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Billet de blog 16 janvier 2010

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Le dernier livre de M. Chessex

Brèves notes f(r)ictionnelles d'une lecture transversale.

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Brèves notes f(r)ictionnelles d'une lecture transversale.

Et si, finalement, le condom autour du dernier livre de M. Chessex n'était qu'une grotesque passe commerciale destinée à l'écoulement d'un jet cacochyme qui peine à atteindre la cheville replète d'une catin de campagne ?

Jacques Chessex, vieillard solitaire, épris de Dieu, se penche par ennui sur son corps décrépi. Il tente de le ranimer par une pâle resucée du divin marquis, s'adonne à quelque rêverie coupable, transgresse gentiment, chie sur la Sainte Famille et s'effarouche secrètement de tant d'audace, rejoue les poncifs d'Eros et Thanatos, s'éprend de liberté tout en flagellant sa prose menue.

Jacques Chessex met un point final à sa coupable divagation, las d'errer, pressentant la mort. Il se rend à une conférence, est apostrophé violemment par celui en qui il reconnaît, plein d'effroi, le docteur Ramon qui lui reproche de défendre l'amour des jeunes filles trucidées de leur plein gré, Sainte Madeleine ! Le voilà rattrapé, transsubstantiation diabolique. Ivre de repentance il crie «Attendez, monsieur le généraliste, ne partez pas!», puis s'effondre, mortellement atteint.

Lorsque que sa conscience s'éteint, il croit entrevoir la lueur du crâne de M. de Sade.

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