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De retour de Bonaire, île hollandaise au large du Venezuela, où se tenait, début décembre, le 4ème Symposium sur l’avenir politique, le droit à l’autodétermination et aux réparations dans la Caraïbe, les trois organisations ont annoncé leur intention d’entreprendre une démarche « éducative et informative » pour obtenir cette réinscription. « En 1945, les dix pays victorieux, alors que la France a perdu la guerre, décident de manière illégale de sortir la Guyane de la liste des pays à décoloniser », explique Raymond Charlotte, co-Fondateur de l’OGDH. En effet, tous les territoires d’Outre-mer étaient inscrits sur cette liste jusqu’en 1946.
Les freins à cette éventuelle réinscription sont nombreux. Pour Raymond Charlotte, ils sont « constitutionnels ». « La France conduit les peuples à disposer d’eux-mêmes alors que dans le même temps, elle nie l’existence de nos peuples », poursuit-il, interrogé par Guyane La 1ère. Pour l’heure, seuls deux territoires d’Outre-mer sont réinscrits sur cette liste des pays à décoloniser. La Polynésie française en mai 2013 sous l’impulsion d’Oscar Temaru et du parti indépendantiste Tavini Huira’atira.
En 1986, les indépendantistes Kanak avaient obtenu la réinscription de la Nouvelle-Calédonie alors que l’archipel était plongé dans les évènements des années 80, ayant eu pour issue le drame d’Ouvéa. En 1988, un premier accord visant à conduire le pays vers l’autodétermination, l’accord de Matignon, avait été conclu entre l’État, les loyalistes et indépendantistes calédoniens. L’Accord de Nouméa en 1998 a ensuite eu pour issue le premier référendum d’indépendance en 2018, qui sera suivi d’une 2ème consultation en 2020, voir d’une troisième en 2022.
À travers cette réinscription, l’ONU a suivi de près le processus calédonien, envoyant ces trente dernières années plusieurs missions internationales. Chaque année, Polynésie française et Nouvelle-Calédonie sont également à l’ordre des discussions du Comité spécial pour la décolonisation, dit Comité des 24. Pour l’heure, si l’État reconnait la réinscription de la Nouvelle-Calédonie, il joue la chaise vide pour le cas de la Polynésie.