La canicule d'aujourd'hui, ce n'est pas seulement des températures exceptionnelles un peu partout et une moyenne plus élevée : c'est aussi des lieux plus ou moins épargnés. En Bretagne, les différences de températures sont toujours très importantes selon qu'on se trouve à l'ouest ou à l'est, au sud ou au nord, dans les terres ou sur la côte. Cette canicule ne fait pas tout à fait exception, même si la répartition n'est peut-être pas si classique. Je me trouve dans un coin des Côtes d'Armor où le thermomètre ne dépasse pas 27,5° à 14h45, ce qui est une température plutôt élevée par rapport à d'habitude, mais pas vraiment caniculaire, tandis qu'à quelques kilomètres de là, à Saint-Brieuc, la température monte à 36° et même 40° en fin d'après-midi.
Ma première impression a été de me dire que les prévisions étaient erronées, puis j'étais dans l'incompréhension quand je voyais les médias annoncer qu'on allait frôler les 40° en Bretagne alors que mon thermomètre breton dépassait à peine les 27°. De quoi virer complotiste et climato-sceptique ! Mais plutôt que de penser que j'avais raison tout seul, j'ai été regarder une carte des températures actuelles, et j'y observe que j'ai la chance (si l'on peut se permettre ce terme dans un contexte catastrophique de réchauffement global), j'ai donc la chance d'être dans une petite bulle de fraîcheur sur mon petit bord de mer.
C'est sans doute aussi ça l'avenir des canicules : des points très chauds et des lieux plus épargnés. Mais comment sera distribué ce qu'il reste de fraîcheur. Aujourd'hui déjà, les bords de mer bretons, plus cléments, sont plutôt habités par des classes aisées alors que les villes et l'intérieur des terres, plus chaudes, sont plus populaires. Pour aujourd'hui, je suis du côté gagnant de l'injustice climatique.
