Armand Gatti. Poème.
La parole errante
( ….. )
Nous entrons
dans un temps
qui est le nôtre
mais
que barricadent
des intentions
qui
ne sont pas les nôtres.
Signes,
nous devenons
notre propre
apocalypse.
Nous sommes pris
entre
possibilité
et hypothèse.
Les phrases forment
un puisard
dans lequel nos fonctions
leur gravitation perdue
essayent de se mettre
à la vitesse d’une autre
lumière.
Notre opiniâtreté
c’est la musique même
du manuscrit
tantôt perçue
tantôt devinée
tantôt dévorée par les habitudes
de la phrase
mais
revenant toujours à la surface.
Nous ne sommes rien,
Soyons tout.
L’écrit,
c’est notre
hyperespace.
Si nous y entrons
c’est toujours
dans l’espoir
(peut-être démesuré)
de renaître
dans un autre univers.
( .…. )
(Extrait tiré des 1730 pages de ce poème)
« A 93 ans, Armand Gatti dit Dante quitte un monde où il aura mené bien des combats. Ecrivain de grandes traversées, il aura écrit des tas de pièces, après avoir été un journaliste remarqué. Ses mots sont des paroles en acte. En attendant de le (re)lire, saluons l’homme. Salut Dante ! »
Ainsi débute le billet de Jean-Pierre Thibaudat, le 7 avril dernier. A lire intégralement : https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-thibaudat/blog/070417/armand-gatti-ne-parlera-plus-place-son-oeuvre-colossale
Lire également « L’impossible théâtre d’Armand Gatti »
https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/110417/l-impossible-theatre-d-armand-gatti
Je publie ce billet dans cette édition, sous l'index RC 53. Poèmes.