Macron a proclamé qu'"aucune violence n'est légitime, (...) processus de décivilisation.". Il ne parlait évidemment pas des violences de ses réformes, ni de son aveuglement face aux Gilets jaunes, ni des violences organisées par Darmanin, ni des violences sexuelles dans les grandes Écoles (l'élite de demain): S'opposer à sa politique est en soi violence barbare. Déshumaniser ceux que les dominants veulent avoir à leur merci, c'est aussi ancien que l'esclavage. Déshumaniser les réfugiés, les jeunes, les femmes qui se rebellent, ...
Nous avons vu le mouvement social contre la réforme des retraites s'amplifier, gagner les petites villes, grouper tous les combats. Et mettre en cause la légitimité du pouvoir présidentiel, bloqué sur son service aux puissances d'argent.
Cela fait de nous tous des barbares, "dé-civilisés".
Donc hors-la-loi. Une loi constamment tordue, dévoyée, bricolée par la présidence elle-même, par ses organes de répression et par tous les profiteurs. Depuis les années 2000. Lire le jugement exemplaire de l'Appel dans l'affaire Sarkozy. lire aussi l'article Médiapart sur les Ecoutes.
Je poursuis ce billet avec un emprunt fait avec son accord, à "Histoire coloniale et post coloniale", billet du 26 mai 2023 :
"(...) Réagissant à chaud à une succession de faits divers tragiques dont la mort de trois policiers à Roubaix par la faute d’un chauffard ivre, l’assassinat à Reims d’une infirmière par un malade mental, la mort d’une fillette percutée par une voiture à Trappes et les fusillades meurtrières à Marseille et à Paris, tous intervenus après l’agression commise par des militants d’extrême droite contre le maire de Saint-Brévin-les-Pins, Emmanuel Macron a fait le 24 mai dernier une étonnante déclaration en Conseil des ministres : « Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes. Il faut travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation. »
Ce terme de « décivilisation » appartient clairement au lexique de l’extrême droite qui l’utilise notamment pour stigmatiser la « menace migratoire » décrite comme le « grand remplacement ». En témoigne par exemple un livre de l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus, Décivilisation (Fayard, 2011).
Mais ce qu’on ignore largement, c’est que le terme s’inscrit surtout dans une vieille tradition de l’aristocratie et de la bourgeoisie conservatrices tout au long du XIXe siècle, dont les représentations dépréciatives visaient couramment les gens du peuple ainsi que les étrangers, surtout les musulmans et les colonisés.
Avant d’être appliqué aux Blancs « ensauvagés », le mot « décivilisé » a ainsi fait partie du vocabulaire polémique des classes sociales dominantes. En 1831, un noble, naguère opposant à la Révolution, partisan de la Restauration, accusait par exemple l’« esprit révolutionnaire » d’avoir toujours abouti à « déreligieuser, démoraliser, déciviliser » les sociétés humaines" (...)
Lire aussi le billet de Point de bascule : https://blogs.mediapart.fr/point-de-bascule/blog/290523/ce-que-la-brutalisation-du-maintien-de-l-ordre-doit-au-quinquennat-hollande
Extension par les récents gouvernements.
Extension contre tous Gilets Jaunes : Nous tous !