Sebastien Rome
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Billet de blog 4 janvier 2012

Sebastien Rome
ex-directeur d'école, député Fi-Nupes
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Mediapart: business plan initial vs. business plan réalisé

Sebastien Rome
ex-directeur d'école, député Fi-Nupes
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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voici l'article du site business-plan-excel.com où notre cher site d'information est présenté comme un modèle de gestion d'entreprise dans un secteur où personne ne prédisait une réussite. Chose amusante, selon le site, il fallait être de gauche pour gagner de l'argent avec de l'information de qualité.

Mediapart comptait à fin 2011 39 salariés, dont 27 journalistes. A titre de comparaison, Rue89 a 25 salariés, dont 15 journalistes. La rédaction de Mediapart se concentre particulièrement sur des sujets de société qui sont traités sous forme de dossiers. On retrouve là l’ADN du journalisme d’investigation, loin des « breaking news » et des flux d’information. Plenel qualifie lui-même ses papiers de « raide, long, durable, fort, lourd ». En ce sens, Mediapart n’a pas fait la course à l’audience. Il est d’ailleurs assez loin de Rue89 en termes de visiteurs uniques mensuels (2x moins environ). On peut cependant objecter que Mediapart s’est développé notamment sous l’effet de ses révélations dans l’affaire Bettencourt. Du buzz à l’investigation, la frontière est parfois ténue.

Le site a su capitaliser intelligemment sur le contenu posté par ses abonnés (les « Mediapartiens »). Un noyau dur de 600 abonnés anime maintenant un espace ad-hoc, accessible de la home page, et qui attirait à lui seul environ 400,000 visiteurs uniques en février 2011. Sur Mediapart, le contrôle des commentaires se fait a posteriori. L’ensemble des contributions sont publiées puis un modérateur supprime les messages inadaptés.

Business model : récurrence et stabilité à travers un modèle d’abonnement

Le prix de l’indépendance était à l’époque et reste aujourd’hui de 9€ / mois. C’est une grande différence avec ses concurrents (Slate ou Rue89) qui vivent de la publicité et de prestations de conseil. Mediapart a su imposer un modèle payant dès son lancement. Des expériences comme celle du quotidien The Times au Royaume-Uni montrent que le virage peut être difficile à négocier : -90% d’audience suite au basculement sur un modèle payant. Par ailleurs, Mediapart a mis en place un système de licence pour les collectivités locales permettant des abonnements groupés.

Dans le secteur, il semble qu’un « pure player » génère 1 euro de chiffre d’affaires par visiteur unique. C’était vrai du Huffington Post en 2010 et vrai de Rue89 en 2011. Grâce à son système d’abonnement, Mediapart se distingue avec une monétisation bien supérieure : 5€ par visiteur unique en moyenne.

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