Billet de blog 31 octobre 2014

michel-lyon

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T 5. Dette + Compétitivité + Corruption = la pompe à phynance *

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La dette est un levier de chantage. Elle est immédiatement suivie de l’exigence de « réformes structurelles » jamais explicitées. Car il s’agit de comprimer tout ce qui n’est pas rentabilité immédiate, réduire le droit du travail et les salaires, et favoriser les détenteurs de capitaux pour « attirer l’investissement ». Pour la finance néolibérale, un bon gouvernement creuse la dette en multipliant les cadeaux aux détenteurs de capitaux. Il est fort vis-à-vis des faibles, servile vis-à-vis des forts. Un bon gouvernement et ses « experts » mentent sans vergogne : ils accusent les pauvres d’être la cause de la dette. Et proclament que l’intérêt du capital est l’intérêt de tous, qu’il porte le bien-être futur de l’humanité.

Pompe à phynance : le jeu dette, compétitivité, corruption en constitue les pistons. L’Etat n’est pas l’ennemi : c’est le corps de la pompe. La finance investit l’Etat dans ses moindres rouages. La corruption des institutions de la démocratie représentative est le lubrifiant, le liant qui maintient dans leur rôle les organes de la pompe. La corruption est l’investissement le plus rentable.

 Il y a quatre niveaux de dette. Publique, privée, d’entreprises et la dette des banques.

On vient de voir la dette publique, levier d’un racket contre les peuples. Cadeaux annuels de 30 milliards, suppression d’imposition et de contributions sociales, commandes publiques ruineuses pour des réalisations irrémédiablement déficitaires (Tunnel sous la manche…) partenariat public-privé incluant une gestion paritaire de l’UE, des Etats, collectivités territoriales et feu-services publics. (Pions des grandes banques ou du MEDEF placés aux postes-clefs) Tolérance pour que les entreprises se domicilient dans les paradis financiers et délocalisent les emplois. Grande braderie des biens publics qui fondent la solvabilité des Etats réputés ne pas pouvoir faire faillite. Pour plus de sa moitié, la dette publique doit être réfutée !

Voir le blog du CADTM et celui de Patrick Saurin. (Club Mediapart)

Attribuer la dette à la politique publique sociale est un énorme mensonge amplifié par tout le clergé du néolibéralisme.(la jactance la plus obscène est sur France culture le mardi à 7h15 Insupportable aussi chaque matin, le sermon de B. Couturier)

La dette privée qui fut vantée par Sarkozy à peine élu, place les particuliers à la merci de la banque, il suffit d’un incident dans l’emploi, ou dans la santé d’un membre de la famille pour être à la rue. Le néolibéralisme a mis des gens à la rue par millions )

La dette des entreprises résulte du remplacement de l’investissement à moyen et long terme appuyé sur des projets d’entreprise par la spéculation opérée par « le marché financier » : des capitaux fuyants à l’affût du meilleur profit instantané. Cela a généré les licenciements boursiers, délocalisations et faillites en masse. Cela a produit des dirigeants-tueurs payés comme des banquiers, tueurs vis-à-vis de leurs salariés, de la sous-traitance, comme vis-à vis de la concurrence ou vis-à-vis de la nature. (exemple sur les gaz de schistes)

La dette des banques est plus importante que celle des Etats ! Elles empruntent auprès des banques centrales (fonds publics) à 0% pour prêter au meilleur taux, ou pour la spéculation en bourse. Système d’escroquerie aussi vieille que le capitalisme, qui consiste à jouer les sommes empruntées, qui fut sanctionnée par de la prison (« chaîne de Ponzi », affaire Madoff). Mais ce système a été généralisé par le néolibéralisme. Il a été le fondement de la crise des subprimes en 2007.

 Ces dettes auprès du « marché financier » réalisent une création de liquidité. A l’échelle mondiale, celle-ci est exponentielle. Elle n’a pas été stoppée, ni même freinée par la crise américaine de 2007. Elle réalise une gigantesque bulle financière.

Le capitalisme dans son étape néolibérale est une énorme bulle financière qui a prévu son implosion et sa recapitalisation automatique aux dépens des peuples de la planète.

 Parasitisme fondamental de la finance néolibérale.    Le monstre s’est donné les moyens de renaître de ses cendres !

* Pompe à phynance. Alfred Jarry a inventé en 1896 la pompe à phynance, instrument essentiel du règne d’Ubu roi. On trouve le texte numérisé de cette pièce de théâtre sur le site   gallica.bnf.fr‎  

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