Neuf mois de prison fermes pour les salariés de Goodyear… Et pendant ce temps là le groupe qui a détruit plus de 1143 emplois est bien tranquille : comme aux autres multina- tionales, le gouvernement continue à lui servir la soupe. Le procureur de la République avait réclamé en novembre 2015 de lourdes peines alors que la firme et les dirigeants retenus dans l’usine en janvier 2014 avaient retiré leurs plaintes : une preuve si les sceptiques en avaient encore besoin que les poursuites sont politiques, « pour l’exemple ». c’est un an de prison « ferme aménageable » et un an avec sursis que le procureur a requis : les barreaux pour celles et ceux qui ne se résigneront pas et continueront de lutter collectivement pour leur dignité et la justice sociale !
Comme le disait très justement le communiqué de la CGT Goodyear Nord du 17 novem- bre 2015 qui dénonçait la procédure au tribunal correctionnel et appelait à un rassemblement de soutien aux inculpé.e.s, « Ce ne sont pas 8 ex Goodyear qui sont convoqués en réalité mais tous les Goodyear » , et nous pouvons poursuivre aujourd’hui au regard du contexte social et politique actuel que ce ne sont pas que les travailleurs et les travailleuses de Good- year qui sont ainsi criminalisé.e.s, mais bien l’ensemble des travailleurs et des travailleuses du pays qui ne plient pas aux injonctions antisociales, qui n’acceptent pas de courber l’échine devant les représentants du capital et le gouvernement.
Après ce verdict inique, ce verdict de classe, une procédure en appel sera lancée, qui ouvrira une fenêtre de tir pour organiser un vaste mouvement de solidarité. Tandis que de l’autre côté du pays à Annecy l’inspectrice du travail Laura Pfeiffer et un travailleur de l’entre- prise Teffal sont eux aussi mit au ban des accusé.e.s par le patronat, tandis que les travail- leurs et travailleuses d’Air France font face aux licenciement et à la répression orchestrés par la direction et à la caricature médiatique de leur résistance, le processus de casse des acquis sociaux et de réécriture pro-patronale du droit du travail continuent : bloquons les !
L’appel lancé le 7 janvier, avant ce jugement du 12 janvier, reproduit ci-dessous, donne le ton qui doit être celui de notre camp social : briser la résignation, organiser la solidarité et le rapport de force, faire tâche d’huile sous les pieds des casseurs sociaux patronaux et gouvernementaux. 12 janvier 2016