Billet de blog 26 mars 2021

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119. « Résilience »  Non, la résignation n’est pas une politique publique !

Macron invoque souvent la résilience pour obtenir notre consentement à la rupture de nos liens sociaux. La résilience est ce qui a permis à l’humanité de vivre malgré les catastrophes ou dans des conditions extrêmes. Ici ce n’est qu’un expédient pour incapacité à concevoir et conduire des politiques publiques pour le bien commun. Une façon de ne pas dire résignation.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans les régions polaires, ou pendant quatre siècles d’esclavage puis deux siècles de colonisation, la culture que se sont forgées au fil du temps le peuple Inuit la plus connue, les peuples d’Afrique, ou les peuples autochtones leur ont permis non seulement de vivre mais de ne pas perdre l’espoir. La résilience est avant tout une culture d'espoir dans les pires conditions sur le temps long.

C’est pour cela que la traduction de leurs chants, de leur poésie, ou romans, ne peut en rendre la richesse, pour autant que nous puissions la saisir, que si elle est faite par des interprètes qui les ressentent au fond d’eux-mêmes. Le brouhaha médiatique qui réduit cela à une question de peau est stupide, sinon malveillant.

Notre société aux rapports sociaux fragilisés sinon détruits, et nos organismes fragilisés par les pollutions de l'air, de l’eau et des aliments, des modes de vie généralement passifs et soumis, manquent de résistance.

Les politiques publiques à l’annonce des virus des dernières années n’ont pris aucune dispositions pour renforcer nos défenses, ni pour réduire ce qui nous affaiblit.

Au contraire : les animaux sauvages ont toujours plus été privés de leur habitat, et les pollutions ont eu champ libre, jusque dans nos aliments. La dépendance de nos approvisionnements à de longs transports, sans garanties sur les conditions de production ; Les politiques publiques réduites à l’obtention passive du consentement, ; 12h par jour le nez sur des écrans ; tout pétrole, tout nucléaire ; de moins en moins de sommeil de mauvaise qualité :

Plus que de virus lui-même,

Nous mourrons de tout ce qui aggrave l’attaque virale , et favorise des variants plus sévères.

En plus nos fonctions publiques ont été dégradées de façon délibérée, organisée et brutale : par 20 ans de réformes elles ont été rendues incompétentes, soumises à des logiciels voués aux intérêts privés, qui rognent sur nos droits. Le personnel politique lui-même a été rendu incompétent. Plus exactement, sa seule compétence est une com’ perverse.

A lire :

https://reporterre.net/Viande-miel-legumes-Les-fraudes-alimentaires-se-multiplient  "En France, un produit bio contrôlé sur douze n’est pas vraiment bio, une épice sur deux est falsifiée… « Les fraudes alimentaires sont un phénomène massif » et concernent tous les produits, assure la journaliste Ingrid Kragl. Avec son premier livre « Manger du faux pour de vrai », publié aujourd’hui avec l’ONG Foodwatch, l’autrice espère « créer un électrochoc dans la classe politique ».

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/300321/regagnons-nos-libertes-par-la-strategie-zero-covid-solidaire

Ecouter Patrick Chamoiseau.   https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-culture/patrick-chamoiseau-une-voix-dans-la-nuit                        Même s'il n'utilise pas le mot  "Résilience"  c'est bien ce qu'il décrit, quand il parle de la lente reconstruction des anciens esclaves détruits par la déportation à fond de cale, puis le travail en plantation, dépouillés de tout, qui n'ont plus que des danses, des chants, des contes au fond d'eux-mêmes. Et ont construit leur culture au fil des siècles. L'écouter dire de façon bien plus nette et précise que je ne puis le faire.

Et en plus, il décrit en deux phrases la complexité du monde actuel.

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