Billet de blog 25 novembre 2011

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Mexique : Agressées par des militaires, Valentina et Inés demandent justice

En 2002, lors d'incidents distincts, Valentina Rosendo Cantú et Inés Fernández Ortega, ont été abordées et interrogées par des soldats qui les auraient par la suite violées. Inés et Valentina sont deux jeunes femmes autochtones Me'phaa de l'État de Guerrero au Mexique, membres de l'Organisation du peuple indigène Me'phaa (OPIM).

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En 2002, lors d'incidents distincts, Valentina Rosendo Cantú et Inés Fernández Ortega, ont été abordées et interrogées par des soldats qui les auraient par la suite violées. Inés et Valentina sont deux jeunes femmes autochtones Me'phaa de l'État de Guerrero au Mexique, membres de l'Organisation du peuple indigène Me'phaa (OPIM).

Faisant preuve d'un cou­rage énorme et malgré les barrières culturelles, économiques et sociales qui dissuadent de nombreuses femmes autochtones de réclamer justice par la voie des tribunaux, elles ont dénoncé ces agressions auprès des autorités.

Neuf ans après, aucune enquête sérieuse n'a été menée par les autorités mexicaines. L'enquête a été confiée à la juridiction mi­litaire, ce qui a fortement contribué à cette situation d'impunité.

Inés Fernández, Valentina Rosendo et leurs proches sont l'objet de nombreuses intimidations. Le frère d'Inés, dirigeant actif de l'OPIM, a été assassiné en février 2008. Le 28 août 2010, deux hommes ont abordé la fille d'Inés Fernández et ont me­nacé de mort les membres de sa famille s'ils ne quittaient pas la région. En décembre 2010 encore, des représentants de l'OPIM étaient menacés, en lien direct avec le soutien témoigné à la lutte de Valentina et Inès.

Les deux femmes ont fait appel auprès de la Cour interamé­ricaine des droits de l'homme (CIDH) pour obtenir justice. En août 2010, la CIDH a ordonné à l'État mexicain d'enquêter sur les violations commises à leur encontre, de traduire les responsables en justice, et de leur fournir une réparation adé­quate. La Cour a également ordonné au Mexique de ne plus confier à une juridiction militaire l'examen des cas de violations des droits humains commises par des membres de l'armée. Le 15 mars 2011, le ministère de l'Intérieur du Mexique a créé une série de groupes de travail afin de veiller au respect des arrêts de la Cour.

Finalement, en août 2011, le dossier a été confié au système de justice civile fédéral. Cela représente une avancée considé­rable. À charge maintenant pour le Procureur général d'initier une enquête dans les plus brefs délais.

Depuis plusieurs années, les autorités ont mis en place dans l'État de Guerrero une politique contre-insurrectionnelle visant à démanteler la culture de stupéfiants et les groupes insur­rectionnels armés : dans la pratique, les violations de droits humains commises par les forces militaires et policières se multiplient dans une impunité quasi-systématique.

Près de cent dix mille Me'phaa vivent dans l'État du Guerrero, la plupart dans un état de grande pauvreté et utm_medium=referral&utm_campaign=mediapart-marathon-2011" title="Site du Marathon des signatures">www.marathondessignatures.com !

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