Les rapports d'un musulman avec Dieu sont précisés de manière très claire dans le Coran et de façon assez différente de ceux d’un chrétien par l'église.
Un petit rappel s'impose.

L’Islâm est la religion de l’abandon confiant et conscient à Dieu. Il implique la foi en un Dieu unique et absolu et en la mission de Son Envoyé, Muhammad.
Le sens étymologique du mot Islâm, dérive de Istislam (soumission) et Salam (paix), il évoque la soumission au Créateur et la paix avec les créatures.
Cette soumission inconditionnelle à Dieu est vécue par le musulman comme un apaisement et non comme une aliénation. C’est précisément dans le cadre de cette acceptation que se révèle au croyant, la possibilité concrète d’un cheminement spirituel vers son Seigneur et cela par le respect des prescriptions du Coran, et de la Tradition (Sunnah) de Son messager.
Ces trois aspects (Islâm, Imân et Ihsan), constituant la religion dans son ensemble, s’adressent respectivement aux trois dimensions de l’être humain que sont : le corps physique, la pensée et l’âme.
1. L’Islâm repose sur cinq piliers : le témoignage, la prière, la Zakat, le jeûne du mois de Ramadan et le pèlerinage à la maison sacrée.
2. L’Imân comprend l’ensemble des propositions reconnues comme vraies par le croyant : l’existence d’un dieu unique et transcendant Allah, de Ses anges, de Ses prophètes et messagers, de Ses livres révélés (le Coran bien sûr mais aussi la Torah et l’Evangile), du jour dernier (avant la fin du monde), la croyance en la résurrection des morts, au jugement et en la vie future (au paradis ou en enfer), et enfin la croyance en la prédestination.
3. L’Ihsan signifie l’Excellence dans l’adoration. On peut en définir deux niveaux :
· Vivre avec la certitude que Dieu nous voit à tous moments
· Vivre en étant avec Dieu en permanence dans une sorte de fusion
La plénitude de l’état de croyant se réalise donc dans la pratique simultanée de l’Islâm, de l’Imân et de l’Ihsan
Cette façon quotidienne d'aborder Dieu nous est moins familière car elle s’approche d’avantage de la démarche mystique qui est une forme exacerbée du rapport au divin, réservée à des minorités privilégiées.
Il existe aussi un islam mystique (le soufisme) comme il en existe d'ailleurs dans tous les courants religieux, produisant des extases, sources d'un bonheur indicible, coupé du réel.
Pour le simple croyant, n’ayant pas accès à l'extase, ou l'abordant de façon frustre (pèlerinage, cérémonies rituelles...) "l'abandon confiant à Dieu" est cependant extrêmement rassurant. On retrouve ainsi le sentiment de sécurité de l'enfant, protégé par ses parents tout-puissants omniscients qui le dispensent d'aborder les grandes difficultés de la vie d'adulte . Face à ces difficultés souvent très angoissantes qui mobilisent fortement l’inconscient, on aspire, devenu adultes, à retrouver cet état privilégié que nous avons connu enfant.
Mais cette façon de lutter contre toutes les peurs qui sont en nous, a un prix. Ce prix est fondé sur des contraintes : prières, récitations, jeûnes, pèlerinages, mais aussi des règles de vie précise consignée dans le Coran et la sunnah enfin une adhésion idéologique sans discussion Ces contraintes parfois lourdes sont autant de pertes de libertés. Dans les sociétés contemporaines, où le rationalisme et les libertés individuelles ont pris beaucoup de valeur, les avantages et les inconvénients d'un système religieux sont remis en cause pour les faire éventuellement évoluer.
La tâche est rude …

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