L'assaut du GIGN et du 11ème CHOC sur la grotte d'Ouvéa le 5 mai 1988 causa la mort de deux gendarmes et de 19 Kanaks indépendantistes. Impactant 0,5 % de la population totale de l'île d'Ouvéa, ce qui reviendrait (en reportant les pertes kanak en proportion démographique sur la population française de l'hexagone) à 230.000 morts causant un traumatisme collectif sans précédent. + La dernière lettre d'Éloi Machoro écrite la veille de l'événement en commentaire ci-dessous.
La dernière lettre d'Eloi Machoro, adressée de Nakety le 17 novembre 1984 à François Burck et à tous les responsables de l'Union Calédonienne.
"Demain, la journée sera rude pour tout le peuple kanak. Le boycott actif des élections prônées par ceux qui sont conscients que la survie du peuple kanak se jouera demain, réussira, ou ne réussira pas. S'il réussit, le gouvernement a tous les moyens à sa disposition pour présenter cela comme un échec. Sur le plan National, les métropolitains ont d'autres problèmes et ils ne nous connaissent pas.
Sur le plan International, avec, les pays du pacifique et les pays capitalistes, ils ont des moyens pour minimiser notre action, en invoquant notre caractère minoritaire et en grossissant la valeur des kanaks présents sur les listes électorales. Il faut donc quelque chose de plus que le Boycott actif. Les prisonniers de Koindé sont encore en taule et ils vont continuer à y croupir si l'on n’assimile pas d'une façon consciente leur lutte à notre lutte pour demain, c'est à dire une lutte farouche pour le peuple kanak.
D'une façon ou d'une autre, ceux qui ont signé ou d'une façon ou d'une autre le mot d'ordre de boycott actif des élections seront inquiétés d'une façon ou d'une autre après les élections ou pendant la journée de demain. Je ne veux pas être incarcéré pour rien et demain je prendrai une part très active à l'action qui sera menée à la mairie de Canala.
Ce sera à vous à exploiter le plus possible la suite des événements pour notre lutte, pour faire comprendre aux gens (kanaks) la gravité de la situation pour leur peuple, le combat politique des gens de Koindé-Ouipoint. Je te fais confiance et je vous fais confiance. Le combat ne doit cesser faute de leaders ou faute de combattants."
ÉLOI.