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Billet de blog 30 mars 2009

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La marche inexorable de Bouteflika

Le 9 avril, l’Algérie retourne aux urnes. Avec une douloureuse certitude. Le nom du futur président de la République d’Algérie on le connaît déjà. Il s’agit d’Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999.

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Le 9 avril, l’Algérie retourne aux urnes. Avec une douloureuse certitude. Le nom du futur président de la République d’Algérie on le connaît déjà. Il s’agit d’Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999. Après avoir ratifié, en Novembre dernier, une révision constitutionnelle qui supprime la limite de deux mandats, le Parlement algérien a éliminé le dernier obstacle qui empêchait Bouteflika de se porter candidat pour la troisième fois consécutive. Bouteflika, qui a eu le mérite d’avoir fait sortir son pays du tunnel noir du terrorisme, gagnera probablement ces élections haut la main car ses adversaires sont jugés trop faibles pour l’inquiéter. En plus, il peut toujours compter sur le soutien de l’armée, son allié le plus fidèle depuis sa montée au pouvoir. La perspective d’un troisième mandat (et très probablement d’un mandat à vie) avait provoqué, en Novembre dernier, une timide réaction de la part d’une opposition annihilée. Lors d’une conférence de presse à Paris, le parti laïque à l’opposition RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) avait dénoncé, par le biais de son président Saïd Saadi, un « viol à la démocratie » et n’avait pas hésité à définir la manœuvre politique de Bouteflika comme un authentique « coup d’état ». Mais lors d’une interview accordée à la revue ResetDOC, Mohamed Benchicou, ex directeur du quotidien algérien Le Matin (suspendu depuis 2004) ne s’est pas limité à affirmer que les élections « sont une farce qui sert à consolider le régime de Bouteflika » mais il a dit aussi que cette faible opposition « fait partie de la mise en scène de l’entourage présidentiel ». Des accusations qui jettent une ombre sinistre sur la democraticité des prochaines élections. Mais il y a aussi un élément positif à considérer. Face à un corps politique immobile et cristallisé qui n’a pas lâché le pouvoir depuis 1962, une société algérienne dynamique, qui veut se réapproprier de la politique, semble resurgir. Depuis le début de la campagne présidentielle on assiste en effet à une prolifération de blog, forum, web TV et sites internet qui invitent à soutenir un candidat plutôt qu’un autre ou à boycotter les élections. Si l’équation élections = démocratie est toujours valable, que la parole retourne définitivement au peuple algérien.

Marco Cesario

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