
De nombreuses raisons nous amènent à vous inviter à célébrer avec nous la Commune de 1871, qui à Paris comme dans d’autres ville, a montré la force du peuple, comme aujourd’hui, le printemps arabe, le Hirak en Algérie, les manifestations contre le coup d’Etat en Birmanie ou le BlackLiveMatter.
Les mobilisations féministes et en faveur des droits des femmes en France, en Argentine et au Chili, en Pologne sont autant de combats essentiels qui nous parlent.
Célébrer la Commune est aussi une solidarité avec ces mouvements populaires.
Les Gilets jaunes, comme bien des mouvements « zadistes » ou s’opposant aux violences policières et aux menées anti-jeunes, portent une colère légitime et exigent d’être entendus, de compter dans la société. Pouvoir d’agir, pouvoir de faire mobilisent des citoyen.ne.s dans nos quartier.
Aucune commémoration de la Commune de 1971 n’aurait de sens aujourd’hui si elle ne stimule pas notre curiosité, notre audace, à créer du neuf, à partir des besoins des plus précarisés, isolés, défavorisés, dans une démarche où le collectif -et l’impertinence- l’emportant sur le conformisme et le chacun-pour-soi.
La Commune de Paris reste dans l’histoire du mouvement ouvrier et dans la mémoire populaire un événement dont on a glorifié une représentation héroïque, sanglante parfois , négligeant les dynamiques, les mesures prises, les façons de faire des communard.e.s. A Saint-Denis en particulier, la résonnance de la Commune est forte.
Le musée d’art et d’histoire local Paul-Eluard comprend des œuvres fort importantes. Les révoltes populaires ont souvent trouvé un soutien fort dans cette ville. Bien de sujets portés par la Commune gardent toute leur actualité et leur pertinence.
Ainsi les pratiques démocratique des communard.e.s renvoient aujourd’hui aux débats sur la démocratie « participative », directe, la révocation des élus, ou le communalisme.
La question des conseils ouvriers, du rôle des assemblées générales, de l’autoorganisation revient en force. Après Barcelone et quelques villes espagnoles, après des expériences prometteuses en Amérique latine, quelques centaines de listes citoyennes se sont présentées en France lors des municipales de 2021. Nombre d’entre elles portaient une véritable démarche novatrice, en rupture avec la délégation de pouvoir usuelle. Le mouvement revendicatif après Mai 68 a vu émerger dans les années 80 des coordinations porteuses du pouvoir des assemblées générales sans qui infirmières, cheminots ou agents des Finances n’auraient pu mener leur grève revendicative au niveau qu’elle a connu.