Billet de blog 7 mai 2020

Pierre Carpentier
MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).
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La DEAL Guyane veut exploser des rapides pour une Gendarmerie fragile sur les fleuves

Refusant de prendre en compte la sagesse des savoirs autochtones précoloniaux amérindiens et noirs-marrons qui s'opposent en permanence à des tentatives de déroctage des fleuves, notamment de 12 rapides situés entre Trois Sauts et Camopi, l’État passe outre via la DEAL/FLAG au moyen d'un procès verbal-offre-d'emplois pour arracher le consentement au projet...

Pierre Carpentier
MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).
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Illustration 1
Camopi le 03.05.2020.
Illustration 2
Camopi le 03 mai

Des inondations jamais connues sur le haut Oyapock de mémoire des plus anciens chefs et capitaines coutumiers sévissent depuis une semaine laissant le village de Camopi à sa désolation et à sa détresse. Certes les précipitations sont les plus intenses depuis une trentaine d'années dans la région, mais tout-de même...

Voici un post trouvé sur WhatsApp qui en dit long sur les responsabilités engagées dans ce projet :

" La DEAL dépense 4,7 millions d’euros pour inonder Camopi !!!!


La DEAL a passé 2 marchés publics avec DLE (filiale Eiffage) et Sogea (filiale Ribal) afin de dérocter 10 sauts entre trois sauts et Camopi.
En clair ils ont décidé d’enlever les rochers pour faire un passage facile et en ligne droite pour les pirogues de la gendarmerie qui « tapaient » un petit peu partout.
Oui oui vous avez bien lu, la DEAL qui nous donne des leçons d’écologie décide de changer irrémédiablement le cours du fleuve Oyapock qui coulait paisiblement depuis quelques millions d’années !!!!
Une vraie idée de génie.


Le résultat ne s’est pas fait attendre, l’eau a emprunté l’autoroute à pirogue ainsi créé, le débit du fleuve a donc été augmenté jusqu’à venir buter sur le premier saut en aval de Camopi, et très logiquement le niveau du fleuve Oyapock est monté plus haut que depuis des millions d’années.
Résultat immédiat et pourtant prévisible, la rivière Camopi est venue buter sur ce nouveau niveau haut du fleuve Oyapock et est largement sortie de son lit, pour des inondations records.
Pour info, les amérindiens n’avaient aucun problème à traverser les sauts et n’avaient jamais demandé à détruire des sauts, des écosystèmes et inonder leur village.


Allez , encore quelques millions d’euros et la DEAL entourera Camopi de digues !!!!
A moins qu’ils ne décident de couler du béton pour reboucher les sauts."

Dans tous les cas, le projet de déroctage des sauts de l’Oyapock est une pure barbarie de pratique typiquement colonialiste, en effet, depuis quelques années déjà, plusieurs pays « évolués » dans le monde, dont la Nouvelle-Zélande, ou qui ont été capables de décoloniser, reconnaissent l'Entité vivante, la Personnalité Juridique et donc Morale des fleuves (qui ont des droits et des intérêts pouvant être défendus devant la justice, ici le fleuve Whanganui en NZ) dont ils respectent le cours comme Gardiens de notre Temps éphémère. Reconnaissances des États qui fût souvent le résultats des actions militantes de leur concitoyens natifs ou Autochtones.

Que les roches aient été dynamitées ou pas, compte tenu des dégâts causés par ces inondations, nous aurons tous bien compris qu'il ne vaudra mieux pas bouger un seul rocher du fleuve à l'avenir !...

NB : Le 11 février 2019, le Commissaire Enquêteur M. Eric Hermann adresse son fumeux procès verbal de synthèse faisant suite à l'enquête publique tenue du 02.01 2019 au 04. 02.2019 par arrêté préfectoral, et à la loi sur l'eau, au Tribunal Administratif de Cayenne et à la Direction de l'Aménagement et du Logement (DEAL) / Fleuve Littoral, Aménagement et Gestion (FLAG), pour faire valoir l'assentiment de quelques personnes du "public" ayant répondu à ses implicites offres d'emplois.

A savoir que cette "enquête-consultation populaire" consistait en pratique, à placarder quelques affiches ici où là pour toute conformité à la bonne règle...

Soley' !

Pyèr.

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