lâches

Qui envoient contre nous

Des flics pas mieux lotis que nous.

Est-ce que tu sens le sol vibrer sous tes pieds ?

C’est le pas chaotique de ceux qui ne peuvent plus seulement discuter,

Qui veulent agir et sentir autour qu’il y a quelque chose à faire.

On sent doucement, qu’il se passe quelque chose,

Et que ce quelque chose, avait besoin d’un lieu.

Un endroit où se concentrerait la tension qui nous habite.

Un endroit où on pourrait apprendre et faire.

Le nœud de notre action.

Un point de départ pour la lutte.

Un refuge, et puis un tremplin.

Est-ce que tu sens le sol vibrer sous tes pieds ?

Les murs de cet endroit sont les peaux de notre tambour.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.