Billet de blog 18 novembre 2011

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Sénégal : Femme de disparu, demande justice pour trouver la paix

Khady Bassène, Sénégalaise de 62 ans, tente depuis plus de 10 ans de savoir ce qu’il est advenu de son mari, Jean Diandy. Arrêté par des soldats le 4 août 1999, soupçonné d’appartenir à un mouvement d’opposi­tion armée demandant l’indépendance de la Casamance, Jean Diandy reste depuis disparu.

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Khady Bassène, Sénégalaise de 62 ans, tente depuis plus de 10 ans de savoir ce qu’il est advenu de son mari, Jean Diandy.

Arrêté par des soldats le 4 août 1999, soupçonné d’appartenir à un mouvement d’opposi­tion armée demandant l’indépendance de la Casamance, Jean Diandy reste depuis disparu.

Depuis ce jour Khady Bassène demande à connaître la vérité sur le sort de son mari, et cherche à obtenir réparation. Un homme, arrêté en même temps que son mari, lui a dit qu'ils avaient été conduits dans un véhicule militaire au centre de détention de Boutoute, en Casamance.

Khady Bassène est allé chercher son mari dans ce camp mili­taire et au poste de police, mais n'a pu obtenir aucune infor­mation sur son sort.

Le 31 août 1999, elle porte plainte pour l'arrestation et la dé­tention illégale de son mari. La justice sénégalaise lance une enquête et le juge d'instruction de Ziguinchor entend la déposition du principal témoin de l'arrestation. Le tribunal classe l'affaire le 7 août 2000. Malheureusement, Khady Bassène, non informée de cette décision, ne peut faire appel.

Elle doit attendre 2005 pour obtenir, enfin, un certificat de décès de son mari en date du 4 mars 1999 (soit cinq mois avant son arrestation) et ne mentionnant aucune des circonstances entourant sa mort. Elle reçoit depuis la pension de son mari.

Khady Bassène n'a jamais regretté d'avoir déposé plainte bien qu'elle ait subi des critiques de sa famille et de ses amis lui reprochant de leur faire ainsi courir un risque. À la connaissance d'Amnesty International, elle est seule, avec une autre famille, à avoir osé déposer une plainte officielle.

Khady Bassène est en mauvaise santé mais a dû reprendre un petit travail pour retrouver un peu d'indépendance financière.

Khady Bassène veut savoir ce qui est arrivé à son mari afin de pouvoir en faire le deuil et obtenir une réparation financière pour sa disparition. Elle pourrait alors être financièrement indépendante et vivre dans la dignité.

AMNESTY INTERNATIONAL demande aux autorités sénégalaises :

- de rouvrir l'enquête sur la mort de Jean Diandy et de traduire les responsables présumés en justice conformément aux normes internationales d'équité des procès ;

- de donner la possibilité à Khady Bassène d'obtenir réparation pour la disparition forcée de son mari ;

- de mettre fin à l'impunité des violations des droits humains commises au Sénégal, quel que soit le rang hiérarchique des responsables.

En savoir plus sur la situation d'impunité au Sénégal

Lire le texte de Nicolas Lambert sur Khady Bassène

Regarder en vidéo le témoignage de Khady Bassène

Avec Amnesty International, le 3 décembre, agissez sur www.marathondessignatures.com !

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