Billet de blog 24 mai 2018

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RC70. Le 23 mai Journée et Marche en hommage aux aïeux esclaves

Plus de 20 millions d'Africains ont été capturés battus, vendus, livrés à l'esclavage.Ce fut une des sources de la richesse de l'occident. Aujourd'hui pratiquement ignoré. Notre société reste imprégnée de vieux réflexes dominateurs sur le seul critère de la couleur. Notre propre émancipation sera bloquée tant que nous ne décoloniserons pas nos mentalités... et nos institutions.

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Regarder l'excellent reportage photographique de Racida el Azzouzi et Louise Fessard réalisé au cours de la Marche à Paris. (Ce joue, 24 mai)

"Membre fondateur de l’association Comité pour la marche 98 (CM98) et chef de service à l’hôpital Necker à Paris, le généticien Serge Romana, 63 ans, se bat depuis vingt ans pour « inscrire au sein de la République la mémoire des esclaves ».« Avant 1998, on ne nous parlait que de l’abolition, nous avions honte de nos aïeux, explique cet ancien militant indépendantiste guadeloupéen. Dans ma famille, on ne parlait pas du tout, on fuyait cette période de catastrophe. Aujourd’hui, grâce à notre travail, nous avons deux dates de commémoration [le 10 mai et le 23 mai – ndlr]. Ça peut paraître formel, mais c’est essentiel pour les descendants. Car une des conséquences de cette honte de l’esclavage a été une rupture de la filiation. Un peuple en rupture de filiation est en errance. Comment inverser la honte quand on naît d’un crime contre l’humanité ? Les juifs existaient avant la Shoah, les Antillais n’existaient pas avant l’esclavage. »

Crime contre l'humanité, et crime culturel car l'esclavage, puis la colonisation ont rompu la filiation des peuples.

"Un peuple en rupture de filiation est en errance."

Les descendants des peuples d'Afrique ont un énorme travail à faire pour renouer avec leurs origines et ainsi vivre pleinement le présent et le futur.

Travail communautaire légitime,

que les héritiers des pays colonisateurs doivent compléter avec la décolonisation des mentalités et des institutions.

Ces efforts vont l'un au devant de l'autre.

 Et lire l'interview de Françoise Vergès par luoise Fessard (23 mai)

Regarder aussi le documentaire en 4 épisodes  Les routes de l'esclavage. 

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