La croisade sans fin contre "les 35h" repose sur une mystification magistralement démontée par Laurent Mauduit dans son, article du 19.octobre (*)
Mystification étrange, car in fine, les employeurs s'en était accomodés, (sauf dans les hôpitaux), et ont réalisé des gains de productivité importants sous cette impulsion. Ajoutons que les temps libres ont développé des activités et des emplois dans la Culture, dans le tourisme,
Les usages du travail à distance ont pour une part croissante, gommé la frontièreentre "temps de travail" et temps pour soi. Bien souvent, notamment pour les cadres la durée du travail n'est plus chiffrée, car bien supérieure à 35h.
Titin a raison de pointer les délocalisations massives, à quoi ajouter la robotisation,
Ajoutons le transfert massif du travail vers des "autoentrepreneurs" isolés et sans autre droit que leurs contrats à la tâche rédigé unilatéralement par l'employeur. Ajoutons les travaileurs uberisés
Ajoutons les travailleurs de l'Est, et les réfugiés du Moyen Orient, qui veulent travailler et pour qui, les 35 h, ça suppose que leurs employeurs les déclarent, qu'ils aient des droits.
In fine la question de la vérité est désormais établie par l'article et par le fait que la durée du travail devient massivement hors droit.
Reste : POURQUOI une telle croisade ?
Evidemment, la droite replâtrait son unité dans l'hystérie contre les 35h.
Evidemment il leur fallait tailler en pièce une victoire de gauche.
Mais il y a d'autres enjeux.
D'une part, l'opinion est ainsi préparée à une grande offensive sur la durée du travail des fonctionnaires. Appliquée dans les hôpitaux ce sera criminel.
Mais l'enjeu de fond est le suivant
La croisade contre les 35h s'est doublée de la proclamation obstinée : travailler pluspour gagner plus. Tout le monde a compris que "pour gagner plus", c'est "demain on rase gratis".
Ceux qui travaillent (de plus en plus) n'ont plus le temps de penser. Même pas le temps de respirer : ils sont en péril de burn out.
D'autre part, le néolibéralisme préfère des chômeurs plutôt que des gens en temps libre.
Les chomeurs, on s'acharne à les faire culpabiliser, suspctés de "profiter de la situation" se cacher, les radier par logiciels. A peine osent-ils suivre les manifs syndicales. Ce sont des réfugiés, sur place.
Les personnes en temps libre, ce sont de citoyens qui s'informent, pensent, créent, agissent, s'engagent. Donc portés à gauche. (la vraie, pas celle de Valls!)
De plus en plus les citoyens qui pensent sont fichés S, bons à interner. De plus en plus visés par l'état d'urgence. Traités en quasi terroristes. Car ils osent s'opposer concrètement à des multinationales devant lesquelles les gouvernants se conchent.
Tel est le moteur de la hargne des néolibéraux de gauche et de droite-extrême-droite contre ce qui n'est plus que le mythe de 35 h.
Un ebjeu symbolique fort.