Billet de blog 29 novembre 2017

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Pierre Carpentier

MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Burkina. Ces étudiants africains qui applaudissent l'humiliation de leur président

Nombreux sont ceux qui n'en reviennent pas de la scène hallucinante qui s'est déroulée dans un amphithéâtre de l'Université Joseph Ki-Zerbo, à Ouagadougou, capitale du Burkina-Faso, où le président français MACRON, en visite officielle dans ce pays, tenait un discours devant un parterre d'étudiants. (Sur MONTRAY KRÉYOL)

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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Illustration 1
Photo sur MONTRAY KRÉYOL

Le président burkinabé, KABORE, était, lui, sagement assis sur l'estrade en tenue traditionnelle, lorsqu'à une question posée par un étudiant sur les pannes d'électricité récurrentes, le chef de l'Etat français a commencé par dire qu'il n'était pas le président du Burkina-Faso avant de longer le doigt en direction du président KABORE et d'ajouter, hilare :

   "C'est à lui qu'il faut demander ça !"

Courroucé à juste titre, le président KABORE s'est alors levé de son siège et a quitté la salle tandis que son homologue français ajoutait :

   "Tu t'en vas ? Mais reste là !....Ah, il va réparer la climatisation."

 Tonnerre d'applaudissements dans le parterre d'étudiants burkinabé !!!

   Une telle familiarité d'abord ("C'est à lui..."), puis une telle grossièreté ("Tu t'en vas ?...) est absolument contraire à toutes les règles de courtoisie diplomatique, mais aussi de courtoisie tout court puisque le président MACRON était l'invité du président KABORE. Et puis, de quel droit le premier s'est-il permis de tutoyer le second ? Ce genre de tutoiement est certes habituel quand des policiers contrôlent (au faciès) des immigrés noirs ou arabes, mais enfin, on n'était pas à Barbès-Rochechouart ou dans le 9-3, mais dans un amphithéâtre universitaire au Burkina-Faso.

   Faut-il pour autant blâmer le président français ?

   Non, il est dans son rôle de chef d'état occidental sûr de sa puissance et, pour une fois, pas hypocrite. Il exprime tout simplement ce que la majorité des Français pensent de l'Afrique. Ceux par contre qui sont à blâmer sont ces étudiants burkinabé qui n'ont cessé de l'applaudir à tout rompre, approuvant donc de la sorte l'humiliation que venait de subir la plus haute autorité de leur pays. Car quels que soient les différends que l'on peut avoir entre soi, quels que soient les griefs qui peuvent être faits au président KABORE, il est inadmissible de s'appuyer sur l'extérieur__en l'occurrence le Grand Chef Blanc__pour essayer d'y trouver des solutions.  

   Et puis c'est quoi cette question sur les pannes d'électricité ? N'y a-t-il pas des sujets plus importants : le franc CFA, le sort des migrants qui se noient tous les jours en Méditerranée, le pillage des richesses agricoles, minières et pétrolières africaines par les grandes compagnies occidentales etc...etc... ? D'ailleurs, s'il y a des pannes d'électricité, elles ne sont que la conséquence directe de l'état de délabrement des pays du sud, singulièrement africains, à cause de leur exploitation éhontée par l'Occident depuis des siècles. 

Source : MONTRAY KRÉYOL, le lien ici :

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