
Et voilà La bonne surprise éditoriale de cette nouvelle année 2022 ! L’anthropologue italien Maurizio Alì (qui enseigne à l’Institut National Supérieur du Professorat-INSPÉ de la Martinique), me fait l’honneur d’intégrer une publication de ma composition sur mon expérience marquisienne en 1981-1982, (parue sur le site Tahiti Infos en 2014, en mémoire de Monsieur Lucien Ro'o Teikikeuhina Kimitete) dans la vaste bibliographie de son article publié sur le site web de la revue « Contextes et Didactiques » : une revue scientifique antillaise, militante et reconnue par les instances majeures de la recherche universitaire en France (le Haut Conseil de l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur-HCERS, et le Conseil National des Universités-CNU), avec un public international (notamment dans les pays du Sud et dans les «périphéries » de l’occident).
Le Résumé de l'auteur : "Chez les Enata de l’île de Hiva Oa, dans l’archipel des Marquises, en Polynésie française, les pratiques éducatives en milieu domestique sont déterminées par des idéologies qui se matérialisent dans des styles éducatifs, des priorités de formation et des conceptions de réussite sociale qui sont liées non seulement à l’histoire (précoloniale, coloniale et postcoloniale) des Mers du Sud mais aussi à l’environnement naturel de l’archipel. Cet article présente les réflexions issues des observations menées sur le terrain entre 2014 et 2015, dans le cadre d’une mission ethnographique qui a montré que les dynamiques d’intégration nationale et globale ont modifié les idéologies éducatives locales – liées à l’écosystème insulaire océanien – en introduisant des nouveaux critères de réussite et en assignant un rôle prépondérant à une instruction scolaire qui reste, cependant, incapable de s’adapter aux spécificités locales et de contextualiser les programmes et les didactiques."
Extrait de l'Introduction : "La recherche en anthropologie de l’éducation a adopté depuis longtemps l’hypothèse selon laquelle l’éducation familiale des peuples autochtones intégrés aux États nationaux devrait être interprétée en tant que processus de transmission des données culturelles liées à un paysage naturel et social déterminé, encadré par une dynamique historique postcoloniale. Les travaux paradigmatiques de Robert LeVine et Rebecca New (2008) – et, pour le monde francophone, ceux de Lè Thành Khôi (1981, 2001) et Dominique Groux (1997) – ont montré que l’éducation familiale ne se limite pas à l’arène domestique et qu’elle est soumise à la pression exercée par des forces exogènes glocales1 (notamment les impératifs imposés par l’économie de marché). Cette étude s’inscrit dans cette démarche en proposant une réflexion a posteriori à l’issue d’un programme pluriannuel de recherche (2011-2016)2 qui visait l’étude des dynamiques éducatives chez les peuples autochtones de l’outremer français (à partir d’études ethnographiques en Guyane et Polynésie française), en observant ce phénomène en tant que dynamique adaptative (créative ou transfiguratrice), à partir d’une perspective anthropologique, en la mettant en relation avec la réalité globale et avec les transformations imposées par les politiques nationales d’intégration sociale (citoyenne et scolaire) des plus jeunes membres des communautés étudiées.
Que le Vaillant-Résiliant Peuple Enata soit ici également, et fraternellement remercié, pour les secrets de la Relation au Monde qu´il m’a offert depuis son Océanique Terre de l’Homme : Te Henua Enana, par où ils ne cessent d’augmenter en intensité avec la force de l’âge qui monte…
PS : l’article de M Ali présente l’avantage d’être accessible intégralement et gratuitement ici : L'idéologie éducative Enata : processus postcolonial et réinvention d'une identité culturelle autochtone aux îles Marquises
Bonne lecture !
Soley’ !
Pyèr.