Le sommet arabe de Doha s’est achevé lundi soir avec une résolution qui risque d’avoir des conséquences dramatiques pour les populations du Darfour. Le document - lu par le secrétaire général de la Ligue Arabe Amr Moussa et approuvé par les 21 pays membres - rejette la décision de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui a émis, le 4 Mars dernier, un mandat d’arrêt international à l’encontre du président soudanais El-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour. Avec une décision qui n'a surpris personne, les chefs d’état arabes réunis à Doha ont montré au monde entier de vouloir fermer les yeux sur une catastrophe humanitaire sans précédents: à savoir le nettoyage ethnique des villages d’ethnie Four, Massalit ou Zagawa par les terribles Janjawid « les diables à cheval », les milices paramilitaires arabes au service du régime de Khartoum. Malgré les protestations de quelques intellectuels et de certains journaux du monde arabe, les chefs d'état réunis à Doha se sont soudés derrière un homme, le maître absolu du Soudan, qui est jugé responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans son propre pays (et qui a échappé de justesse à une condamnation pour génocide). Un soutien, certes, scandaleux mais prévisible et unanime car certains dirigeants redoutent eux-mêmes de subir le même sort. La résolution de Doha permettra en tout cas à Omar El-Béchir de terminer, en toute tranquillité, son "boulot" dans les régions rebelles. La situation au Darfour est désormais catastrophique, surtout après l'expulsion de treize ONG de la région. La présence de ces organisations est vitale pour la survie de la population civile. Mais une aide insoupçonnée pourrait venir du président américain Barack Obama. A l'issue d'une rencontre avec le nouvel émissaire américain pour le Soudan Scott Gration, le président américain a affirmé qu'il souhaitait trouver un moyen de faire revenir les ONG expulsées du Darfour. Obama s’est dit conscient que la situation au Soudan « n'a pas été résolue » mais qu’elle « s'aggrave ». Scott Gration, qui devrait rencontrer le président soudanais dans les mois à venir, aura la lourde tâche de raviver l'accord de paix de 2005 entre le Nord et le Sud du pays. Jerry Fowler, président de la coalition "Save Darfur", qui regroupe des dizaines d'organisations, espère quant à lui que l’initiative américaine puisse porter le régime de Béchir à rouvrir un accès humanitaire et à permettre de vrais progrès pour parvenir à une paix durable.
Billet de blog 31 mars 2009
Sommet Doha : la Ligue Arabe soudée derrière El-Béchir mais Obama s’engage en faveur des ONG
Le sommet arabe de Doha s’est achevé lundi soir avec une résolution qui risque d’avoir des conséquences dramatiques pour les populations du Darfour.
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